Chapitre 16

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— Je n'arrive pas à le croire que tu t'es pointée ici.

— Tu ne réponds pas à mes appels, ni à mes messages.

— Je t'ai dit que je te rembourserais, dit-il avec agressivité. Pourquoi es-tu venue ? Tu veux me ruiner ? Tu as pensé à ma réputation ?
— Si tu t'en souciais vraiment, tu aurais tenu parole.

— Écoute-moi, sale gamine dit-il en pressant son doigt sur ma tempe.

Il agrippa le haut qui couvrait ma poitrine pour remonter ses poings au niveau de mon cou.

— Je vais m'en occuper. Est-ce que c'est clair ? Dit-il en me poussant avec force.

Ma tête prit avec fracas le mur, je m'écroule par terre. Mes genoux sur le sol, ma tête entre mes mains, je le foudroie du regard.

Il me regarde puis part en me laissant, avec mes blessures.

Je n'allais pas couper les ponts avec mon amie Sandra pour une rancœur d'il y a quatre ans ou même changer d'entreprise.

Mais le pardon est si facile en théorie, mais si dur à appliquer.

Si je pardonne à George, je serai libéré de ma porte noire.

Si je pardonne à George, je n'aurai aucun problème à garder ma vie telle qu'elle est.

Si je pardonne à George, j'aurai mûri et je pourrais pourquoi pas revoir sérieusement Victor.

C'est ce que je me répétais en boucle.

J'avais décidé de lui pardonner, mais en plusieurs étapes. Il me fallait du temps.
Je devais sortir de mes schémas. Pour évoluer, pour être heureuse.

Malgré mes pensées enthousiastes, j'avais du mal à m'endormir. J'avais le corps tout crispé et rêche.

Je regardais le plafond, est-ce que c'était vraiment ce que je voulais ? Si je ne lui pardonnais pas, c'était de mon bon droit. J'inspire profondément, mais la boule dans ma gorge ne voulait pas partir.

Avais-je besoin d'en parler pleinement ?

Non. C'était un fardeau que je voulais porter seule. Je me tourne, les yeux fermés. J'essaie de dormir.

Assise sur une chaise, devant moi une table d'échecs. Il n'y avait personne, mais j'entendis un bourdonnement grave qui persistait.

Je ne disais rien. Les pièces d'échecs blanches se déplaçaient toutes seules, me laissant perplexe.

Je croise les bras un instant, puis je me lance, pour jouer, mais la table se renverse avant même que je touche un pion.

Je me trouvais dans une pièce vide, sombre avec des ombres qui se déplaçaient sans bruit. J'entends des chuchotements.
Mes poings se resserrent.
Des cris derrière moi m'interpellent, il semble provenir de la porte noire.

Mes rancœurs sont encore trop fraîches, essayer de les apaiser ne fera que les raviver.

Mes rêves me rappellent à prendre une décision définitive. Lui pardonner et passer à autre chose étaient pourtant la meilleure décision, mais pourquoi n'étais-je pas satisfaite ?
Pourquoi avais-je le cœur lourd de haine même après tant d'années ?

Le tourment d'une erreurWhere stories live. Discover now