PHŒNIX

CHAPITRE 6 - ISAAC

MUSIQUE
ANGEL - PINK PANTHERESS
RUN FOR THE HILLS - TATE MCRAE
WATER FROM WINE - AMAARAE
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J'entends une respiration légère, apaisée, et lorsque je tourne mon visage de l'écran de télévision, je m'aperçois que Lev est profondément endormie.

— Lev, je chuchote en essayant de la réveiller. Levy ?

Je ne sais pas d'où sort ce petit surnom, mais je trouve qu'il sonne bien. Je n'aime pas la position dans laquelle elle dort, elle risque de se faire mal au cou ou au dos. J'essaye encore de la réveiller mais elle dort bien trop profondément, elle ne prendra pas la route ce soir. Je regarde ma
montre et remarque qu'il est minuit passé. Je la prends dans mes bras, me demandant si c'est la bonne chose à faire, si je n'empiète pas son espace privé.

Je passe un bras dans son dos et l'autre sous ses genoux, elle est plutôt légère dans mes bras. La laisser sur le canapé avec les sauvageons (ou plutôt le sauvageon qu'est Maverick) serait synonyme de réveil brutal. Alors je vais la déposer dans la chambre d'amis. Je monte doucement les escaliers et tout en douceur la dépose sur le lit. L'avoir dans mes bras à une saveur aigre-douce, parce que peur être que nous ne n'aurons plus cette proximité. Peut être que c'est la dernière fois qu'elle se retrouve dans mes bras. Lev bouge un peu dans son sommeil et ouvre légèrement les yeux.

Je m'assois sur le lit avec elle et elle prend ma main.

— Tu m'as appelé Lévy ? demande-t-elle. Il n'y que ma mère qui... m'appelait comme ça.
— Ça te dérange si tu veux je peux...
— Non, j'aime bien que tu m'appelles comme ça, dit elle d'une voix fatiguée.

Je m'apprête à me lever mais elle me retient encore la main.

— Dis ? Est ce que tu vas tenter quelque chose avec moi ?
— Tu aimerais ? demandé-je.
— J'ai l'habitude que les hommes profitent de moi... et... laisse tomber, je dis des conneries.
— Ce ne sont pas des conneries pour moi, chuchoté-je en passant une mèche de cheveux derrière son oreille. Endors toi, il faut que tu te reposes.
— Tu peux envoyer un message à Maya ?
— Oui, il y a un code sur ton téléphone ?

Elle hoche la tête et me donne rapidement le code : 140718. La belle au bois dormant tourne la tête vers moi et me regarde. Les yeux mi-clos, un sourire adorable planant sur son visage. Son piercing brille avec la lumière du couloir, et je n'ai jamais trouvé son visage aussi angélique qu'à cet instant.

— D'accord, Lev. Bonne nuit.
— Bonne nuit, Isaac, chuchote-t-elle les yeux fermés. Merci pour tout.

Je bois ses paroles et referme la porte doucement derrière moi. Lorsque je me tourne, je sursaute en voyant le corps endormi de Maverick, et autant vous dire qu'il pourrait faire partie de The Walking Dead. Et la je parle pas de Daryl Dixon, mais des zombies. Il me regarde avec un sourire carnassier.

— Bien joué, chef.
— Ta gueule Mav, rendors toi.

Il ne s'oppose pas plus à cet ordre vu qu'il se tourne et souffle un d'accord endormi. Une fois cet incident pour le peu déconcertant, je vérifie que tout est fermé à clé, et prends les affaires de Lev pour les mettre dans ma chambre. Je m'enferme dans cette dernière, prends une douche et me mets dans mon lit.

Avant de m'endormir, je repense à cette journée assez folle. Cela fait maintenant plus d'un an que Lev me plaît, que je remarque sa tête rousse, qu'elle me procure du désir. Dès que je l'ai rencontrée à cette soirée, dès qu'elle est entrée dans la pièce, j'ai su. J'ai su qu'elle était ici pour une raison ou une autre, et je ne savais pas encore laquelle. Les gens la détestent ou bien l'apprécient. Il n'y a aucun juste milieu avec Lev. Parfois les gens vous détestent car votre comportement ou votre façon de penser ne correspond pas aux codes sociaux. D'autres fois ils vous admirent alors que vous n'avez rien fait. Et c'est mon cas. Les gens m'admire comme si j'étais un putain de dieu du hockey dans ce monde. Comme si toute leur vie était basée sur la mienne.