Chapitre 18

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Pointe de vue de Lisa

J'ai survécu à l'ouragan Karen, j'ai lutté contre les questions incessantes de Tom qui me demande constamment "C'est quand qu'il revient Harry ?" Et maintenant il va falloir que je survive à ma première journée de boulot après le drame de ma vie. J'enfile un petit jean foncé et une blouse blanc cassée avec de petites fleurs très pâles, j'attache mes cheveux en une queue de cheval négligée et j'applique sur min visage un maquillage discret pour me donner un effet bonne mine sans pourtant soutenir mes traits qui sont déjà assez tirés. Voilà je suis prête ! Et bizarrement le résultat n'est pas aussi catastrophique qu'il n'y paraît. Je dirai même que j'ai meilleur mine que certains matin où je me suis levée après avoir batifolé toute la nuit dans les bras de mon amoureux. Ah Harry, mon amoureux... Il me manque tellement.
Ça va faire dix jours aujourd'hui que je ne l'ai pas vue, que je n'ai pas respiré son parfum, senti ses mains sur mon corps et entendu sa voix me glisser des mots doux au creux de l'oreille. Et si jusqu'à maintenant je tenais le coup, c'est parce que je savais qu'à son retour je pourrais regoûter à tout ses plaisirs mais depuis 3 jours, je l'ai quitté.
Le beau nuage sur lequel je me laissais porter depuis qu'il était à moi s'est transformé en un nuage noir sur lequel un orage vient d'éclater. Merde ! Merde ! Et merde !
Samedi et une bonne partie de la journée de dimanche il a essayé de m'appeler mais depuis hier soir, plus rien. D'un côté je suis soulagée car c'était une torture d'écouter sonner ce téléphone en sachant qu'il me suffisait de décrocher pour entendre sa voix, mais d'un autre côté ça veut dire qu'il baisse les bras, qu'il abandonne, que lui et moi c'est définitivement terminé et qu'il vient de l'accepter. 
Dans tous les cas il sera encore à Los Angeles toute la semaine et d'ici là ça me laisse le temps de réfléchir à la situation.
A la vue du grand bâtiment qui abrite la banque j'ai l'estomac qui se noue. Il va falloir que j'affronte les regards moqueurs ou compatissants de mes collègues, sans rien laisser paraître.
J'inspire un grand coup, hausse la tête pour me donner du charisme et l'air de rien je me faufile jusqu'à la machine à café. Je vois quelques regards appuyés, j'entends des chucotements à droite, à gauche mais je fais mine de ne rien remarquer.
- Hey ma belle ! je suis trop contente de te voir. Tu m'offres un café, j'ai plus de pièces de monnaie. Me demande Jenny toute joyeuse.
- Bien sur. Tu as l'air de bonne humeur, Monsieur zizi a encore frappé ? Je lui demande pour la taquiner.
- Oui deux fois même ! ça se voit tant que ça ? Demande t-elle un peu affolée.
- Non, c'est seulement parce que je te connais bien... Merci Jenny pour ce week end, tu as étais une amie en or, comme d'habitude. On mange ensemble à midi ?
- Yes ! A tout ma belle.
Elle attrape son gobelet de café et s'en va gaiement en direction de son bureau. J'aurais bien voulu que sa bonne humeur soit contagieuse et qu'elle vienne jusqu'à moi mais malheureusement, je me sens toujours aussi vide et aussi triste. Et ça ne s'arrange pas lorsque je tombe nez à nez avec Monsieur Parker en me retournant.
- Oh bonjour Lisa, comment allez vous ?
- Bien merci.
Lui aussi est au courant j'en suis certaine !
- Tant mieux. Avez vous eu des nouvelles des placements de Monsieur Styles ?
J'en étais sure. Ce gros vicelard ne s'interesse qu'à ca, il n'y a que le pognon de mon Harry, enfin mon ex-Harry qui compte.
- Monsieur Styles est à Los Angeles pour quelques jours encore, nous verrons ça à son retour. Si vous voulez bien m'excuser Mr Parker, j'ai un rendez vous avec des clients qui sont tout aussi important que Mr Styles. Lui dis-je en tournant les talons et en m'éloignant vers mon bureau.
