Chapitre 14

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Depuis les quatre ans écoulés, j'avais encore ce nœud dans la gorge.

Quand j'étais encore à l'université, George m'avait violemment menacée. Il m'avait montré un tout autre visage, quand je n'avais plus été comme il le souhaitait. Je ne pouvais pas croire qu'il ait eu un moment donné dans sa vie des remords pour les bleus et égratignures qu'il avait faits sur mon corps.

Et maintenant il me parle d'absolution ?

Qu'il aille se faire foutre.

J'étais persuadé qu'il jouait la comédie. Je ne frissonne plus. Je n'avais plus réellement peur. J'avais une douce chaleur qui s'était faite dans mon cœur. J'étais calme, même trop calme.

J'étais assise sur le canapé à ne rien faire, la télé éteinte, la lumière aussi. Dans le noir complet, il y avait quelque chose en moi qui avais changé, j'étais décidé.

Détendu des jambes et des bras, ma poitrine, mon cou et mon visage étaient en feu. Si je pouvais crier de rage, je le ferais. Mais je dois le supporter.

Mon quotidien avait plus que changé maintenant, je faisais attention à ce que je disais à Sandra. Elle et moi sommes collègues, mais aussi amis. De temps à autre, nous nous voyons en dehors du travail.

George et Sandra multipliaient les sorties à deux.

Bien sûr, Sandra me disait tout ce qu'il faisait jusqu'à ses expressions de visage et à ses gestes envers elle. Physique ou non.

D'après elle, George est l'homme avec qui elle se sent le plus à l'aise parce qu'il fait tout pour. Il fait beaucoup d'efforts. Pour que ça marche.

Hier, Victor m'a appelée pour me dire que nous n'avions pas terminé notre conversation, et qu'il faudrait se revoir.

Et il avait raison, nous avions été interrompus par George.

J'étais contente, de me retrouver seule avec lui. Nerveuse de le revoir, je vérifie si j'ai bien mon portefeuille dans mon sac à main. Nous allons au restaurant.

Je n'arrive pas à me reconnaître à travers le miroir. Je porte une robe noire en satin et un long manteau en laine beige avec une écharpe.

Dans le restaurant, il prend mon manteau et me fait asseoir. Comme je suis arrivée en retard, il avait déjà commandé les entrées.

Nous discutions de tout et de rien.

Passant par notre ancienne relation de 3 ans à la pression qu'on avait quand nous étions à l'université.

La pression de réaliser nos rêves.

Pour le concrétiser en réel.

Et en ce temps, je ne pouvais laisser mon rêve qu'être dans ma tête, je voulais être architecte d'intérieur et j'allais le devenir.

J'adore le sentiment que procure une pièce bien décorée et lumineuse.

Faire d'un dessin devenir la réalité est juste incroyable. Voir s'achever son travail, comme si tout ceci n'était qu'un miracle. Alors que ce n'est qu'un processus bien défini qui a nécessité du travail, et aussi d'autres personnes pour mettre à bien le projet.

La soirée s'était bien terminée, je suis rentrée chez moi. Je m'endors paisiblement, au chaud dans ma couette. Le sommeil me prend rapidement.

Les quelques jours suivants, rien n'était venu me perturber dans mon élan au travail, ni même dans ma vie en général. Mais Sandra m'expose une idée qu'elle a eue dans mon bureau.

— J'ai pensé que ça serait bien que moi, toi, George et Victor fassions une sortie à quatre. Qu'en penses-tu ?

Je dois l'avouer, que Sandra m'a pris un peu de court.

— Je vais y réfléchir, lui disais-je.

Le tourment d'une erreurWhere stories live. Discover now