CHAPITRE 31

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Il ne fallut pas longtemps à Tom avant de comprendre qu'Hermione ne reviendrait pas. Au fond, il tentait lui-même de se persuader que cela était bon pour ses plans ; mais son cœur lui chuchotait l'inverse. Il aurait aimé la voir, aimé la voir faire demi-tour, la voir chez lui, en train de lire dans son canapé.

De toute façon, demain je lance mes plans, dit-il en pensant à autre chose.

Il continua à errer dans sa maison désormais bien silencieuse.

Le lendemain, Hermione Jean Granger se réveilla très tôt. Effectivement, alors que le jour était à peine levé, elle errait déjà dans les couloirs à la recherche d'une solution pour pénétrer la chambre des secrets. Le seul moyen était de parler Fourchelangue. Or, la Gryffondor ne parlait pas du tout Fourchelangue. Elle se souvint lorsqu'Harry, en deuxième année, s'était mit à parler au serpent lancé par Drago lors d'un duel des sorciers. Puis, elle repensa à Tom. Son cœur se tordit.

Je peux essayer de répéter ce qu'il a dit plusieurs fois, pensa-t-elle en se remémorant les paroles de Jédusor dans cette langue étrangère, puis celles d'Harry.

Les couloirs étaient encore éteints, laissant le froid de l'hiver traverser son intérieur. Dehors, une neige épaisse continuait à recouvrir le beau paysage que tous les élèves appréciaient regarder lors des cours trop longs. Sur son chemin, Hermione salua quelques tableaux et deux ou trois élèves qu'elle croisa puis pénétra dans les toilettes des filles. Le froid qui y régnait était inquiétant, presque mortel. Alors qu'elle faisait le tour des éviers à la recherche de celui qui était l'ouverture, des filles entrèrent puis repartirent. Depuis la première attaque, les toilettes n'avaient cessé d'être inondés. Elle passa calmement sa main sur la pierre blanche et taillée, laissant sa froideur faire frissonner sa peau. Elle murmura quelques paroles répétées de ce qu'elle avait pu entendre de Jédusor, mais rien ne faisait effet. Soudainement, la porte des toilettes s'ouvrit dans un fracas, laissant tout juste le temps à la jeune fille de se cacher. Derrière une porte, elle se mit à observer la personne qui pénétrait dans les lieux. Comme elle s'y attendait, la personne en question se trouvait être Tom Jédusor.

Il est revenu...

Elle l'observait. Tom marchait ; captivé par son activité il n'avait même pas remarqué la jeune fille pourtant peu discrète. Il passa sa main froide sur les pierres tout en chuchotant des mots. Des mots qu'Hermione n'entendait pas. Lorsqu'il se stoppa net devant l'évier le plus abîmé, elle comprit que c'était là. L'entrée de la chambre des secrets. Elle le scruta de sa cachette. Il se mit à prononcer quelques mots incompréhensibles pour la Gryffondor en Fourchelangue. Devant eux, les pierres se séparèrent pour former un trou en plein milieu.

Enfin...

Elle nu même pas le temps de comprendre ce qui se passait : Jédusor sauta dans le trou. Elle n'entendit plus rien, le silence était redevenu maître des lieux. Elle attendit quelques secondes, voir quelques minutes. Rien ne se passait. Elle hésitait : devait-elle rentrer dans la chambre des secrets ? La question ne persista pas longtemps dans son esprit : les morceaux de pierres se remirent à bouger, commençant à fermer le chemin qui menait droit à son but. Elle ne réfléchissait pas une seconde de plus : S'élançant rapidement, elle tomba droit dans le trou. Tout devint noir au-dessus d'elle : Elle venait de pénétrer dans les lieux mortels de la chambre des secrets.

