Chapitre 16

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Média: Dave

PDV Megan

Je descends du bus bondé en ce début d'après-midi et pose le pied pour la première fois de ma vie dans la ville des Chasseurs. De plus en plus de personnes se sont rajoutées alors que le bus traversait les six petites villes qui séparent Benevento de Venator. Je déteste ce genre de transport en commun mais c'est la seule façon de se rendre à Venator quand on viens de Benevento. J'ai dû lancer quelques sortilèges par-ci par-là afin de ne pas me retrouver collée à des humains répugnants.
Je jète un regard circulaire à la place sur laquelle le bus s'est stoppé. Le décors est complètement différent de ma petite ville. Ici à Venator, tout est plus grand, plus impressionnant. D'immenses bâtiments surmontent la grande place ronde où je me trouve. Une imposante cathédrale me regarde de haut, tandis que des centaines de personnes circulent autour de moi.

Comparé à cette ville, Benevento est un petit village champêtre.
Je me sens mal à l'aise, ce n'est pas l'environnement qu'il me faut. La forêt de Benevento me manque déjà, ici j'ai l'impression d'étouffer sous toute cette agitation. Il est vrai que nous les sorcière avons besoin de la nature qui est à l'origine de nos pouvoirs, c'est elle qui nous donne notre force.

Je me mets en route en direction du quartier où réside Morgane Strega. Je ne connais pas Venator mais je peux facilement m'orienter grâce à un sort de localisation. C'est tellement pratique d'avoir des pouvoirs !
Je sens des regards me dévisager tandis que je parcours les rues de la grande ville. C'est vrai qu'ici les humains ne sont pas habitués à voir des sorcières. Notre beauté est faite pour attirer les humains et les faire tomber sous notre charme. Je sais que si Callie était là, elle regarderait en face tous ces stupides humains et en profiterait pour briser quelques cœurs. Callie est à l'aise dans son rôle d'enchanteresse, elle aime se mettre en avant et briser les humains. C'est un jeu pour elle.

Mais moi, je ne suis pas comme elle ou comme les autres sorcières. Les regards emplis de désirs de ces hommes et de ces femmes me répugnent. Je préfère que l'on me laisse passer mon chemin et régler le compte de ceux qui osent se mettre en travers de ma route.

Pour fuir tous ces regards inquisiteurs, j'enfile un long manteau bleue nuit et cache ma tête sous son imposante capuche. Ainsi cachée, j'échappe à tous ces regards qui m'indisposent et me dérobe aussi de la vue d'un quelconque Chasseur.

Au bout d'un quart d'heure de marche rapide, j'arrive dans un quartier plutôt lugubre. Suivant mon instinct qui me guide, je tourne dans une rue sombre et sale. Cette rue a pour seul passant un chat noir. Je ricane dans ma barbe. Non, vraiment ? C'est tellement cliché !

"Un chat noir qui porte malheur à tous les coups j'imagine",pensais-je.

Je me mets à rigoler toute seule, je dois réellement avoir l'air d'une folle.

- Salut beauté !

Je tourne brusquement la tête pour faire face à un homme d'une trentaine d'années qui me fixe d'un air pervers.

- Qu'est-ce que tu fais toute seule dans un endroit pareil ma jolie ? Tu t'es perdue ? Continue l'humain d'une voix pâteuse.

Il empeste l'alcool à plusieurs mètres à la ronde. Ses yeux vitreux reflètent son appétit de chair. Il me regarde comme si j'étais son prochain repas.

"Et bien tu es bien mal tombé vermine..." Souffle mon esprit écœuré.

Loin d'être effrayée, je me rapproche de l'humain pour la dominer de toute ma puissance. Même en étant d'une tête et demie plus petite que lui, je le regarde de haut. Je devine que mes pupilles passent du bleu au gris alors que l'homme me regarde d'un air perplexe et désorienté.
Je ne prends pas la peine de m'épuiser à lui répondre et lève directement une main dans sa direction pour fin à cette médiocre rencontre. Par ma magie, l'humain est soulevé d'un mètre dans les airs. Cette fois son visage se déforme par une expression d'horreur tandis qu'un hurlement de terreur meurt dans sa gorge avant qu'il n'est pu en sortir. Il agrippe son cou pour tenter d'enlever des mains imaginaires qui l'enserrent. Il se griffe jusqu'au sang pour échapper à mon pouvoir ce qui me fait ricaner sadiquement. Ses yeux se révulsent et s'écarquillent en laissant de misérables larmes dévaler ses joues crasses. Au bout de trois minutes il cesse de s'agiter et son corps s'arc-boute dans un dernier sursaut de vie. Puis il s'immobilise et ses prunelles deviennent vides. Je relâche mon emprise sur son corps dans un élan d'ennui et sans accorder un dernier regard sur ma victime je continue ma route.

L'EnsorceleuseWhere stories live. Discover now