Chapitre 15

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Alors que nous les regardons disparaître dans l'ascenseur, je demande:

— Pourquoi ton père et Isabella viennent souvent en même temps ?

— C'est une très bonne question mais je crois avoir la réponse.

Je hausse les sourcils et le questionne du regard.

— Tout à l'heure en faisant défiler son journal d'appel j'ai vu revenir de nombreuses fois le même numéro et c'est celui de mon père.

— Tu crois qu'ils sont... ensemble ?

— Si c'est le cas Isabella est d'autant plus avide de pouvoir que je ne le pensais et mon père d'autant plus désespérément seul que je le pensais.

Ses paroles font écho à la lueur d'ambition que j'avais discernée dans ses yeux. Si Ezio a ce même constat en la connaissant mieux que moi alors que veut-elle vraiment ?

— Tu penses sincèrement qu'elle est honnête et qu'elle n'a rien à voir là-dedans ?

— Si nous avons raison sur la nature de leur relation avec mon père, je pense qu'Isabella sera une cible à surveiller de plus près.

Alors que nous prenons la route en direction du manoir de son père, ses mots résonnent encore dans mon esprit, m'isolant dans mes pensées .

Retiré de la civilisation, c'est en périphérie de la ville que Raphaël a élu domicile. Après un moment à rouler, nous arrivons devant une imposante maison au style colonial qui détonne complètement avec le style traditionnel sicilien.

Tout en maintenant le silence qui régnait depuis le début du voyage, nous nous garons et allons sonner à la porte. Une domestique vient nous ouvrir et nous accueille chaleureusement. Nous pénétrons alors dans le hall d'entrée où un immense escalier siège. De part en part se trouvent de massives portes en bois foncé. Ezio me prend par la main et nous franchissons l'une des portes à droite de l'escalier. Nous arrivons dans une grande pièce avec une hauteur sous plafond vertigineuse depuis lequel un lustre magistral déploie son cristal. Au milieu se trouve une grande table, je suppose alors que nous sommes dans la salle à manger. Parallèlement se trouve une magnifique cheminée en pierre. A notre droite se trouve un salon où des canapés en cuir luisent de la lumière du feu de cheminée. C'est là que sont tranquillement installés Raphaël et Isabella.

— Enfin vous êtes là. Pile à l'heure, il va être temps de commencer. Yolanda, allez chercher nos invitées s'il-vous-plaît.

Quelques minutes plus tard, la domestique revient accompagnée de trois femmes que je suppose être Giulia, Pia et Valentina.

— Merci Yolanda, vous pouvez disposer. Approchez mesdames. Je vous présente May. C'est elle qui a eu l'information sur la taupe. Celle qu'il s'agirait d'une femme.

Les trois femmes s'échangent des regards perplexes et inquiets puis me fusillent du regard.

— Comment a-t-elle eu cette information la traînée ?

Surprise par ses mots, rien ne sort de ma bouche. Seul le rire moquer d'Isabella perce la tension qui chapeaute la pièce.

— Elle n'est pas une traînée, elle est une alliée. répond Ezio clairement en colère.

— Elle couche avec toi non ? Et qui sait ce qu'elle a dû faire pour avoir cette information, alors pour moi c'est une...

— Finis ta phrase et je te jure que je t'empale avec le tisonnier ! tonne Ezio en s'approchant d'elle de manière menaçante.

— Pour répondre à ta question, Pia, nous sommes sûrs de la source de May, le reste ne te regarde pas. intervient Raphaël mettant fin à l'échange puéril.

Le phénix - Consumation ( FR )Donde viven las historias. Descúbrelo ahora