Tom marchait calmement dans les nombreux débris osseux qui couvraient le sol. Autour de lui, les murs étaient suintants, marqués de traces crasseuses. Tout étais gris, comme-si le monde n'avait plus aucune couleur, comme si la vie était devenue fade, sans goût. Une même vision des choses que celle de Tom. Dans ces lieux sombres, il sentait son état se dégrader peu à peu, son humanité le quitter et ses sentiments disparaître. Il se sentait puissant, doté d'un pouvoir immortel ; il se sentait maître du monde, invincible. L'immortalité, chose qu'il désirait et qu'il obtiendrait. Derrière lui, il entendit un bruit sourd. Au début il pensa que quelqu'un pénétrait dans ses lieux, mais il en arriva vite à la conclusion que quelque chose avait dû tomber. Hermione de son côté venait d'atterrir violemment au sol, craignant que le garçon ne l'entende. Personne ne se manifesta. Elle se releva, dégoûtée par le spectacle qui s'offrait à elle. Elle venait de tomber dans un tas d'os, un tas d'os recouvert d'une matière visqueuse. Elle préféra ne pas s'attarder longtemps sur les indices très peu ragoutants qui s'offraient à elle. La rouge et or se remémora une énième fois les règles :

Ne pas regarder la bête dans les yeux. Ne pas regarder son reflet. Quand tu as le moindre soupçon, ferme les yeux. Essaye de l'attirer loin de toi comme Harry l'avait fait.

Elle le savait pourtant, elle venait de se jeter dans les bras de la mort. Comment vaincre une bête sans même n'avoir l'arme appropriée ? Il fallait qu'elle se concentre.

L'arme !

Elle venait décidément d'oublier la chose qui était plus qu'importante. Sans arme, c'était la mort assurée. Elle tenta de se rappeler un sortilège pouvant l'aider, mais rien ne venait. Prise de panique, sa respiration s'accéléra et son cœur loupa de nombreux battements.

Duro... Gemino... Incarcerem...

Elle ne trouvait aucun sortilège.

Expire, inspire, avance...

Tom continuait à avancer. Cette fois-ci, il était arrivé dans la chambre des secrets. Tout autour de lui, des statues de serpent décoraient les lieux. De l'eau rendait l'atmosphère calme, berçant la tension qui naissait en Hermione depuis qu'elle venait de se rendre compte de la plus grosse erreur de sa vie. Elle suivait désormais Tom de près. Devant elle, il avançait d'un pas assuré alors que la fille tremblotait. Il avançait vers la vie éternelle, elle avançait vers la mort. Ce qui les séparait désormais semblait les lier à la fois, comme deux amants maudits.

Tu es courageuse, Résonna une petite voix en elle.

Tom ne semblait toujours pas remarquer la présence d'Hermione. Sans doute était-il trop concentré sur ses activités. Lorsqu'il arriva vers une statue ressemblant fortement à un visage datant de l'Antiquité, il chuchota de nouveau des mots en Fourchelangue. Dans un petit bruit, la bouche de la forme pierreuse s'ouvrit.

Elle arrive...

Effectivement, elle entendit la peau de la bête glisser le long de la pierre mouillée. Son cœur continuait battre fort, très fort tandis que sa respiration s'accélérait de plus belle. Elle se demanda de nombreuses fois si c'était vraiment le Basilic, mais elle comprit rapidement que oui.

Tom chuchotait des mots dans cette Langue inconnue. La bête passa devant lui. Elle était immense, sa peau écailleuse râpait celle du garçon. Il souriait à la vue de sa bête. La langue du reptile créa un bruit qui fit frissonner Hermione.

- Tue, lui dit Tom en Fourchelangue.

Mais la bête s'élança rapidement, glissant sur le sol elle répondit aux ordres de son maître. Simplement, elle tuerait la première personne qu'elle croiserait. Elle sentit la vie ; elle entendait la vie ; elle savait qu'Hermione se trouvait quelque part dans son nid.

Un amour interdit ⎮ TomioneWhere stories live. Discover now