Quel conard ce Parker ! Maintenant qu'il sait que je ne suis plus avec Harry, il a peur qu'il ne veuille plus investir dans notre banque. Si il savait que Harry a seulement dit ça pour sauver ma peau l'autre jour.
J'accueille dans mon bureau Mr et Mme Tomas, un couple de jeunes personnes d'une trentaine d'années qui ont un beau projet commun, ils veulent ouvrir un centre d'activité pour les jeunes enfants défavorisés. J'adore travailler sur des projets comme ça et avec des personnes aussi sympathiques qu'eux. Ça change pas ma vie mais au moins ça me change les idées. Depuis plus de trois quarts d'heure on étudie minutieusement leur plan de financement quand on est interrompu par Mr Parker. Encore lui pensai-je, quelle poisse!
- Mr et Mme Tomas bonjour, je suis Mr Parker, le directeur de cette banque, je suis navré d'interrompre votre rendez-vous mais Mme Adams Doit régler un dossier en urgences. Elle ne va pas pouvoir continuer avec vous mais ne vous inquiétez pas c'est Mr Jones qui va prendre le relais. Il est lui aussi trésor compétant.
Non mais c'est quoi ce bordel ? Je rêve ! Je suis sûre que cet abruti de Parker a compris que Harry ne viendra plus dans sa banque à cause de moi alors il me pique mes clients pour les refiler à Dan.
- Mr Parker, c'est moi qui suis ces clients et...
- Ce n'est pas discutable Mme Adams. Si vous voulez bien me suivre messieurs, dame. leur dit-il en affichant son sourire de requin.
Sans comprendre ce qui leur arrive, Mr et Mme Tomas, se lèvent, me saluent et quittent mon bureau. Juste avant de refermer la porte, Parker se retourne vers moi et l'ordonne de rester ici en m'assurant qu'il revient dans deux minutes.
Ok ça me laisse deux minutes pour cracher et évacuer toute ma colère car si je m'écoutais je démissionnerais sur le champs, je lui collerais un procès aux prud'homme pour pratique abusive et je lui mettrais mon poing dans la figure.
La pression commence à peine à retomber quand la porte s'ouvre à nouveau sur Mr Parker. Mon cœur rate un battement quand je vois Harry juste derrière lui. L'espace d'un instant je me demande si je ne suis pas en train d'halluciner pourtant tout y est, son éternel tee-shirt blanc, son jeans noir troué aux genoux, ses cheveux longs, ses tatouages, ses beaux yeux verts et même son emprise incontrôlable sur moi. Son air est indéchiffrable mais il ne me quitte pas des yeux comme si il attendait de voir ma réaction. Je m'attendais à tout sauf à ça. Il n'était pas censé être aux États Unis encore au moins une bonne semaine ?
- Lisa, je ne vous présente pas Mr Styles, il est venu ici pour discuter avec vous de ses placements financiers. Il n'a pas beaucoup de temps, c'est pourquoi j'ai dû écourter votre rendez vous avec les Tomas.
- C'est une blague ?
- Euh...non pas du tout. Répond Parker un peu surpris par ma réponse et mon ton sec.
- Je ne souhaite pas gérer les finances de Mr Styles, trouvez lui quelqu'un d'autre. Dan par exemple, il sera ravi de le conseiller. Dis-je ironiquement.
Le directeur regarde Harry d'un air interrogateur pour savoir si il est d'accord pour changer de conseiller mais je sais déjà qu'il ne va pas en rester là.
- Pas question. Mr Parker je vous l'ai dit, je n'ai confiance qu'en Lisa, c'est elle tout de suite ou personne...nous parlons de millions de livres tout de même. Insiste t-il pour finir de le convaincre.
- Bien sûr. Mademoiselle Adams, soit vous vous occupez de Mr Styles immédiatement soit je vous fais virer pour refus d'obtempérer dans l'intérêt de notre banque !
