16.

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Je compose son numéro, les mains tremblantes et les larmes aux yeux.

"Ouais ?"

"Qu'est-ce que c'est que ce bordel !" m'écriais-je.

"Oh, pour la photo ? Justement, on doit parler. Je t'envoie une adresse par message, rejoins moi là-bas."

Sur ce, il raccroche immédiatement. Je n'attends pas de recevoir un message pour rapidement fermer mon appartement à clefs et courir dans les escaliers pour rejoindre ma voiture le plus rapidement. Mon téléphone vibre au même moment où je mets le contact.




Je roule, cinq, dix, quinze minutes avant d'arriver sur les lieux. C'est une très grande maison où des tas de gens sont à l'intérieur, tous ivres, sûrement.
Je reconnais Brad devant la porte d'entrée alors je m'avance vers lui. Il se déplace vers le jardin, isolé de la route.

"Explique-moi ce qu'il se passe."

"J'en ai marre de nous, de toi, de tout."

Je fronce les sourcils, "tu en as marre de moi? En quoi cette photo à un rapport avec–"

"J'en ai marre de passer mes journée avec une dépressive qui ne sait pas profiter de la vie sans se morfondre tous les jours." me coupe t-il, m'ignorant.

Ses paroles me brisent le cœur.

"Et bien désolée si pour toi, "profiter de la vie" veut dire grimper sur une fille, prendre une photo et l'envoyer à sa petite-amie parce que nous n'avons pas du tout la même définition du mot "profiter".

"La tienne est bien plus ennuyante que toutes les autres."

"Je ne–"

"Tu es ennuyante Rose. Tu n'inspires rien que de la tristesse aux yeux des gens, que de mauvaises choses."

J'essayais depuis le début de retenir mes larmes, mais ses mots me blessent tellement qu'elles coulent sur mes joues sans s'arrêter. Comment peut-il me dire ça?

"Je peux changer si–"

"Non tu ne peux pas"

"Brad, laisse moi p–"

"Au début, je ne disais rien parce que je pensais que ça passerait... Mais regarde toi." il jette un coup de tête vers moi en grimaçant.

"S'il te plaît, écoute moi..."

"Ne cherche pas de moyens de te défendre, il n'y en a pas. J'ai déjà prit ma décision." il hausse les épaules.

"Ta décision ?"

"C'est fini Rose."

Je reste immobile, ne voulant pas m'avouer que ce qu'il vient de se passer est vrai. Ce n'est pas possible. Comment peut-on dire autant de mauvaises choses sur une personne que l'on a, soit-disant, aimé ?

"J'ai déjà récupéré mes affaires chez toi" il regarde autour de lui, "maintenant, libre à toi de rester ici. C'est ouvert à tout le monde, mais ne vient pas me voir. C'est ter-mi-né."

Sur ces mots, il part vers la maison, me laissant seule, les joues mouillées. Je n'arrive pas à m'arrêter de pleurer. Ça s'est fait comme ça; en quelques secondes tout a changé.

Comment est-ce possible ? Il ne pense pas ce qu'il dit, ce n'est pas possible.

Et puis je ne suis pas une "dépressive" qui passe son temps à se morfondre. Du moins, je ne le suis plus. Depuis que j'ai reprit le travail je suis occupée à autre chose et c'est mieux comme ça. Mais je refuse de le laisser m'appeler ainsi.

Ses mots se répètent sans-cesse dans ma tête. Je ne peux pas ne pas y penser. J'aimerai lui prouver le contraire quand il dit que je ne sais pas m'amuser ni "profiter de la vie" pour lui montrer à quel point il me connait mal.

Et c'est exactement ce que je vais faire.

Je ne sais pas m'amuser ?

C'est ce qu'on va voir.

thank you - hs. (I)Место, где живут истории. Откройте их для себя