Werewolf

Chapitre XIII

Le lendemain, je fus réveillée par les timides rayons de soleil qui filtraient à travers mes rideaux. Je m'étirai doucement en réprimant un bâillement. Les questions qui avaient torturées mon esprit la veille s'étaient peu à peu dissipées​ la veille. Je me levai d'un bond et me dirigeai vers la salle de bains. Je laissai couler le jet d'eau bouillante. La vapeur chaude humidifia doucement mes cheveux, qui avaient encore poussés de cinq centimètres.

"Il faudrait vraiment que je songe à les couper, un de ces quatre", songeai-je en attrapant mon gel douche.

Une bonne de fleur de fleur d'oranger se répandit dans la cabine. Je me rinçai, puis coupai l'eau avant de m'envelopper dans une grande serviette. J'attachai mes cheveux en tresse et appliquai une fine couche de mascara sur mes cils ainsi qu'une poudre légèrement fumée parsemée de paillettes sur mes paupières. De retour dans ma chambre, j'ouvris mon armoire, toujours déconcertée par ces centaines de vêtements sagement pliés, n'attendant qu'à être portés. Je pris un short en jean, un chemisier à manches courtes et enfilai mes Victoria blanches et noires. Je sortis de chez moi d'assez bonne humeur, un classeur rempli de feuilles sous le bras. Comme c'était le week-end ( mon premier en tant que non-humaine!), j'avais décidé de faire la dissertation demandée par Pandéia. J'avais aussi en tête l'objectif d'essayer de percer le mystère qui planait autour de l'Esprit: j'avais l'impression d'y être liée d'une façon ou d'une autre, et tous les événements étranges qui s'étaient déroulés renforçaient cette certitude. Je traversai le campus encore endormi. J'entrai dans le bâtiment principal et poussai les portes de la cafétéria. Je mourrais de faim! La nourriture était disposée sur le buffet, encore plus varié que le repas de la veille. Je remplis mon assiette de toast, pris une tasse de café et cherchai une place vacante, ce qui était assez facile, le réfectoire étant presque vide. Les rares élèves debout gardaient la tête baissé vers leurs assiettes, l'air encore endormis. J'étais en train d'étaler de la confiture de mûre sur un toast quand j'eus la terrible impression d'être observée. Je posai le toast sur la table, fis volte-face et balayai la pièce du regard. Assise à une table un peu à l'écart, près de la véranda, Alone me fixait de ses grands clairs. Cependant, cette fois, ses yeux étaient dénués d'hypocrisie. Non, ils étaient plutôt imbibés d'une expression morne, presque comme un appel à l'aide. Cet air suppliant me rappela celui de Davy, la nuit dernière. Souffrait-elle aussi à cause de Mia? C'était assez probable...Alors, je fis un geste qui me surpris totalement: je lui fis signe de s'asseoir avec moi, ce qu'elle refusa. Elle m'indiqua du coin de l'œil Mia, qui venait de faire irruption dans la pièce. Je hochai la tête d'un air entendu avant de me concentrer à nouveau sur mes toasts. J'avalai mon café d'une seule gorgée, qui me brûla la gorge. Je me levai ensuite, posai mon plateau sur un des meubles prévus à cet effet, sortis de la cafétéria et me mis en tête de trouver la bibliothèque. Cette dernière se trouvait au dernier étage. C'était une pièce très vaste, aux fenêtres décorées de sublimes vitraux. Plusieurs sièges étaient disposés çà et là, invitant le lecteur à se blottir dans l'un d'eux pour feuilleter un livre. Je m'approchai d'une étagère nommée "Éléments" et caressai les différentes tranches des livres, rêveuse.

There's a new world comin, and it's just around the bend

There's a new world comin this one's comin to an end

There's a new voice callin, you can hear if you try

And its growin stronger with each day that passes by.