II

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-
C'est ma copine.

Ces trois petits mots résonnèrent dans mes oreilles alors qu'un horrible sifflement s'y instaura. Mon visage peigna un rictus de dérangement, et mes poings se serrèrent une nouvelle fois, jusqu'à ce que mes ongles se plantent durement dans mes paumes.

Seulement la douleur physique est actuellement une véritable partie de plaisir comparée alors la douleur mentale de ce que cette confession vient de me faire.

Alors que les potes des Taehyung s'extasient et lui lancent des félicitations mêlées de blagues salaces, moi je bous intérieurement.

Je suis près de l'implosion et je sens mes yeux commencer à me piquer. Plusieurs fois, je bats des paupières pour retenir les larmes qui menacent de perler sur mes joues à tout moment.

Il ne faut pas que je pleure, ni que je laisse mes émotions prendre le dessus. Je dois être plus fort que ça et me contenir. Je dois faire bonne figure malgré la douleur de cette confession. Je dois féliciter Taehyung, poser ma main sur son épaule et lui dire que je suis content pour lui.

Et ça même si c'est complètement faux.

Les doigts tremblants, j'avance alors ma main vers lui, et lorsque j'effleure le dos de son t shirt, je frissonne et me bats en retraite. Je n'ai finalement pas la force.

Pas la force de croiser son regard heureux alors que le mien est clairement meurtri.

Hoseok lève sa bière en l'air et les autres le suivent dans son espèce de délire à deux balles, alors que moi j'observe, à part de l'excitation à côté de moi. Rabattu à quelques mètres d'eux, près de la fenêtre, c'est comme si j'étais invisible. Comme si je n'existais pas.

Comme si ma présence n'avait aucune foutue d'importance.

- Et c'est vrai non ? Elle n'a pas d'importance. TU n'as pas d'importance.

Je secoue plusieurs fois la tête vers le côté gauche, comme un toc, que je répète plusieurs fois sans cesse et à intervalle régulier, comme si une mèche de cheveux me gênait. Mais il n'en est rien, c'est juste ma manière d'exprimer physiquement le dérangement que mon cerveau est en train d'instaurer.

La voix grave de la présence insidieuse que je connais déjà depuis tellement d'années fait finalement son apparition dans une partie de mon crâne et je serre aussitôt l'étui à médocs qui se trouve toujours dans ma poche arrière.

Lui, cette voix, cette présence, cette chose dans mon foutu esprit, c'est le seul que je n'arrive pas à faire partir. Le seul qui arrive à faire face aux cachets et qui les surpasse. C'est celui qui est là depuis trop longtemps pour pouvoir disparaître entièrement même si je suis heureux.

Il fait partie de moi. Entièrement.

C'est la mauvaise partie de moi. La plus sombre. Celle qui me pousse à faire les pires choses sans jamais éprouver un seul soupçon de remords. Tellement de fois, j'ai essayé de le chasser, mais il revient à chaque fois. Il est ancré dans mon être comme un arbre est enraciné à la terre. Ses racines sont profondément enterrés en moi et jamais je ne pourrais le déraciner entièrement.

Pourtant, je pense que vu l'intensité du murmure, je peux encore réussir à outrepasser cela et à ralentir son avancée. Une nouvelle fois, je secoue encore la tête en grognant, tentant de faire face à ce qui est en train de me remplir l'esprit.

Le rire de Jimin fend l'air, et ses yeux croisent les miens le temps de quelques secondes. Souriant timidement, il lève son verre dans ma direction avant de hocher légèrement la tête, puis son attention revient de nouveau sur Taehyung qui continue de se faire charrier.

Blindness || jjk ; kth ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant