Chapitre 3

28 6 2
                                    


— Laisse-moi tranquille, je vais me débrouiller seule, tu en as assez fait ! m'opposé-je

— Mais t'as rien compris ou quoi ? Ils sont là pour te tuer et crois-moi avec leur expérience il ne te reste plus beaucoup de temps à vivre si tu restes seule. Ta grand-mère m'a demandé de te protéger, tu crois que ça lui plairait de voir ça ? Qu'elle se soit sacrifiée pour rien ? Pour une tête de mule trop fière ? Alors bouge tes fesses, on se casse !

Ses mots me percutent de plein fouet. Je ravale alors ma fierté puis le rattrape. Même si ça me coûte de l'admettre, il a raison, Nonna ne mérite pas de s'être sacrifiée en vain. Je dois le laisser me protéger du moins le temps que je jugerai nécessaire.

Pieds nus, je cours derrière Ezio. Nous sortons discrètement de la bâtisse et tombons en face de la voiture des ravisseurs.

— C'est notre chance, on doit la saisir ! m'exclamé-je en chuchotant.

Ezio jette un coup d'œil derrière nous puis me prend la main avant de courir vers la voiture.

D'un coup de coude puis d'un coup de pied, il essaie de briser la vitre mais en vain. Soudain du bruit et des voix venant du bâtiment s'élèvent dans la nuit. Guidés par l'adrénaline qui pulse dans nos veines, nous nous cachons derrière la voiture.

— Ils ne sont pas bien loin ! Il y a des traces de pas fraîches ici. Elle est toujours pieds nus, elle ne va pas courir longtemps la brebis galeuse. déclare un des hommes.

En les écoutant, je remarque une pierre non loin de nous. Je me penche et parviens à l'attraper. Je la tends à Ezio qui me remercie d'un signe de tête. Il s'assure que la voie est libre, prend de l'élan et la jette sur le mur de la bâtisse, ce qui fait tomber quelques pierres déséquilibrées.

— Mais qu'est ce que tu fais ? C'était pour la vitre de la voiture ! chuchoté-je frustrée.

— Sois pas bête ils vont nous choper directement si on agit maintenant ! J'ai besoin que tu fasses diversion pour magouiller les fils de la voiture !

— Mais t'es cinglé tu l'as dis toi-même si j'agis seule je suis foutue !

— Et si tu n'agis pas, on l'est tous les deux. C'est juste le temps de quelques minutes que je m'occupe de la voiture.

— A quoi tu penses ? me résigné-je.

— Le Vespa, retrouve le, démarre le et laisse le aller dans un mur ça devrait faire assez de bruit pour me couvrir.

— Ça ne fonctionnera jamais !

— Si tu pars comme ça c'est sûr que non, tu vois d'autres choix ? Qui a le plus d'expérience dans ce genre de situation toi ou moi ?

Il ne me faut pas longtemps pour trouver la réponse à sa question. Malgré tout l'effort que cela me demande, je ravale ma fierté et me soumets à sa décision.

— Passe moi tes chaussures, j'ai super mal aux pieds et avec tous les cailloux qu'il y a pour accéder au Vespa, ils vont m'entendre gémir avant même que je ne l'atteigne.

A contre-coeur et dans un soupir non dissimulé, Ezio s'exécute. Sans attendre, j'enfile ses baskets et commence à marcher le plus discrètement possible qu'il nous ait permis de faire dans des cailloux et arrive enfin au Vespa.

Je tente de le sortir mais il est bloqué, j'enlève les pierres qui le bloquent et m'aperçois que les pneus sont crevés.

— Merde, la plaie !

J'enchaîne sur le plan et m'exécute, je me place à côté du Vespa et le démarre. Au même moment, j'entends la vitre de la voiture se briser.

Espérons qu'ils aient été assez distraits pour ne pas faire le lien.

J'accélère ensuite, je place un galet au niveau de l'accélérateur. A la méthode MacGyver, je le maintiens en l'entourant de mon élastique qui tenait ma queue de cheval. Puis je prie pour qu'il ne s'arrête pas et le lâche. Déstabilisé par ses pneus crevés, il part en slalom et atterrit dans le coin de la bâtisse. Le choc est tel qu'un vacarme monstre se fait entendre. Le mur fragilisé, les pierres commencent à s'écrouler.

— Putain les gars c'est en train de s'écrouler tous à la voiture !

Au même moment Ezio démarre en trombe et je cours dans sa direction. Il ralentit et ouvre la portière.

— Dépêche, monte !

Je m'exécute mais au même moment j'entends un coup de feu avant de ressentir une vive douleur dans mon bras. Dans mon élan, j'atterris tant bien que mal sur le siège passager puis ferme la porte alors qu'Ezio accélère. Nous entendons de nouveaux coups de feu et certaines balles viennent se loger dans le pare-brise arrière mais heureusement il est assez robuste pour ne pas se briser malgré les fissures

Merci aux voitures blindées des mafieux.

Très vite nous sommes hors de leur portée et filons à une vitesse folle dans une direction inconnue.

— Putain ça fait un mal de chien !

— Merde t'es touchée ?!

Je lève mon regard de ma blessure pour le plonger dans celui d'Ezio, voilé d'inquiétude.

— Ouais mais ça devrait aller une fois arrivés à l'hôpital.

— Hors de question d'aller à l'hôpital ce n'est pas une option, je t'emmène en lieu sûr où je pourrai te guérir.

— Quoi ?! Mais j'ai besoin de soins !

— Et tu en auras mais chez moi. affirme-t-il en accélérant. 

Le phénix - Consumation ( FR )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant