Le phénix - Consumation ( FR )

Chapitre 27

Les jours suivant passent à une vitesse folle. J'en profite pour travailler à fond sur ma musique ce qui me permet d'avancer considérablement sur le prochain album. Elle me permet aussi de penser à autre chose qu'Ezio, bien qu'il soit présent dans certaines de mes chansons. Cela me fait un bien fou de me recentrer sur la musique, de m'évader et d'oublier mes soucis. On ne va pas se mentir, c'est aussi une excuse cachée pour repousser le moment de voir Ezio pour lui demander où se trouve Mario et parler de la vengeance.

J'ai réussi à tenir et ne lui ai pas envoyé de message depuis que je suis partie. Il n'a pas été simple par moments surtout depuis que je vis chez Andy. Vivant soirée sur soirée, l'alcool dans le sang devient vite notre petit diable sur l'épaule qui pousse à recontacter son ex. Même au niveau de la presse je n'ai jamais revu de couverture avec Ezio et Paola, silence radio.

Chaque jour qui passe je tente de me bercer dans l'illusion que je me détache de lui et qu'il ne me manque pas mais la vérité est toute autre. Chaque chose même insignifiante me fait penser à lui. Je veux arriver à me sevrer mais je sais que je n'y parviendrai pas tant que je ne me serai pas vengée et a contrario il est encore trop tôt pour moi d'aller le voir. J'ai peur de ce que je vais découvrir en allant chez lui, j'ai peur de retomber dans ses bras dès l'instant où je vais le revoir, j'ai peur du mal qu'il peut encore me faire. Bref j'ai peur et je veux me protéger mais je sais pourtant que je ne peux pas me défiler éternellement.

— T'es prête ? me demande Andy, ce qui me fait sortir de mes pensées.

— Ouais c'est bon on peut y aller.

Nous sortons de son appart et nous nous dirigeons vers le studio d'enregistrement. C'est alors que j'entends Andy crier en sursautant. Le cœur sur le point d'exploser, je me tourne vers elle et vois Salvatore derrière elle plié de rire.

Leur relation a évolué ces derniers jours, Salva continuant à m'accompagner partout où je vais, il était donc présent lors des soirées et Andy a réussi à commencer à le dévergonder. Toujours aussi sérieux dans son travail, il sait malgré tout se détendre à ses côtés. Petit à petit, ils se rapprochent, se taquinent ce qui accroît leur complicité et complique la mission d'Andy qui s'attache de plus en plus entachant son objectivité. Malgré notre volonté, nous n'avons réussi à creuser aucune piste. Aucun écart, aucun oubli, aucune parole ne l'a trahit. Jamais Andy n'est parvenue à mettre la main sur ce fameux téléphone et même si elle reste à l'affût du moindre indice, beaucoup de détails lui échappent encore. Plus les jours passent et plus l'évidence des réponses s'efface, nous enfonçant encore plus dans les méandres de la suspicion.

— Salva tu m'as fais peur idiot ! s'écrie-t-elle en le tapant avec son sac sur l'épaule.

Salvatore continue de rire et l'étreint en s'excusant. Puis il me regarde et m'adresse un « Bonjour May » chaleureux et souriant, auquel je réponds.

Nous continuons tous les trois à marcher en discutant enfin surtout Salvatore et Andy. Volontairement, je me mets en retrait pour leur laisser le temps de se découvrir et renforcer leur lien. Même si ma méfiance envers Salva est toujours présente, je ne peux ignorer à quel point Andy est heureuse en sa présence. Rares ont été ses histoires où elle s'est sentie aussi bien. Son physique de bimbo, cheveux longs blonds, lèvres pulpeuses, forte poitrine, longues jambes, attire les mauvais mecs et fait d'elle une femme à la mauvaise réputation alors qu'elle est bien loin de tout ça. Plus qu'un corps elle est intelligente, généreuse, drôle et franche, elle mérite enfin un amour sincère et respectable. Je ne sais pas si elle le trouvera en Salva mais si jamais leur histoire doit se terminer,  j'espère que ce ne sera pas son cœur qui finira brisé.

Après une dizaine de minutes de marche, nous arrivons au studio où j'entame ma longue journée de labeur.

Les heures s'enchaînent. Je suis concentrée dans la cabine de chant quand quelqu'un vient toquer à la porte.