Il devient tout rouge et son ton ne laisse pas de place aux doutes, il ne me laisse pas le choix. Je ne peux pas me permettre de me retrouver sans travail, je n'ai pas des millions sur mon compte moi et ça, Harry le sais trés bien.
- D'accord, je vais m'occuper de lui...
Je suis tellement en colère que les larmes me montent aux yeux et ma gorge se serre ou alors c'est simplement parce que je suis toujours aussi amoureuse et que ça me fait du mal de le voir devant moi sans  pouvoir me pendre à son cou et écraser mes lèvres sur les siennes. Je fais un signe de tête pour inviter Harry a rentrer dans mon bureau. Parker me décroche son plus beau sourire et s'éclipse en referment la porte derrière lui. Je prends place derriere  mon ordinateur tandis que Harry s'appuie contre une petite console installée sur le mur de gauche, une main de chaque côté de son corps. On dirait qu'il pose pour un magazine de mode, il est canon mais je dois rester professionnelle, j'ai accepeté de m'occuper de lui uniquement pour ne pas me retrouver au chômage....ouais ouais.
- Tu peux t'asseoir si tu veux, lui proposai-je.
- Tu tutoies tout tes clients ?
- Tu vas me faire chier encore longtemps ?
Un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres et je dois reconnaître que ma répartie me fait sourire mais je ne veux pas céder aussi vite à la tentation. Je reprends.
- Bon pour étudier les meilleurs investissements possibles pour ton argent, il me faut savoir de combien on parle exactement ?
- Je viens de signer un contrat pour deux albums. Je vais toucher 95 millions de livres.
Je manque de m'étrangler avec mon café. C'est pas possible ! J'ai du mal comprendre. C'est presque le budget de l'Angleterre pour une anneé.
- 95 Millions ? ILs sont malades !
- Il paraît que je suis la prochaine légende de la musique alors ça se paye... Et je ne compte pas les droits d'auteurs, de diffusion, la vente des disques, les bénéfices de la tournée... Bref le monde de la musique pue le fric.
- Ok. Est ce que tu as une idée et de ce que tu voudrais faire avec cet argent ,?
- Déjà je veux distribuer 10 millions à des associations qui me tiennent à cœur. Ensuite je vais devoir changer de maison.
-Tu comptes vendre la tienne ?
- Oui. Je peux en tirer 6 ou 7 millions environ mais j'en veux une un peu plus grande et avec un immense jardin. Il me faut une grande piscine et un terrain pour jouer au foot.
- Un terrain de foot ? Tu te prends pour David Beckam ?
- Non mais je suis sûre que si je lui propose il viendra jouer avec plaisir... En fait, je suis en couple depuis quelques temps avec une femme merveilleuse et nous avons, enfin elle a, un petit garçon de 4 ans qui va adorer jouer au foot. J'ai l'intention de lui demander de venir vivre avec moi et je veux avoir plein d'autres enfants avec elle qui joueront au foot.
- Non mais t'es malade ? C'est quoi ton délire ? Pourquoi tu es là Harry ?
- Je suis rentré parce que tu ne me réponds pas autéléphone !
- Et alors tu crois quoi ? Que j'ai des problèmes de réseau ? Si je te réponds pas c'est que je veux pas te parler !J'imaginais bien que tu n'avais pas fait tout ce chemin pour parler de tes finances mais ce n'était pas la peine de prendre un avion pour venir me faire tes déclarations !
- Mais écoute moi Lisa...
- Non Harry ! Il y a trois jours j'étais une connaissance avec un gamin encombrant et là tu débarques et tu me proposes d'acheter une maison hors de prix pour que je viennes vivre avec toi. T'as pété les plombs ?
- Tu sais très bien que je ne pensais pas ce que je disais sur le plateau d'Ellen.
- Mais alors quoi ? Tu as honte de moi ? Je me suis mis à dos toute ma belle famille pour toi. Pour qu'on puisse vivre ensemble sans retenue, sans avoir à se cacher et toi tu assumes pas...
Les sanglots qui commencent à s'accumuler dans ma gorge m'empêche de finir ma phrase.
