CHAPITRE 11 - LEV

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MUSIQUES
GOOD LOKING - SUKI WATERHOUSE
LITTLE BIT - LYKKE LI
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    Je peux sentir la tension qui sort du corps d'Isaac, sa chaleur aussi. Plus que tout autre. Je le sens près de moi, plus qu'il ne l'a déjà été. Et ça me plaît, ça me plaît vraiment. Cette sensation... savoir mon cœur bat après toutes ses années me procure un effet d'extase. Avec ces personnes qui m'entourent, dans cette maison, je me sens vivante, moi même. Un peu comme si j'étais à la maison. Rien que ce faux couple me fait plus d'effet que tout ce que j'ai déjà connu. Et ce n'est que le début... mais la personne qui me permet le plus de comprendre que mon cœur n'est pas en pierre est celui qui se trouve en face de moi. Il m'allume, cet idiot. Et je ne sais pas s'il en a la moindre idée.

    Bon nombre de personne savent que je suis passée de mec en mec, jamais rien de sérieux, moi même je ne me prenais pas au sérieux. Je n'avais pas confiance en moi, comment j'aurai pu accorder ma confiance en quelqu'un? J'ai essayé avec Ray et je ne lui accordais pas toute ma confiance, mais je restais avec lui, auprès de lui.

    Je restais auprès de lui car c'était plaisant d'être désirée, je me suis rendue compte bien trop tard que j'étais désirée pour ce que je montrais et pas ce que j'étais, mais le sablier s'était déjà écoulé, et il fallait le retourner. Ainsi de suite, jusqu'à arriver au point de non retour. Quand vous êtes perdus la moindre trace d'attention peut vous être importante et vous déclencher une personnalité... créée de toute pièce. Vous aimez, vous recommencez, et bienvenue dans ce cercle vicieux. Un cercle qui ne pardonne pas, que vous soyez tristes ou non. Parfois j'aurai aimé être morte plutôt que de vivre comme je vivais. À travers l'acceptation des gens, et la validation des hommes. Une femme ne devrait jamais avoir à compter sur un homme pour vivre et surtout, s'aimer...

    Isaac déclenche en moi un brasier, il me fait comprendre tout ce que je ne comprenais pas. À travers ses yeux j'apprends à être moi même sans aucune honte. À travers lui j'arrive à savoir que... je ne suis pas un oiseau fragile sans ailes, mais que je peux renaître de mes cendres, mourir puis recommencer. Mourir puis être la meilleure version de moi même, enterrant profondément la précédente, en apprenant ce qu'elle a pu me transmettre. Je me suis sentie utile et appréciée, réellement, lorsque j'étais entrain de ranger mes affaires. Son regard, une lueur brillait comme si il ne m'avait jamais vraiment vue. Et c'était plaisant, plus que les regards grossiers et vulgaires que j'ai pu recevoir et accepter.

    — Bon, les pop... Maya s'arrête lorsqu'elle nous voit, Isaac et moi si près.

    Je descends le plus rapidement possible du plan de travail alors qu'Isaac n'a toujours pas reculé. Je me recoiffe rapidement alors qu'il ne m'a pas touché, pourtant je sens encore son souffle contre moi. Maya sourit malicieusement, prend les pop-corns et repart. Quant à Isaac il n'a toujours pas bougé.

    — Isaac, je chuchote en touchant son bras, il faut qu'on...
    — Oui, oui bien sûr.

    Il prend ma main de la manière des plus naturelles et on se retrouve dans le salon. Avec le début de paranormal activities choisi par Maverick. Ce mec me tue de rire, depuis la première année ! Isaac s'assoit sur le siège où il était assis il y a quelques minutes. C'est un pouf énorme et j'ai trop envie de m'y installer profondément. Seulement plus aucune place pour moi, ce n'est pas grave. Je m'approche d'Isaac et m'assois en travers, sur lui. Mes fesses reposent sur une partie du fauteuil, mes jambes de l'autre côté des cuisses puissantes d'Isaac. Mon flanc est positionné contre son torse, de sorte à ce que je puisse regarder le film. Rapidement, son bras vient enlacer ma taille et il me sert contre lui.

    Au bout de quelques minutes, je commence déjà à m'endormir. Le film est barbant à souhait, et je pose ma tête contre Isaac. Il vient doucement carresser mes cheveux, et dans ses bras je me sens bien. Plus que bien, mieux que bien. Son odeur, son touché et sa respiration ont quelque chose d'apaisant. Dans ce salon avec tous nos amis, je m'endors de la plus douce des manières. Dans les bras d'un homme que je ne connaissais même pas vraiment. Je pense que cela va devenir une habitude à ce rythme-ci. C'est le début d'une nouvelle vie, et j'espère qu'elle deviendra meilleure.

PHŒNIX Where stories live. Discover now