Chap. 43

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Agnès est dans une pièce complètement noire, entourée d'un halo de lumière. Colombe la voit. Emplie de bonheur, elle court vers elle, la prend dans ses bras en pleurant. Mais Agnès ne partage pas l'étreinte. Alors Colombe recule pour l'observer, et elle découvre alors que le sol, entre ses jambes recouvertes de sang, un cadavre de nourrisson mort, baignant dans un marre de sang et rattaché à Agnès par un cordon ombilical qui disparaît sous sa robe.
Prise d'horreur, Colombe recule, et alors un brasier incandescent s'allume autour d'Agnès qui se met à hurler de douleur. Colombe veut l'aider, veut la rejoindre, mais elle n'y arrive pas, elle fait du surplace. Agnès souffre. Tout son corps brûle. Sa peau fond. Et Colombe hurle aussi, ne pouvant rien faire.
Soudain, elle réalise qu'elle tient dans se smacks un arc et une flèche. Elle hésite. Tend l'arc, vise, tir. La flèche vient se planter en plein cœur d'Agnès, abrégeant ses souffrances pour de bon.

-Debout.

Colombe se réveille en sursaut.
Au milieu de la forêt, il lui faut un instant pour comprendre où elle se trouve. Urbain vient de la réveiller, en lui bougeant l'épaule avec son pied.
En le voyant, ainsi au dessus, d'elle, elle repense à la nuit qu'elle vient de passer.
Comme promis, ils sont restés sur place pour lui laisser une journée et une nuit de plus pour se remettre. Tristan lui a donné à manger et à boire, et elle a repris ce qu'il lui restait de plantes anti-infectieuse et anti-inflammatoire dans son sac.
A la nuit tombée, il ne lui a pas fallut longtemps pour sombrer, épuisée par tous les événements traumatiques de la veille.
Mais elle a été réveillée, en pleine nuit. Par lui, Urbain.
Comme il l'avait prédit, il ne s'est servi d'elle que pour ce qu'il lui avait déjà pris.
Colombe s'est donc une nouvelle fois laissée violée, priant simplement pour que cela passe vite, tandis que les deux autres frères dormaient à proximité d'eux, plus ou moins conscient de la situation.

Une fois fini, il est retourné s'allonger et s'est endormi.
Colombe s'est légèrement redressée pour pouvoir uriner du mieux qu'elle pouvait, souhaitent éviter encore plus de problèmes de santé, et s'est elle aussi rendormie.

-Allez debout. On va pas t'attendre!

Doucement, la jeune femme se redresse. Elle s'appuie contre un arbre et se met debout à cloche pied, presque incapable de poser le pied par terre.

-Nan mais c'est ça que tu appelles une guérison?

Colombe n'a pas peur de lui - ou presque pas - et surtout elle préfère qu'il la tue plutôt que de se laisser parler ainsi par ce porc. Qu'il lui prenne son corps, elle s'en moque, mais son âme n'appartient qu'à elle.

-Le corps humain met du temps à guérir! Tu le saurais si tu savais lire ou observer autre chose que ta queue!

Aussitôt, il la gifle du revers de la main et Colombe s'effondre au sol.

-Il se passe quoi ici?
-Ta petite protégée prend des airs de grande dame. Je lui ai rappelé où était sa place: dans la boue.

Tristan soupire et Urbain le dépasse pour commencer sa route.
L'ainé vient près de Colombe et l'aide à se relever.

-Tu ne devrais pas trop jouer avec lui. Jean est colérique mais au fond il n'a pas beaucoup de couilles. Il est jeune c'est normal. Urbain en revanche c'est une autre histoire.
-S'il croit que je vais m'écraser pour une gifle. J'ai déjà connu bien pire que lui...
-Si tu le dis... Tiens, je t'ai trouvé ça.

Tristan lui donne alors une longue branche d'arbre, robuste et à sa hauteur, pour qu'elle puisse s'appuyer dessus en marchant.

-...Merci.
-Je vais porter ton sac pour aujourd'hui. Contente toi d'avancer pour l'instant... et de te taire.

ColombeWhere stories live. Discover now