- C'est pas ça Lisa... Dit-il en s'approchant de moi.
- Non ! Reste où tu es. Ne t'approche pas de moi, pas maintenant.
Il ne faut pas qu'il vienne près de moi, je dois garder les idées claires et si il s'approche, je vais craquer et je ne peux pas faire ça... Pas avant d'avoir discuté clairement avec lui.
- D'accord mais ne pleures pas mon amour s'il te plait. Je... Je suis désolé j'ai dit ça uniquement pour vous protéger... Tu n'as pas idée de ce que les journalistes ou les fans sont capables de faire, dès qu'il sauront pour nous deux, ils vont fouiller dans ta vie, dans ton passé et ils n'auront pas de scrupules à se servir de ce qu'ils vont trouver...
- David ?
- Oui. J'ai tellement peur qu'ils vous fassent du mal... Lisa je vous aime tellement tous les deux que je veux vous préserver de tout ça mais crois moi, je voudrai hurler au monde entier que je t'aime plus que tout au monde.
- Tu oublies Tom, il paraît que les gamins c'est pas ton truc ? Tu imagines si Karen se sert de ça contre nous ?
- Je suis désolé j'ai pas pensé à ça mais je t'interdis de croire que ton fils est un problème pour moi. Le seul problème qu'il me cause c'est que je n'arrive pas à comprendre comment j'ai pu m'attacher à lui comme ça. Il compte tellement pour moi... Et je sais que je dompte aussi pour lui.il y a un truc qui nous lie tous les deux, un lien qui s'explique pas et je sais que toi aussi tu l'as remarqué...
Bien sûr que je l'ai remarqué ! C'est bon de l'entendre prononcer ces mots, ils viennent directement apaiser mon cœur brisé et me proccurent une sensation de bien être absolu. Ma colère s'envole pour laisser place à l'amour que j'éprouve pour lui.
Oh ! Lisa ne te laisse pas avoir si facilement me gronde ma conscience, nous n'avons pas encore abordé le deuxième sujet qui fâche.
- Et Kendall ? Tu as couché avec elle ?
- Hein !!! T'es pas sérieuse ?
- Répond moi Harry.
- Bien sûr que non ! Tu n'as pas confiance en moi ? Demande t'il blessé.
- Tu ne m'as pas dit qu'elle était là.
- Parce que ça n'avait aucune importance.
Il contourne le bureau pour venir se placer face à moi mais cette fois-ci je ne l'en empêche pas. Son parfum vient envahir mes narines et ma volonté de le fuir fond comme neige au soleil. Il attrape mon menton pour que je le regarde dans les yeux.
- Elle était là parce qu'elle connaît Jeff et sa femme. Les photos que tu as vu sont les plus croustillantes, il ne s'est rien passé de plus. Elle était juste à côté de moi, au milieu d'un groupe d'amis et je ne lui ai absolument pas parlé. On s'est dit bonjour mais... Je ne peux pas faire la gueule à Kendall alors que c'est moi qui ai mal agit avec elle. Je suis sorti avec elle pour t'oublier toi mais, il n'y a reine à faire Lisa, je n'aime que toi !
Ses mains viennent se plaquer au creux de mes reins et il m'attire doucement jusqu'à ce que nos corps soient l'un contre l'autre. Je baisse les yeux mais je sens son souffle chaud me caresser le visage. Si je lève la tête mes lèvres vont s'aimanter aux siennes c'est certain.
- Tu m'as manqué... Lisa regarde moi s'il te plait. Personne ne pourra jamais t'aimer comme je t'aime... J'ai besoin de toi, j'ai besoin de vous. Est ce que par hasard tu m'aimes aussi ?
Je me contente des sourire en relevant ma tête doucement jusqu'à ce que mon regard se fixe dans le sien.
- Je t'aime Harry.
Enfin on peut savourer nos retrouvailles. Nos lèvres s'écrasent l'une contre l'autre, nos langues se cherchent, plus rien ne compte, le temps semble se figer et on s'embrasse un inlassablement pendant de longues minutes.

Par HasardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant