Chapitre 30

107 1 6
                                    

Le lendemain matin. Je pensais me réveiller heureuse mais ce n'est pas vraiment le cas.

Il y avait toujours cette boule dans ma gorge, je prenais conscience que j'allais porter cet acte toute ma vie.

Mais j'étais libre de mes anciens démons intérieurs.

Je m'attendais qu'on m'annonce la mort de George, au travail, je me suis donc entraîné pour jouer la comédie.

Je m'étais habillé de noir, pour être dans le thème.

Mon visage affichait aucune couleur, mais je savais que j'allais mieux dormir maintenant et que mon avenir m'ouvrait grand les bras.
J'ai commencé à penser à avoir quelqu'un dans ma vie.

Sandra avait l'air un peu perdu, les larmes aux yeux, je me contentais de rire intérieurement. Si seulement elle pouvait savoir pour qui elle pleurait. Mais, il y avait du bon Stephan s'occupait d'elle.

La presse s'était déjà emparée de l'affaire pour la suivre, méticuleusement. La police a conclu à un accident.

Les parents des frères blooms étaient venus rapidement à Grilly pour enterrer leur fils.

Victor était silencieux, son âme avait quitté son corps. Il affichait une sorte de visage fermé. On ne pouvait pas le lire.

Après avoir enterré George, la famille bloom avait préparé une cérémonie dans leur demeure. Victor et moi étions tous les deux dans le couloir du château. Il me sourit.
Un grand et large sourire qui prenait tout son visage, je ne l'avais jamais vu sourire de cette façon. Ses yeux qui s'étaient plissés par les traits de son visage étirés par son sourire.

Je ne respirais plus, je n'avais plus de souffle. Le temps s'était mystérieusement arrêté.

Il soupira, et mit ses mains dans les poches.

Ses épaules qui étaient autrefois voûtées et recroquevillées comme pour protéger son cœur de la peine, s'étaient abaissées.

Tout son corps s'était transformé.
En quelqu'un que je n'avais jamais vu.

— Le soir, quand l'abri de jardin à pris feu, je marchais dans le jardin.

Terrassé par le choc, mes yeux s'écarquillent sec. Il me prend la main et me tire dans sa chambre et la ferme à clé.

Je suis mortifiée, figée.
Mes jambes devenaient raides, me donnant des difficultés à me déplacer correctement.
J'avais fini par entrer dans la gueule du loup.

— Pourquoi tu ne dis rien ?

Je me suis mis sans pouvoir me contrôler à sangloter, avec une difficulté à parler. La gorge sèche me faisant atrocement mal par la tension que je mettais en serrant les dents.

Les larmes me montaient aux yeux mais ce n'est pas ni de la culpabilité ou du regret.

Il essuya les larmes qui avaient réussi à s'échapper des mes yeux.

— Tes yeux sont tout rouge, es-tu en colère ?

Je sursaute. Mes jambes me lâchent mais il me rattrape de justesse.

J'étais dans ses bras, je voulais me réveiller de cet horrible cauchemar.

— Camille je t'ai toujours aimé. Et je t'aimerai toujours, peut-être même pour le reste de ma vie.

Ses mots qui venait de me dire ressemblaient à un couteau tranchant mon cœur à vif.

— Ensemble nous pouvons faire de grandes choses, je serai le nouveau directeur général de la société.

Je déglutis, et lève la tête pour enfin voir son visage.

— Tu es fou.

Il me serra contre lui, m'emprisonnant dans ces bras. J'avais la tête sur sa poitrine.
J'inspire et expire bruyamment.

Nous nous mêlons aux autres invités, le plus naturellement possible.
Ce n'était plus autant émotionnel.
Maintenant quand je regardais Victor, il avait toujours une expression que maintenant je pouvais traduire de l'ennui.

Sandra part sur l'épaule de Stephan. Les autres invités les ont suivis peu après.

— Je sais que c'est dur mais il faut que tu manges. Pour que tu restes en vie, dit Victor.

Il m'accompagne dans la salle à manger. Dans un état sonnée, il m'aide à marcher comme si j'étais affecté par la disparition de son grand-frère, j'étais stupéfaite par son jeu d'acteur que je n'avais jamais remarquée. Il tira une chaise pour que je m'asseye.

Des papillons dans le ventre, les joues rouges, la chaleur de son corps qui était encore sur le mien.

Comment ai-je pu passer à côté de sa véritable personnalité ?

Il dépose une assiette remplie devant moi. Je ne pouvais parler, mais j'ai commencé à manger.

Nous pouvions nous regarder droit dans les yeux sans avoir peur que l'autre découvre une chose dérangeante.
Était-ce ça l'amour ?
On parlais avec nos yeux, et nous nous sourions mutuellement.
Dans ce silence mortel nous avions développé notre langage. S'allier ne pouvait que faire des étincelles dans notre relation naissante.

Le tourment d'une erreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant