3.

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Étant donné que les vacances de Pâques ne sont toujours pas terminées, je n'ai rien à faire. Je suis donc restée chez moi, toute la journée, à nettoyer mon appartement.

La porte d'entrée se ferme, annonçant l'arrivée de Brad. Je me tourne vers lui.

"Ils t'ont gardés plus longtemps ce soir?" lui demandais-je parce qu'il est rentré plus tard que d'habitude.

Il se racle la gorge, "non–hm, je suis allé voir un ami que je n'avais pas vu depuis longtemps."

J'hoche la tête en lui souriant.

"Comment était ta première séance?"

"Génial, vraiment" dis-je ironiquement en secouant la tête de gauche à droite.

"Tu n'y est pas allée." affirme t-il.

"Quoi? Bien-sur que si !" me défendais-je.

"Je ne te crois pas" j'allais lui répondre mais il a reprit, "je te faisais confiance Rose, je pensais que tu en serais capable, que tu serais assez grande."

"Assez grande?" je lâche un rire, "tu t'entends parler? Je ne suis pas ta sœur et encore moins ta fille. J'ai le droit de faire ce que je veux et si tu ne me crois pas, c'est ton problème."

"J'essaye de tout faire pour que tu t'en sortes mais tu ne veux rien entendre."

Il ignore complètement mes paroles. Je fronce les sourcils. C'est une soirée de reproches c'est ça? Je dois encaisser et me taire? Hors de question.

"Je n'ai jamais demandé de l'aide."

"Si je ne t'aide pas, qui le fera?"

"Je n'ai pas besoin d'aide !" m'écriais-je.

"Tu veux rester comme ça?" crie t-il sur le même ton, "rester dans ton coin à broyer du noir toute la journée? Ne pas sortir avec tes amis parce que... Oh non, tu n'en as pas puisque qu'à chaque fois que tu sors, ce n'est que pour boire à t'en rendre malade !"

Je secoue la tête, sentant les larmes me monter aux yeux. Je ne dois pas pleurer sinon, il va m'enfoncer encore plus, je le sais.

"Aaron est mon ami tout comme Jane."

"Tu ne les vois que quand tu travailles, évidemment qu'ils sont tes amis puisqu'ils ne te voient pas torchée comme je te vois." il se met à rire.

"Tu as honte de moi?"

Il rit encore plus fort. Mes joues ne prennent pas longtemps avant de devenir humides. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Pourquoi est-il si méchant avec moi alors que j'ai fait ce qu'il m'avait demandé?

"Regarde toi, tu pleures comme un enfant" il donne un coup de tête en ma direction. À l'aide du dos de ma main, j'essuie mes larmes.

Son téléphone se met à sonner. Il le prend et le regarde pendant quelques secondes.

"Bon, il est temps pour moi de partir."

"Où vas-tu?" lui demandais-je tandis qu'il se rend dans l'entrée pour mettre son manteau.

"Chez un ami, je dors chez lui, ne m'attends pas. À demain." il claque la porte derrière lui, me faisant sursauter.

Je m'écroule au milieu du salon, en larmes. Je repense à toutes ses paroles blessantes et je me mets à pleurer encore plus fort. Pourquoi ne m'a-t-il pas cru? J'ai pourtant fait un effort d'y aller et je voulais qu'il soit fier de moi, qu'il me dise que j'ai réussi à faire un pas en avant. Mais je crois que jamais ces mots ne sortiront de sa bouche.




Je descends les marches de mon immeuble et je me rends dans le parking. Une fois dans ma voiture, je roule jusqu'au centre-ville. Je sais que ce que j'ai en tête n'est pas bien mais j'en ai envie quand même.

Je gare ma voiture juste en face et je traverse. En entrant dans le bar, je vais directement m'asseoir sur un tabouret devant celui-ci. Je sors de l'argent et je commande un verre d'alcool.

Que personne ne vienne me dire que ce n'est pas bien. Je n'en ai rien à faire. Brad a raison; je m'en fiche. Je ne veux rien entendre. Et puis, je suis assez grande pour pouvoir me gérer toute seule. Je n'ai besoin de personne.

Quand j'apporte le verre à ma bouche, le liquide me brûle la gorge. Je grimace mais bois une autre gorgée.

Sans vraiment m'en rendre compte, je pleure à nouveau. À vrai dire, je n'ai jamais arrêté.

"Un autre" dis-je en tendant à nouveau de l'argent vers le serveur. Il hoche la tête et s'exécute.

Il le fait glisser jusque devant moi. Je l'attrape mais ma main s'éloigne brusquement de mon visage. L'alcool déborde du verre et vient s'écraser sur le bar devant moi. Je réalise assez vite qu'une main est posée sur mon poignet. Des tatouages sont dessinés dessus et je fronce les sourcils.

Quand je relève la tête, mon cœur rate un battement. La surprise laisse place à la colère. Je retire rapidement mon poignet de son emprise et je pose le verre, énervée.

thank you - hs. (I)Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu