Chapitre 10

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J'ai beau tourner le problème dans tous les sens, je termine toujours sur la même conclusion: aujourd'hui ou plus tard, je devrais tuer pour m'en sortir. Tiraillée entre mon cœur qui désire rester avec Ezio et ma raison qui veut partir loin de tout ça, je repense au petit chevalier qui n'a jamais quitté mon esprit. Comme une voix intérieure qui me guide, il fait renaître ma détermination et me rappelle pourquoi je me bats.

Dès l'instant où j'ai soigné Ezio cette fameuse nuit, ma vie a changé. Elle a pris un tournant que jamais je n'aurai soupçonné et c'est aujourd'hui que je dois en payer les conséquences et assumer mes actes. J'ai voulu jouer avec le feu, à moi de ne pas me brûler. Forte de mon introspection, j'accepte ce destin qui m'ait voué.

La tête bourdonnante de mes pensées, je pars prendre une douche. Remède à tous les maux l'eau chaude qui ruisselle sur mon corps évapore chacun de mes dilemmes, ne laissant la place que pour la sérénité. Apaisée, il m'est difficile de sortir sachant que je devrais affronter la situation. Poussée par l'eau qui se refroidit, je mets un terme à mon moment de zénitude pour m'apprêter avant de descendre rejoindre Ezio.

Une fois en bas je ne le vois nulle part, ni dans la cuisine, ni dans le salon, ni dans la salle de sport. C'est alors que je pense à son bureau. Je toque à la porte et sa voix me répond d'un oui ferme et concentré.

— Est-ce-que je peux entrer ?

— Bien sûr.

Je le découvre assis à son bureau, le visage face à son écran d'ordinateur, ses traits froncés.

— Tout va bien ? demandé-je en m'approchant avant de prendre place dans un des fauteuils devant son bureau.

— Oui et toi comment te sens-tu ?

— Encore étourdie mais ça va aller, parle moi des détails s'il te plaît.

— Okay alors le club où tu vas ce soir est le « Devil eye ». C'est un club très intimiste. Lumière tamisée, ambiance axée sur la luxure, le péché où tous les fantasmes peuvent être réalisés. De ce fait, tous les membres et invités portent des masques pour respecter l'anonymat de chacun et donner la chance à la dépravation d'être à son apogée. Donc dress code simple pour toi: robe noire avec décolleté plongeant et masque noir qui voilera tes yeux et le haut de ton nez.

— Comment reconnaître Leone si nous sommes tous masqués ?

— C'est simple Leone est le seul qui se fiche de son anonymat étant le chef de ce club. Il veut être repéré car il aime que sa « marchandise » vienne à lui et non l'inverse. C'est le seul qui portera un masque qui lui couvre l'entièreté de son visage. Paradoxal tu me diras.

— Okay donc je dois être entreprenante mais comment être sûre qu'il me choisira ?

— Tes charmes naturels feraient largement l'affaire mais pour être sûrs que ce soit toi et personne d'autre tu devras te faire désirer. Tu lui commanderas sa boisson préférée, un Spritz, que tu lui apporteras dans son dos. Tu devras la lui donner sans qu'il ne voit ton visage. Tu te pencheras sur lui et lui diras ce que tu veux mais de manière suave et sensuelle pour attiser son désir et sa curiosité. Une fois que tu lui auras donné, il essaiera probablement de se retourner puis de te suivre mais tu disparaîtras dans la pénombre du club. Tu laisseras passer quelques minutes et t'installeras quelque part d'où tu feras en sorte qu'il te voit. Il viendra à ta rencontre et avant même qu'il ne te parle tu lui proposeras d'aller danser. Ce devra être une danse sexy où tu l'interdiras de te toucher.

Je le coupe.

— Toujours pour attiser le désir ou parce que je suis ta propriété ? l'interrogé-je avec un sourire taquin.

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