CHAPITRE 2 - ISAAC

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MUSIQUE
DRAMA - ROY WOODS (FEAT. DRAKE)
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Le froid percute mes joues, les lames s'enfoncent dans la glace produisant un bruit qui me rappelle tant de bons souvenirs. Un bruit qui me propulse directement dans une autre dimension. La glace se brisant sous moi, patinant à vive allure me procure un plaisir indescriptible.

Jouant avec le palet en caoutchouc à travers la patinoire, je me sens surpuissant. Ouais, c'est le cas. J'ai l'impression d'être insaisissable, et ça me procure le plus grand bien. Il n'y a que sur la glace que je me sens dans mon élément, et que je sais que ma colère peut être déversée, mais ça c'est un autre débat.

En troisième et dernière année à l'université du Minnesota, j'entame aussi ma dernière année en temps que centre et capitaine. Mav, est lui allier gauche. Mon allier droit n'est autre que T.K. Dans mon champs de vision se trouve un mec que je déteste. Et pourtant, je ne déteste personne. Littéralement.

Ray Clinton n'est autre qu'un mec perfide et qui décide que tromper sa copine est une bonne chose. Il y a toujours eu cette animosité entre nous, cependant, cela n'est jamais allé plus loin que du répondant ou bien des insultes. On ne s'est jamais battu sur ou en dehors de la glace. Mais j'ai déjà évoqué le sujet qui fâche, n'est ce pas ?

- Miller !

J'arrête de patiner lorsque l'entraîneur m'appelle. L'entraîneur Rodman est cruel, mais à force de le connaître on sait que c'est pour notre bien. Lorsque votre vie se trouve entre vos mains - un palet et une crosse - vous apprenez rapidement à écouter ce que les gens ont a vous dire. Lorsque les recruteurs des meilleures équipes de NHL vous épient depuis deux ans vous savez que ce n'est pas une blague. Que tout ce dont vous avez toujours rêver se trouve là, livré sur un plateau en argent.

J'ai tout prévu : diplômé, recruté, jouer pour une bonne équipe, vivre de ma passion. Et j'aide occasionnellement ma famille à sortir de la misère. Je pense que c'est pour cela que Ray et moi ne nous entendrons jamais. C'est un fils à papa qui ne connaît pas la valeur de l'argent et qui ne sera jamais autre chose qu'une personne ingrate. Je suis tout l'inverse, je mesure la valeur des choses, avant d'acheter n'importe quoi je réfléchis dix minutes. Je ne pense pas un jour dépenser autant d'argent.

- Oui coach ? demandé-je en patinant vers lui.
- L'entraînement est fini depuis dix minutes. Va te changer, les patineurs artistiques arrivent pour s'entraîner, dit il en regardant dans les gradins.

Je les aperçois, surtout Brandi, mais mon regard se pose sur la tête rousse assisse à côté d'elle. Lev McAllister. Une des amies de Maverick, nous ne sommes pas plus proches que ça. En même temps, j'avoue que je peux faire peur. J'ai un faible pour elle et je m'y prends comme un pied. Avant sa relation avec Ray, elle aimait vraiment vivre. Et par vivre j'entends baiser, coucher, ce que vous voulez. Et je n'ai rien contre ça ! Au contraire, une femme peut bien avoir dix coups par jours, ce n'est pas mes oignons.

Ce qui me dégoûte avec la plupart des hommes de cette équipe et en général, c'est qu'ils s'en vantent. Et combien de fois Ray s'en est vanté ? Trop pour les compter. Je n'aime pas le côté irrespectueux de dévoiler tout, car peut être que le partenaire ne souhaitait pas que cela soit déballer. Mais ce n'est que mon humble avis.

Je lui jette un dernier coup d'œil mais remarque qu'elle a la tête plongée sur son ordinateur qui se trouve sur ses genoux. Je la vois toujours assise ici à attendre gentiment Ray. Et j'ai la nausée en pensant à ce qu'il lui fait.

Je sors de la patinoire et me dirige vers les vestiaires. Pas mal de mecs sont encore là, dont Mav.

- Eh Iz ? m'interpelle-t-il la main sur mon épaule.
- Ouais ?
- T'as l'air perdu, ça va ? Je sais que t'aimes faire un tour de patinoire mais là il a tardé.

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