Chap. 13

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-Où étais-tu?! J'ai envoyé mes gardes à ta recherche dans tout le comté!

Colombe a un petit rire:

-Vous pensiez que je m'étais enfuie?

Il la saisit violemment par le bras, lui retirant toute envie de rire.

-Tu trouves ça drôle? Tout le monde était mort d'inquiétude!

La jeune femme retire son bras de la prise et reporte son attention à son livre sur les arbres d'Europe, soigneusement posé sur une tablette de lecture, dans une des salles du château où elle s'installe toujours pour lire.

-Personne n'est mort.
-Où étais-tu?!
-Voir ma sœur. Vous m'avez autorisé à y aller.
-Seule?!

Colombe ne répond pas, alors il prend le livre énorme et le referme si violemment que la table tremble. Elle relève enfin les yeux vers lui.

-Oui seule. Et regardez: il ne m'est rien arrivé, et je ne suis pas partie. Apprenez à me faire confiance.
-A te faire confiance? Alors que justement tu ne fais que ça trahir ma confiance!

Colombe soupire en se levant et le dépasse pour sortir de la pièce.

-Cette discussion ne mène nulle part.

Il la rattrape par le bras.

-Tu es ma femme! Tu dois m'obéir!
-Je sais. C'est précisément pour cette raison que je ne voulais pas vous épouser! L'avez-vous déjà oublié? Si nous en sommes là c'est entièrement de votre faute!

Elle veut encore partir mais il la rattrape nouvelle fois et la gifle.
Colombe se fige sur place, portant la main à sa joue.
C'est la première fois qu'il porte la main sur elle. Elle le regarde, choquée.
Walderic semble regretter une fraction de seconde son geste, mais ne dit rien et sort de la pièce à la tête haute.

La colère infinie de Colombe explose, et elle saisit un chandelier éteint qu'elle balance de toutes ses forces contre le mur en pierre en poussant un cri de rage.
La porte s'ouvre, une servante entre.

-Vous allez bien Madame La Comtesse.
-Oui je vais bien. Laisse, je vais ramasser. Laisse-moi seule s'il te plaît.




Quatre semaines.
Il a fallut seulement quatre semaines de mariage pour qu'il la frappe. Colombe n'est pas dupe, elle savait que ça arriverait. Mais elle ne pensait pas si vite. Et surtout, elle sait que ça n'ira plus jamais en s'améliorant, ça ne pourra désormais que se dégrader.
La nuit est tombée.
La jeune femme n'est pas allé dîner. Elle a lu tout le reste de la journée et est allé directement se coucher pour ne pas croiser Walderic.
Pourtant, alors qu'elle commence à s'endormir, la porte de la chambre s'ouvre, et le comte entre. Après son geste de l'après-midi, elle pensait qu'il aurait la décence de la laisser en paix et dormir ailleurs, mais visiblement ce n'est pas le cas.

-Je veux dormir seule.

Il ne répond rien, referme la porte et commence à se déshabiller dos à elle, près du feu.
A sa démarche et sa façon de retirer ses vêtements, elle comprend qu'il a trop bu. Elle insiste:

-Je ne veux pas être avec vous cette nuit.

Encore aucune réponse, et le voilà nu. Il s'approche du lit.
C'en est trop pour elle. Elle se lève, vêtue de sa robe de nuit, et s'apprête à quitter la chambre pour dormir ailleurs elle même, mais alors il la rattrape avant qu'elle ne touche la poignée.

-Lâchez-moi.

Il ne l'écoute pas et la tire jusqu'au lit où il la jette.

-Qu'est ce que vous faites?!

Il grimpe sur elle, et Colombe se met à se débattre et le frapper pour se dégager, mais il saisit ses poignets et la bloque au dessus de sa tête.
Elle crie, hurle à l'aide, se débat de toutes ses forces.

-Qui crois-tu appeler au juste? Je suis le seigneur ici. Et tu es ma femme.

Colombe arrête de hurler, saisissant qu'il a raison. Elle arrête aussi de gesticuler, sachant parfaitement qu'elle n'arrivera à rien: c'est un guerrier. Alors elle tente de le résonner:

-Je suis désolée si je vous ai mis en colère tout à l'heure. Mais s'il vous plaît lâchez-moi. Je n'ai pas envie. Pas ce soir. Vous m'avez fait mal et je...

Il la coupe:

-Tais-toi. Tu es à moi. J'ai tous les droits sur toi.

Et il a raison. Il a tous les droits sur elle.
Il la retourne sur le ventre et bloque ses mains dans son dos. Colombe répète « non » à la chaîne, désespérée, mais il ne l'écoute pas et sans hésiter la pénètre ainsi avec violence.
Elle pousse un cri de douleur, mais ne se débat plus, et le laisse faire, le regard dans le vide.
Finalement il se vide dans son ventre, et se laisse tomber à côté d'elle pour s'endormir, tandis que pour la première fois depuis son mariage, des larmes coulent sur le visage de la jeune femme.

ColombeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant