Chapitre 49 - Tous pour un !

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Suite à son malaise, François fut transporté aux urgences .

On l'installa sur un brancard en attendant d'être pris en charge.

Patientez ici ! Lui balança sèchement une infirmière qui gérait le tri des arrivées. Elle grommela toute seule : 

Rooh  ! Il était tout seul chez lui celui-là ? Pfff ! C'est pas vrai la solitude de certaines personnes ! C'est dingue !

Puis elle s'adressa de près à François :

Monsieur ? Vous avez de la famille ?

François était semi comateux. Il essaya de parler :

humm....y a bien...mes grands.... parents mais ....ne les appelez pas !.... S'il vous plaît....ne les dérangez ......pas pour moi ....ils vont ....s'inquiéter.

—D'accord ! mais qui peut-on contacter alors Monsieur ? on ne peut pas vous laisser tout seul ici ! qui peut venir vous accompagner ? Dit l'infirmière

— A...Anna ! Mais elle ne doit.. pas... venir non ...plus...sinon...elle va re...tourner en ...prison !  balbutia François du bout des lèvres.

Ah ! D'accord monsieur ! Désolée ! Mais on doit contacter quelqu'un. Nous appellerons vos grands parents ! C'est obligatoire ! C'est la procédure ! imposa l'infirmière.

François était trop fatigué pour répondre ou se battre. Il ne saignait plus du crâne mais du sang séché était resté collé dans ses cheveux.

Allez ! Ne vous en faites pas ! Vous allez bientôt voir un médecin. Lui dit-elle d'un ton plus calme et presque chaleureux en posant sa main sur son épaule et en lui souriant.

Pendant ce temps, dehors, on se pressait pour le rejoindre.

Les inspecteurs Rafeu et Ponce, qui étaient chargés du suivi des deux porteurs de bracelets électroniques, avaient roulé à tombeau ouvert avec la sirène à fond pour superviser leur prisonnier - soit disant malade - mais aussi pour intercepter sa copine fugueuse qui allait  forcément se présenter ici !

Justement, Anna, la "fugueuse", était toujours dans son bus et arrivait bientôt à l'arrêt de l'hôpital.

Et loin de tout ce tohu-bohu, "Papou" et "Mamou" furent avertis de l'état de François et se préparèrent en quatrième vitesse pour aller voir comment allait leur "pauvre petit chéri" !

Tout ce petit monde allait se rencontrer au même endroit et cela risquait d'être explosif !

François, qui ne se doutait pas de l'ouragan qui lui fonçait dessus, attendait toujours bien gentiment sur son brancard, dans le hall des urgences, la tête penchée sur le côté, à demi éveillé. Il regardait défiler sous ses yeux fatigués des colonnes de personnes en sang et en larmes, de tous âges et de toutes nationalités, dans la colère, la douleur et les cris, perdus dans cette marée humaine, ce brouhaha infernal, et ces sonneries permanentes.

Au milieu de tous ces zombies en souffrance s'organisait un défilé de blouses blanches, roses, vertes et bleues qui allaient et venaient comme des abeilles dans leur ruche. Chacune ayant sa fonction. Les médecins se distinguaient des infirmières ou des aides-soignantes, qui elles-mêmes se distinguaient des femmes de ménage. Mais aucun patient ne savait qui était qui et qui faisait quoi !

Soudain, fendant la foule des malades en deux, tel Moïse sur la mer rouge, un interne en médecine arriva vers François, le stéthoscope au cou et l'air grave. Il demanda à un aide soignant d'installer le patient dans un box, et à une infirmière de l'assister.

Montez !Where stories live. Discover now