Chapitre 26 - L'interrogatoire

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Le défilé dans sa chambre n'était pas terminé.

Un officier de police se présenta à Francois.
Très baraqué. Le regard fermé et sérieux. Sa froideur était à l'opposé de la charmante Magalie. Il portait son pistolet bien visible à la ceinture, dans son holster. Il lança l'offensive :

- Bonjour Monsieur.
Je suis l'inspecteur Rafeu. J'aurais quelques questions à vous poser. Vous êtes actuellement victime d'un incendie dont je voulais vous entretenir. Les pompiers, après avoir éteint les flammes, très difficilement d'ailleurs au vu de toutes les feuilles qu'il y avait,
ont trouvé dans les décombres deux corps calcinés.

(François eut un frémissement de joie.)

Deux corps ? Pas trois ? Anna n'était peut-être pas morte... Pensa-t-il

- L'un semblait avoir reçu un coup au ventre avec une arme blanche qui a été retrouvée à l'étage de l'établissement, et l'autre avait les os de la nuque et de la colonne brisés, mais était surtout calciné entièrement comme une torche humaine, et semble même à l'origine de l'incendie.
J'ai donc plusieurs questions à vous poser Monsieur.

François l'écoutait avec attention.

- Que faisiez-vous sur les lieux ? Quelle était votre relation avec les deux victimes ?
Avez vous touché l'arme du crime ?
Avez-vous tué ces deux hommes !? L'un des deux s'est-il immolé volontairement par le feu ou l'avez vous aspergé d'essence ?
Comment expliquez vous ces deux homicides ?
Et que pouvez-vous me dire sur ...

Quelqu'un frappa à la porte et interromput l'agent de police. Magalie entra et fut estomaquée de voir un policier armé qui se permettait d'interroger un patient dans son état. Elle ne put retenir sa colère malgré l'uniforme :

- Monsieur !  Vous ne pouvez pas déranger mon patient ! Il doit se reposer ! Il n'est certainement pas en mesure de vous parler ni encore moins de vous répondre comme un suspect ! Vous reviendrez quand on vous en donnera l'autorisation ! C'est quoi ce cowboy !? Non mais ! Allez ! Au revoir Monsieur. Votre joli badge doré ne vous donne pas tous les droits !  Je vais en parler à vos chefs moi !

Et elle poussa avec courage l'agent hors de la chambre sans autre forme de procès.
Le flic eut juste le temps de lancer :

- OK ! Mamzelle ! je m'en vais ! Mais je reviendrai ! Soyez en sûr !

François remercia Magalie par un sourire discret et un plissement des yeux. C'était à son niveau tout ce qu'il pouvait faire. Magalie lui demanda :

- Il vous a pas trop importuné ce malotru ? Il le voit pas que vous êtes pas au top ? Il est vraiment sans gêne !

François eut comme un fou rire mais il partit dans une toux interminable et douloureuse.

- Hola ! faut pas que je vous fasse rire avec vos soucis de gorge et tout ! Désolée Monsieur.
J'étais surtout venue vous dire que j'ai fait une petite recherche avec ce que vous m'avez dit : "Anna, correctrice Émile Facet"
Et j'ai trouvé un truc sur Google...

(Là les yeux de François brillèrent de joie).

- J'ai pas trouvé son nom mais j'ai une adresse ! Je vous l'ai écrite sur un papier. Voilà. J'espère que je me suis pas plantée ! Ne riez pas, plaisante Magalie en faisant les gros yeux ! Vous n'avez pas le droit de rire je vous rappelle ! 

Et François afficha un des plus grands sourires de remerciements.

- Ah désolé ! Ça sonne ! J'ai un autre patient qui a besoin de moi ! J'y vais. Je reviens vous voir après.

Et elle sortit.

François n'avait plus qu'une seule envie maintenant : aller retrouver Anna, mais d'abord s'échapper de cet hôpital.

Il chercha à se lever mais il était encore trop faible. Il lui fallut se résigner, attendre, reprendre des forces.

- Dans deux ou trois jours ça ira mieux et je pourrai partir ! Rejoindre Anna ! Il faut que je la retrouve ! Pensa-t-il

Et il ferma les yeux en pensant dormir un peu.

Mais l'agent Rafeu refit irruption brusquement :

- Bon. On va causer tous deux ! Connaissiez vous Émile ou Gérard : Les personnes mortes dans l'incendie ? Étiez vous en affaire avec eux ? Étiez-vous en froid avec l'un de ces hommes ?
Avez- vous mis le feu volontairement à la librairie ?
Une chaîne et un cadenas ont été trouvés à la cave. Pouvez vous m'en dire un peu plus sur ce sujet ?

François se sentait coincé. Il allait tenter de répondre comme il pouvait mais la chef du service entra de manière sèche dans la pièce.
Magalie avait vu le chien policier retourner à la charge et ellle était partie chercher du renfort. La cadre régla l'affaire en deux secondes :

- Alors Monsieur ! déjà je ne sais pas qui vous êtes ni ce que vous faites dans cette chambre mais les visites sont interdites aux personnes étrangères au service et aux personnes qui ne sont pas de la famille. Vous n'êtes pas de la famille ? Ne répondez pas ! c'est une question rhétorique ! Donc vous aller quitter cette pièce immédiatement et repartir avec votre badge et votre arme, et ne plus vous présenter dans l'enceinte de cet hôpital. Je suis la cadre de santé et vous ne faites pas ce que vous voulez chez moi. Je vais bien évidemment contacter votre hiérarchie et me plaindre au nom de l'hôpital de votre attitude irrespectueuse et dangereuse vis à vis des patients et du personnel. Donnez moi tout de suite votre nom Monsieur.

Le policier était sonné.

- Heu...Agent Rafeu Madame !

- Et votre prénom jeune homme ?

- Pierre !

- Agent "Pierre Rafeu" ?  sérieusement ? vous moquez de moi jeune homme ?

- Non Madame je vous jure !

- Eh ben vous n'avez pas inventé l'eau chaude vous !

- Madame je pourrais vous arrêter pour outrage à agent.

- Et moi je peux vous attaquer en procès pour outrage à patient et irrespect de la hiérarchie hospitalière. Je vais appeler la sécurité qui va gentiment vous mettre dehors. Allez sortez !

L'agent fut éjecté manu militari et le calme fut rétabli.

François était enfin tranquille ! Et la voie était libre !

Une infirmière se glissa aussitôt dans la chambre, comme une ombre, comme un fantôme...

François en avait assez des visites !  Mais il faillit avoir une attaque quand il reconnut cette femme :

C'était Anna !

Montez !Where stories live. Discover now