Chapitre 13

53 1 0
                                    

Mon sang est glacé. Je tressaille aussitôt que je fais un bruit accidentel. Je devais y faire face seule, et c'était ça qui me terrifiait au plus au point. Être seule dans cette situation où je ne pouvais compter que sur moi-même.

La visite de l'abri de jardin des blooms devait avoir lieu aujourd'hui. Je devais accepter ce que la vie me donnait et ce qu'elle m'imposait.

Devant le portail des blooms, je remarquai deux caméras de surveillance, la dernière fois que j'y étais allé, je n'y avais pas fait attention, avec toute cette agitation autour. C'était sûr et certain qu'elle était allumée vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Cette fois-ci, le portail s'ouvre en grand, pour laisser passer ma voiture. Je me gare sur le devant du château. Je ne vois pas George, il devait pourtant m'attendre ici.

Je regarde aux alentours, il n'y a personne.

Je retourne sur mes pas et appuie sur la sonnette. Victor ouvre la porte.

Étonnée que ce soit lui qui m'ouvre, j'annonce.

— Je suis là pour la visite à domicile.

Il ne dit rien et sourit.

— Il fait froid dehors, entre vite.

Il me guide vers une des pièces à vivre.

Le parquet marron de ce couloir grince montrant l'âge avancé de celui-ci.

Entre deux grands canapés corbeille motifs à fleurs, une table basse en bois. Des vases en porcelaines remplies de roses rouges, un piano du dix-huitième siècle et une fenêtre qui donnait une vue sur la fontaine et le portail. Il n'y avait rien qui ressemblait dans cette pièce à la modernité dont nous faisons preuve aujourd'hui. Seuls les pas que nous émettions Victor et moi résonnait, j'avais l'impression que nous étions seuls au monde.

— Installe-toi. Je t'apporte un café.

Dès qu'il claque la porte, je regarde avec ferveur la bibliothèque. Certains livres étaient en bon état, d'autres beaucoup moins. Était-ce de collection ou d'héritage ?

De si merveilleuses choses devant mes yeux.
J'ai toujours aimé les jolies choses.

— Tiens voilà du café dit-il en ayant dans l'autre main un paquet de petits biscuits.

Il s'assoit face à moi et pose les petits biscuits sur la table basse qui est entre nous.

— Ça me fait plaisir de te voir.

Victor de temps à autre me fait penser à un chevalier blanc, prêt à faire tout ce qu'il peut pour aider les personnes qu'il aime.

Je pose ma tasse de café.

— Moi aussi, mais je dois travailler.

— George n'est pas ici, il ne devrait pas tarder à revenir. Je voulais qu'il aille faire les courses avec le majordome, mais il m'a dit qu'il pouvait y aller seul.

— Pourquoi t'inquiètes-tu autant pour lui ?

— Pendant ses études, George a été retrouvé totalement inconscient après qu'il soit tombé des escaliers, c'était en pleine nuit dans une petite ruelle.

— C'était un accident ?

— Je ne sais pas, George n'a pas voulu m'en dire plus. Il a été assez évasif, sur ce sujet. Il ne veut toujours pas s'ouvrir à moi, même si ça fait des années que cela s'est produit. Mais je vois bien que ça le hante.

— De quoi vous parlez tous les deux ? Dit George.

— Rien du tout.

Je me lève d'un coup et pars avec George en traînant un peu des pieds. Marchant ensemble sans discussion, ce n'est pas pour me déplaire.

L'arrière du château montre un tout autre décor.

Une vue imprenable sur une nature à l'état brut.

Les arbres avaient déjà commencé à perdre leurs feuillage, les branches de celle-ci était entremêlées sans pouvoir faire une distinction nette sur quels branches appartenait-elle à quel tronc d'arbres. Mais je pus voir en un instant, une fente sombre. Assez grande pour un enfant mais trop étroite pour moi.

L'abri de jardin était fait de bois, et ressemblait à une petite maison entretenue. Mais quand j'ai ouvert la porte, c'était rempli de poussière et de toile d'araignée. De vieux journaux étaient éparpillés au sol. Mes yeux auraient pu sortir de leur orbite, tellement il y avait une différence entre l'extérieur et l'intérieur.

Après avoir noté, les envies et besoins de George. Je m'apprêtais à sortir, mais il bloqua la porte, avec sa main. Il était derrière moi, j'entendais sa respiration s'accélérer.

— Je voudrais m'excuser.

Je me retourne pour voir s'il y a une once de sincérité dans ses yeux. Nous nous regardons longuement avant qu'il ne reprenne la parole.

— Je pense qu'on devrait repartir du bon pied, et faire table rase du passé. Tu ne penses pas ?

J'hésite dans la formulation de ma réponse, mais je lui réponds.

— C'est d'accord.

Le tourment d'une erreurOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz