CHAPITRE 30 - ISAAC

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MUSIQUES
HAUNTED - BEYONCE
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Ce weekend auprès de ma famille m'a fait du bien. Plus que ce que ce simple mot sert à exprimer. Les revoir, leur parler de vive voix, pouvoir les toucher, les comprendre. Je me suis tellement éloigné de ma vie pendant ce weekend. J'ai appris, j'ai compris et j'ai acquis le fait que ma mère ne sera pas toujours présente. Et que bientôt elle ne sera plus là.

Après ce moment assez incongru avec Lev et ma mère qui se trouvait présente, je suis allé prendre une douche. Et je n'ai pas honte de dire que j'ai fini par pleurer comme un petit bébé, de me dire que je perdrai à jamais ma figure maternelle, celle qui a toujours été la pour moi. Pourtant, même si je profite toujours de sa présence, je me suis fait à l'idée qu'un jour dans un futur proche : elle nous quittera. Ce qui est vachement pesant sur ma conscience. Mais il faut que je l'accepte. Il faut que je me fasse à cette période d'acceptation aussi douloureuse qu'elle soit.

Nous sommes rentrés dimanche soir et j'ai loupé mon service, cependant le patron ne m'en a pas tenu rigueur, et je lui en remercie grandement. Lev a été incroyable, comme toujours. Mais elle a su trouver un équilibre entre être présente et me laisser un peu de place et de temps avec ma famille. Tout est allé si vite ces dernières semaines que je ne sais même plus où j'en suis. Il faut que tout ce qui se passe entre elle et moi s'arrête pour de bon, car je n'arrive plus à distinguer le vrai du faux. Je n'arrive plus à faire la part des choses dans mes sentiments et ca me perd. Si seulement tout pouvait être simple...

Mais ca ne l'est pas. Ce n'est pas simple quand la femme que j'aime me donne le double de ses clés de voiture pour que je puisse aller voir ma famille quand j'en ai besoin. Ce n'est pas simple quand, dès que je la vois, mon coeur fait un bond dans ma poitrine constamment. Et ce n'était pas simple quand je la voyais interagir avec ma famille comme si c'était la sienne. Comme si Lev avait toujours fait partie de ma vie. J'avais l'impression que Lev était la partie la plus belle et la plus complexe d'une oeuvre d'art. Elle est une oeuvre d'art à elle toute seule et rien que pour cela je ne peux pas m'empêcher de l'admirer.

Lorsqu'elle a posé ses mains sur mon corps, j'avais envie de m'en délecter autant que possible. Puis avant de nous coucher elle a tenu à appliquer de la glace sur mes endroits meurtris. Je me suis un peu plus confié, sur moi et ce que je ressentais. J'ai compris qu'il était normal qu'un chapitre de ma vie se termine. Puis, elle m'a lâché cette bombe.

Elle commence à tomber amoureuse de moi.

Je n'aurai honnêtement jamais pensé que Lev McAllister me trouve assez bien pour elle. Parce que tout au long de ces années, j'avais peur de ne pas être suffisant, et elle a réussi à atténuer ces craintes profondément enfouies. Elle les a percé au grand jour sans même que j'ai besoin de lui en parler. Et le fait qu'elle lise en moi si facilement m'a rassuré —quoiqu'il m'a un peu fait peur, qui lit dans les gens si facilement à part les mamans ?

Je sors de ma chambre et me dirige vers celle de Lev, j'ai quelques trucs à lui demander par rapport à la soirée de mercredi. Premièrement : quels sont nos costumes ? Car oui, je n'en ai toujours aucune idée.

— Clochette ? L'appelé-je pendant que je toque à la porte.
— Oui... lâche-t-elle dans un gémissement.
— Est ce que je peux rentrer ?

Elle ne me répond pas et se contente de gémir. Ce qui me fait un peu peur, si elle est tombée ou si il y a un quelconque problème. Alors, je décide d'entrer en retenant ma respiration. Car même si j'aurai du m'en douter, personne ne m'a préparé à voir ce qui se déroule sous mes yeux, et bordel. Lev se trouve dos à moi, sur son lit, la tête en arrière une main entre ses cuisses. Et merde. Maintenant, je me demande si le « oui » m'étais destiné. Je me racle la gorge et elle sursaute en poussant un cri aigu, avant de se couvrir du draps sachant qu'elle est couverte de son t-shirt.. Mû par un désir que je n'avais jamais connu, je m'avance vers elle, les mains dans les poches de mon jean.

PHŒNIX Where stories live. Discover now