Chapitre 37

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Il est tard quand je quitte le canapé pour aller me coucher. Sans nouvelles d'Ezio depuis que je lui ai annoncé la grossesse, je me fais peu d'illusions sur notre avenir. Une fois couchée, je tourne et me retourne. L'anxiété étouffant la fatigue, je n'arrive pas à trouver le sommeil. Malgré l'heure tardive, je décide d'appeler Andy.

— May ? Tout va bien ?

Comme une boule de démolition, sa question se heurte au barrage de mes émotions, les libérant au passage. Celles-ci se déversent dans mon corps et me submergent, inondant ma voix de sanglots. Sans parvenir à lui répondre pendant quelques secondes, Andy me laisse le temps de me calmer.

— Il est parti Andy. arrivé-je à articuler entre deux sanglots.

— Quoi ? Comment ça ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? son ton encore endormis me fait comprendre qu'elle sort les mots comme ils viennent en même temps qu'elle essaie de comprendre mes paroles.

— Je lui ai dit pour la grossesse.

— Oh May.

— Tout ce qu'il a dit est qu'il avait besoin d'un verre et dix heures plus tard je n'ai toujours pas de nouvelles.

— Quel fils de pute ! Sérieux, si je le trouve je lui remonte tellement haut ses couilles qu'il deviendra le meilleur ténor du monde entier.

Je ris faiblement à sa phrase mais la dure réalité me revient vite en pleine face.

— Sérieux Andy qu'est-ce-que je vais devenir ?

— Si jamais il s'avère qu'il n'accepte pas le bébé, tu deviendras une merveilleuse maman aimante, certes célibataire, mais qui élèvera son enfant dans un foyer sain, plein d'amour et de joie. Et puis on fera une colloc' à quatre pour le restant de nos jours, ce n'est pas si dramatique. rit-elle en essayant de me remonter le moral.

Je souris à cette idée absurde mais tentante. Puis Andy change de sujet pour me divertir et me faire penser à autre chose et nous parlons une bonne partie de la nuit jusqu'à ce que je m'endorme le téléphone à l'oreille.

Plus tard dans la nuit, presqu'à l'aube, dans l'un de ces moments flou où on ne sait distinguer le rêve de la réalité, je sens un poids à côté de moi. Je sens qu'on me retire le téléphone pris entre mon oreiller et ma tête, puis on me dépose un bisou tendre sur le front accompagné d'un " Je suis désolé May". Je me retrouve ensuite en un claquement de doigts de nouveau seule.

Je me réveille tard, en début d'après-midi. En voyant mon portable sur ma table de chevet, j'ai ce vague souvenir de la nuit qui me revient si bien que je ne sais pas si je l'ai rêvé ou si il s'est vraiment passé.

Encore endormie, j'ai du mal à me sortir du lit. Je décide d'aller prendre une douche pour me réveiller. En sortant, je regarde mon profil dans le miroir et mes yeux s'arrêtent sur ce ventre qui s'arrondit et qui cache ce petit être qui, sans le savoir, vient bouleverser ma vie. Mes yeux deviennent humides et je me sens nostalgique, en colère et dévastée. Les hormones n'aidant pas à me calmer je me m'asperge de l'eau froide sur la figure. Remise de mes émotions, je m'habille et descends manger un bout, mon ventre criant famine.

Je fouille dans le frigo à la recherche de ce que le bébé voudra bien manger et le ferme une fois l'en-cas trouvé. Je me retourne et pousse un cri de peur en jetant ce que j'ai dans ma main sur Ezio qui se tient face à moi. J'essaie de me calmer en m'appuyant sur le plan de travail.

— Putain Ezio ne refais plus jamais ça, je suis au bord de la crise cardiaque !

— Désolé, je pensais que tu m'avais entendu. s'excuse t-il gêné en me tendant mon arme, le saucisson.

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