50 Nuances De Gray Fullbuster.

Porte 27 : Prêtre.

Quand j'arrive, je me trouve assise sur un banc. Un son de cloche se fait entendre au loin, et un jeune homme à la chevelure brune avance vers l'église, vêtu d'une robe marron. Je le dévisage un instant et remarque qu'il s'agit de Gray. Je lève un sourcil, peu convaincue par ce look. Soudain, Erza s'approche de lui.

-" Mon père, la messe va commencer !" le presse-t-elle.
-" Oui, Erza, j'y vais." Il sourit.

Alors il est curé derrière cette vingt-septième porte ... ? Je décide de le rattraper.

-" Bonjour !" je lui lance en souriant.
-" Oh, bonjour Juvia. Tu vas bien ?"
-" Très bien, et vous ?"
-" Bien, grâce à Dieu."

Je hoche la tête, en souriant. Je vois très mal le vrai Gray-sama parler ainsi et dans cet accoutrement.

-" Alors tu te décides enfin à venir te confier au Seigneur ?" demande-t-il.
-" Euh ... Oui oui."

Je lève les yeux au ciel dans son dos et continue de le suivre jusqu'à l'église. Une fois arrivés, je vais m'asseoir sur un banc de bois et Gray va se mettre sur une estrade. Au lieu d'écouter son discours, je le reluque sans grande discrétion puisque je suis au fond et qu'il ne fait pas attention à moi, jusqu'au moment où son regard croise le mien et je rougis. Il esquisse un simple sourire amusé et reprend son sermon.
À la fin de son discours, je m'approche de lui alors que les fidèles quittent l'église. Je lui fais un petit sourire.

-" Euh ... Juvia aimerait vous dire quelque chose."
-" À moi ?" Il semble étonné.

Je hoche la tête en rougissant. Je prend une légère inspiration et ouvre la bouche.

-" Juvia vous aime." Je dis d'une petite voix.

Il me regarde avec de grands yeux et rougit. Je me souviens alors du fameux "Vœux de chasteté" interdisant les rapports sexuels ... Mais une preuve d'amour, ce n'est pas interdit tout de même ?

-" Je ne peux pas, Juvia."
-" Mais vous n'avez aucun sentiment pour moi ?"

Il secoue la tête, l'air sérieux. Je le regarde, les yeux brillants.

-" Ma-mais ..." je gémis.

Il esquisse un faible sourire et ajoute.

-" Tu peux te confier à Dieu si tu le souhaites."

Je fais la moue. Je ne suis pas très fan de ce genre de pratiques. En fait, cela fait partie de mon éducation. Je n'ai jamais été croyante, ni pratiquante, mais je n'ai rien contre ceux qui le sont.

-" Toi et la religion ... Je comprends maintenant pourquoi tu as assisté à cette messe." Il rit légèrement, et je rougis de plus belle.

Face à mon silence et à ma moue boudeuse, il penche la tête sur le côté d'une manière adorable et je ne peux m'empêcher de me jeter dans ses bras. Il dissimule très mal sa surprise. Il tente même de me repousser mais je m'accroche à lui, comme si c'était ma dernière chance de survivre. Des larmes ruissèlent alors sur mes joues et je me mets à pleurer. Le prêtre le remarque et cesse de se débattre.

-" Juvia ?"

Il semble cette fois-ci inquiet, mais je n'ose pas le regarder. Je refuse tout de même de le lâcher, et me cramponne à lui, pleurant toujours plus fort. Je ne sais pas vraiment à quoi sont dues ces larmes, mais je suppose que ce jeu m'épuise, j'ai l'impression qu'il ne finira jamais, que je ne reverrai jamais mon Gray-sama adoré. Celui qui se déshabille à longueur de journée, celui qui se bat avec Natsu les trois quarts du temps, celui qui me repousse, celui que j'aime.
Ces pensées amplifient mes larmes et je ne peux plus m'arrêter. Je veux mon Gray, je le veux plus que tout. Je ne veux pas de faux Gray.
Je sens soudain des doigts remonter mon menton, me forçant à regarder ce Gray dans les yeux.

-" Juvia. Je suis désolé ... Je ne voulais pas te faire pleurer. Mais je suis prêtre, et ma vie appartient à Dieu."

Ces mots me brisent le cœur. Alors c'est comme ça que va finir la vie de mon Gray-sama ? Le vrai ? Parce que par pur égoïsme j'ai voulu le forcer à m'aimer ? Maintenant, il va disparaître, et je n'aurai plus que mes yeux pour verser toute la pluie de mon corps, comme je l'ai toujours fait.

-" Mais, je tiens beaucoup à toi. Tu es toujours radieuse, et tu sais remonter le moral des gens. Ta bonté est sans limites et tu penses toujours aux autres avant de penser à toi. Pour tout te dire, si je n'avais pas été prêtre, oui je t'aurai sûrement épousée car tu es la femme parfaite, tu es parfaite."

Pour le coup, j'ai le souffle coupé. Je le regarde, la bouche entrouverte avant de disparaître sous son regard souriant et attentionné. À son regard, on aurait dit qu'il avait compris pourquoi je disparaissais.

Quand j'arrive dans le monde des portes, je suis encore sous le choc, et sèche encore mes larmes. Méphistophélès me regarde en haussant les épaules.

-"Ça arrive que les gens se rendent compte de quelque chose, celui-ci devait être assez intelligent."

Je hoche la tête et avance vers la vingt-huitième porte. Je l'ouvre en soupirant et me demande ce qui m'attend cette fois-ci.