CHAPITRE 18 - ISAAC

2.7K 190 72
                                    

MUSIQUES
MADIBA RIDIM - DRAKE
——————

Depuis que nous sommes arrivés, Lev s'éparpille dans tous les sens et m'a laissé Buck dans les bras. Nous avons décidé de l'appeler comme ça parce que ça lui va bien, ne cherchez pas plus loin. Facile de la repérer, cherchez une tête rousse courir dans tous les rayons en s'extasiant et vous la trouvez. Elle me fait bien marrer.

— Et cette laisse, ça te plaît bébé Buck ?
— Eh, je suis là aussi.
— T'es pas aussi mignon que lui. Mais il te va bien, vous êtes tous les deux des golden boys. Tu préfères quelle couleur ? demande-t-elle en me montrant une rouge ou bleue.

Je choisis la rouge. Lev récupère le collier et le harnais qui va avec. Puis nous passons au rayon des paniers et niches.

Presque une heure plus tard, après avoir épluché tous les types de croquettes, les jouets et friandises, nous rentrons à la maison.

— Deux cent dollars, Lev.
— Quoi ? Il le mérite Buck.
— Oui mais, tu lui as pris trois paquets de croquettes différents.
— Oui, pour savoir lesquelles lui conviennent le mieux, laisse faire la pro.
— Mais oui, c'est ça, je dis en regardant la route.

Il y a un moment de calme, où aucun de nous deux parle avant qu'elle coupe ce silence.

— Au fait, je ne pourrais pas assister au prochain match, vendredi. J'ai un partiel lundi et il faudra que je bosse bien.
— Ok, je comprends. J'ai un partiel à la fin de cette semaine aussi.
— Et tu ne révises pas ? demande-t-elle.

J'ose un regard vers elle, comme un gosse qui a fait une bêtise.

— J'ai pas le temps, entre les entraînements, les jours de boulot. J'ai essayé de bien réviser mais j'ai du mal.
— T'as des troubles de... pardon, c'est indiscret.

Le fait qu'elle s'intéresse à moi m'apporte un peu de réconfort. J'ai l'impression qu'elle s'en soucie vraiment, et ça me fait du bien.

— Non, t'inquiète. Souvent je m'enregistre et je réécoute en faisant quelque chose . J'ai des troubles de l'apprentissage donc c'est compliqué de... juste me poser et apprendre.

Du coin de l'œil, je la vois hocher la tête comme si elle buvait mes paroles. Je ne dis plus rien, préférant la laisser se faire sa propre idée. Nous ne discutons plus pendant le reste du trajet.

Quant à moi, je repense à notre discussion un peu plus tôt dans la journée. Le fait qu'elle m'ait fait confiance pour me raconter son accident me rend plus qu'heureux. Je suis content que Lev me fasse suffisamment confiance et que je compte suffisamment à ses yeux. Aussi, j'ai pu deviner à travers ses fêlures pourquoi elle a si peur en voiture et pourquoi elle roule très lentement. Non pas que ça me dérange, mais au moins elle l'a assumé, même indirectement. Et je crois que ce moment là a intensifié ce que je ressens pour elle. Je suis vraiment dans la merde jusqu'au cou.

Une fois arrivés, je récupère tous les paquets pendant que Lev ramène Buck dans la maison. Je ferme à clé et nous rentrons ensemble. Je m'attendais à tout sauf ça : T.K et Maverick qui font les gros yeux, puis qui foncent sur nous en essayant de se battre pour prendre Buck dans les bras. Lev les pousse et pose le chiot par terre, avant qu'il ne fasse pipi.

— Mav, tu ramasses, tu voulais lui faire un bisou, s'exclame T.K, puis, de nouveaux ils se chamaillent.

J'aide Lev à tout installer pour le chien. Son panier à l'étage, nous avons décidé de le mettre dans la chambre car elle est plus grande, un autre dans le salon avec une niche (oui, tout ça pour un seul chien). Nous mettons ensuite son bol de croquettes et d'eau dans un coin à côté de l'îlot central. Son panier de jouets déjà bien rempli à côté de son panier.

— Je monte ce que j'ai acheté à Maya.

Je hoche la tête et rejoins nos colocataire. Lev est passé dans une boutique de soins pour cheveux et a acheter une charlotte en soie, un gros peigne, un vaporisateur et d'autres trucs pour Maya. Comme elle fait de plus en plus attention à ses cheveux, chose dont elle a raison, Lev voulait lui offrir des affaires pour lorsqu'elle vient à la maison.

— Il est trop chou, s'exclame tendrement Maverick.
— Ne le brusquez pas trop, on l'a retrouvé dans un sac...

Les oreilles en arrière, méfiant face au deux inconnus, Buck s'approche de moi. Je le caresse doucement en le prenant dans mes bras.

— Mais oui, Buck. Tu peux leur faire confiance, tu es libre désormais, dis-je en montrant mes coéquipiers.

T.K. pose un de ses gros doigts sur son petit crâne, même si ce golden pèse déjà son poids malgré la sous nutrition.

— Moi, c'est tonton T.K, et lui c'est tonton Mav, t'as aussi tata Maya et Brandi.
— D'ailleurs, Brandi est la ce soir aussi ? demande Maverick.
— Pourquoi tu veux savoir ?
— Si je peux me promener à poil, ricane-t-il.
— Eh, y a Lev.

Au même moment, cette dernière descend en riant.

— Vous vous baladiez à poil avant ?
— Non, il dit des conneries ton pote, s'exclame T.K.

Lorsque Buck remarque Lev, sa queue s'agite, comme la mienne.

Je tends le chiot à Lev qui le récupère et l'emmène dans le salon, sur ses genoux. Nous allumons la télé en bruit de fond et commençons à parler de ce petit être. Puis nous virons vers les cours et le prochain match. Je dois partir dans quelques heures alors je profite des derniers instants de répit avant que mon service commence.

Au bout de quelques temps, Lev s'endort avec Buck dans les bras. T.K et Maverick se marrent quant à la situation.

— Il t'a piqué ta copine.
— Normal, il est adorable.

Nous rions ensemble, et regardant mon téléphone, je m'aperçois qu'il est l'heure pour moi d'y aller. Je coule un dernier regard à Lev et salue mes colocs. Lorsque j'ouvre la porte, Maya arrive dans le chemin de la maison.

— Lev s'est endormie.
— Comme d'hab, rit-elle.

PHŒNIX Where stories live. Discover now