CHAPITRE 23 - LEV

3.7K 206 56
                                    

    Le lendemain matin, Isaac et moi nous sommes réveillés plutôt tard. C'est à dire vers midi, alors nous étions en retard pour tout le programme que j'avais organisé. Alors je l'ai poussé de mon lit pour qu'il tombe parce que monsieur ne voulait pas se réveiller. Ensuite, on s'est tous les deux rétamés à cause de nos habits qui traînaient par terre. Bizarrement, l'eau ne voulait pas devenir chaude et j'ai du me nettoyer le visage à l'eau gelée. Ça aussi, ça m'a mise de mauvaise humeur. Mais je crois que le pire du pire, c'était de voir Sam et Karl s'embrasser. Bon, ce n'est pas un scoop qu'ils sortent ensemble et qu'ils sont mariés mais j'étais choquée de leur roulage de pelle. Heureusement ils sont vite partis faire leur boulot.

    — Isaac t'es prêt ? J'ai faim ! me plains-je comme une gamine.

    Il arrive deux minutes plus tard et visse sa casquette sur sa tête. Nous nous retrouvons dans le brouhaha de New York. Beaucoup le détestent, pourtant je l'adore. Il me permet de ne pas me sentir seule au milieu de tout ce beau monde. Pourtant j'adore les endroits calmes, mais New York a quelque chose de spécial, outre la pollution.

    — Je t'emmène chez Junior's, c'est les meilleurs cheesecakes de la ville. Tu viens ?
    — Tu sais que je dois faire attention à conserver ces beaux muscles ?
    — Allez ! Ça peut pas faire de mal !

    Il rit et nous voilà en direction de Broadway. J'ai prévu pas mal de trucs pour ce week-end, des que j'ai eu son feu vert j'ai tout prévu. Et j'ai fait jouer mes relations (ou plutôt celles de mon père) pour lui faire une petite surprise. Après quelques minutes de marche, nous voilà arrivés au dinner. Je décide de prendre un bagel et un cheesecake à la fraise tandis que lui prend un repas super protéiné. Entre du bacon, des œufs et des petites patates. Mais je le connais, ce gourmand, il résistera pas quand il verra mon cheesecake du bonheur. Vers la fin du repas, avant qu'on m'apporte mon cheesecake, je sors une enveloppe de mon sac.

    — Qu'est ce que c'est ? me demande Isaac.
    — Ouvre !

    Je suis toute excitée à l'idée qu'il voit mon cadeau. Il sort de l'enveloppe deux places pour le match des New York Islanders à l'UBS arena, aujourd'hui à quatorze heures.

    — Quoi ? je demande.
    — T'es... on va voir un match de NHL ? s'exclame-t-il comme un gosse.
    — Il se pourrait...

    Il saute de sa chaise sous le regard étonné des gens autour de nous et m'enlace en embrassant mon front.

    — Merci.

    Et je crois que c'est le merci le plus sincère que je n'ai jamais entendu.

    — Je ne suis jamais allé voir un match de NHL, ce qui est étonnant quand on sait que mon rêve est de jouer pour de vrai dans un match de NHL, bon sang, c'est incroyable !

    Nous commençons alors à discuter de son rêve de devenir joueur professionnel. Même si je sais qu'ai fond c'est pour essayer d'aider ses parents à sortir de la misère et ses factures. Mon cœur se serre à l'idée que le sien souffre depuis tout ce temps. Lui qui est si attentionné et aimant avec les autres il cache une plaie plus profonde en réalité. Et ça me fait penser à la nuit dernière. Je n'avais jamais pensé à la probabilité de ce qu'il m'a dit. La probabilité que si mon père ne me regarde plus dans les yeux c'est... pour ma ressemblance.

En réalité, je fais tout pour ne pas regarder les photos, quitte à oublier son visage. Mais il me hante jour et nuit, son visage plein de sang et de larmes. Je secoue la tête pour ne plus y penser et me reconnecter à l'instant présent. Isaac passe son temps à me remercier et j'ai envie de lui foutre des baffes parce qu'il le mérite. C'est sûrement l'homme qui a le plus de mérite que je connaisse, avec Maverick.

PHŒNIX Where stories live. Discover now