32.

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De violents maux de tête me réveillent, me faisant froncer les sourcils. Quand j'ouvre les yeux, je suis très étonnée de me retrouver dans cette chambre aux murs blancs, décoré de quelques tableaux. Les grands et longs rideaux noirs bloquent quelques rayons du soleil qui pénètrent dans la pièce à travers la fenêtre.

C'est la chambre d'Harry.

Qu'est-ce que je fais ici?

La porte s'ouvre, me faisant sursauter. Le visage fermé du bouclé entre dans la pièce et ses yeux tombent sur moi. Dans ses mains se trouvent un verre et un petit cachet. Mon dieu, merci.

Il les pose sur la table de chevet, à côté de moi, tandis que je me redresse.

"Bonjour?" souriais-je.

Il ne me répond pas et fait demi-tour pour quitter la chambre. Décidée à comprendre pourquoi est-ce qu'il agit bizarrement, je me lève et je le rattrape en enroulant, un peu brutalement, mes doigts autour de son avant-bras.

"Harry" l'appelais-je avant d'être subitement étonnée par le son de ma voix. Est-elle cassée?

"Quoi?" le ton de sa voix est dur.

"Qu'est-ce qu'il se passe?"

"Tu ne te souviens de rien?" il se tourne vers moi, ayant maintenant, son regard plongé dans le mien.

Je fronce de nouveau les sourcils. Je ne me souviens de rien? De quoi devrais-je me souvenir? D'hier? Et bien nous n'avons rien fait à part aller à une fête où j'ai rencontré ses amis. J'ai parlé avec eux et puis je me souviens d'avoir... oh. D'accord. Je me souviens d'avoir bu quelques verres et après... je... c'est flou.

"Qu'est-ce que j'ai fait?" demandais-je, sachant pertinemment que c'est sûrement quelque chose de grave, vu sa réaction.

"Tu as bu."

"C'est tout?"

"C'est déjà assez." reprend t-il, "De quoi te souviens-tu?"

"Je me souviens du moment où les garçons m'ont dit que si j'avais du mal à boire, c'était parce que j'étais une fille..." je plisse les yeux en fixant un point imaginaire derrière lui, "et après c'est un peu flou... je me souviens d'avoir bu. Ça s'arrête là."

Il hoche simplement la tête.

Je reporte mon regard sur son visage. Ses sourcils sont froncés et son regard n'est pas celui qu'il me donne habituellement. Celui-là est plus... froid.

"Parle-moi." le suppliais-je en m'avançant légèrement vers lui.

"Je suis toujours énervé contre toi Rose. Ce que tu as fait hier, c'était la goutte de trop. Plus jamais tu ne refais ça."

Je reste immobile.

Qu'est-ce que je pourrais répondre de toute façon? Je ne sais même pas ce que j'ai fait hier.

Voyant que je ne réagis pas, il retire son bras, qui était toujours dans ma main, et sort de la chambre. Je soupire.

J'ai honte. De quoi, je ne sais pas, mais pour qu'il soit encore en colère, ça veut dire que je n'étais pas en très bon état.

J'attrape le cachet, sur la table de nuit. Je le pose sur ma langue et je l'avale, accompagné de plusieurs gorgées du verre d'eau fraîche, qui était posé à côté.

Je prends des vêtements propres et je file dans la salle de bain. Je fais rapidement ma toilette et j'en sors.

Je descends les escaliers, silencieusement. Je ne sais pas où est Harry, ni ce qu'il fait. Tout ce que j'entends pour l'instant, c'est la télévision qui est allumée.

Mais quand j'atteins le salon, il n'est pas là. Il est dans la cuisine.

Ne sachant pas si il m'a entendue, je reste sur le côté, appuyée contre le mur, à le regarder. Il prépare à manger. Déjà?

Comme il est beau quand il est concentré. Enfin, il l'est tout autant quand il ne l'est pas, mais le fait de le voir les sourcils froncés, le regard bloqué sur ce qu'il fait, et ses lèvres appuyées l'une contre l'autre, me fait sourire. Cela fait aussi accélérer les battements de mon cœur.

"Je t'ai préparé ton petit-déjeuner." dit-il, la voix grave.

Je m'avance vers lui.

"Harry"

Aucune réponse.

"S'il te plaît."

Il se redresse mais ne me répond pas pour autant. Il pose son regard sur quelque chose à mon opposé.

"Regarde moi." insistais-je tandis que je pose mes mains sur ses joues pour forcer son visage à se tourner vers moi.

Il reste silencieux.
Énervé et silencieux.

"Dis quelque chose, s'il te plaît."

"Dire quoi?" fait-il, enfin, "À ce que je sache, ce n'est pas moi qui–"

"D'accord, d'accord !" m'exclamais-je en retirant mes mains de son visage, "je suis désolée, je suis allée trop loin. Je m'en veux. Même si je ne me souviens de rien, je m'en veux. Je suis désolée de t'avoir fait honte ou de–"

"M'avoir fait honte? Pourquoi tu dis ça?" me coupe t-il soudainement.

"Je n'en sais rien. Je sais de quoi je suis capable une fois ivre alors j'ai dû faire des choses horribles."

"Tu n'as rien fait," me rassure le bouclé, maintenant tourné, face à moi, "tu as juste vraiment trop bu et te voir dans un état second comme ça était affreux. J'avais l'impression d'être impuissant, de ne pas pouvoir t'aider. Surtout cette nuit."

"Cette nuit?" demandais-je automatiquement.

"Tu t'es réveillée plusieurs fois en pleurant, sans avoir de raisons valables," il pose sa main sur ma joue en la caressant doucement, "et tu... enfin, je n'arrivais pas à te calmer." souffle t-il, faisant radicalement disparaître l'expression fâchée de son visage pour laisser place à de la tristesse.

Le voir comme ça me brise le cœur, c'est pourquoi j'enroule mes bras autour de son cou et je me lève sur la pointe des pieds pour atteindre sa joue que j'embrasse avec douceur. Il referme les siens, posant ses grandes mains dans mon dos.

"Je suis vraiment désolée" chuchotais-je à côté de son oreille, "ça ne se reproduira plus, c'est promis."

"Et je ne t'amènerai plus dans ce genre d'endroit, c'est promis." il répond, sur le même ton en pressant son corps contre le mien.

Nous restons comme ceci pendant quelques minutes. De longues et agréables minutes.

Quand je me retire de notre étreinte, je suis heureuse de retrouver la mine joyeuse d'Harry. Ses lèvres forment un grand sourire et son regard doux fait de nouveau partie de ce monde.

"Mon Dieu, je n'aime pas quand tu es énervé." souriais-je.

Il lâche un rire.

"Quoi?"

"Rien." le coin de sa lèvre s'étire vers le haut, créant un sourire en coin sur son visage. Je fronce les sourcils.

"Dit moi?"

"La dernière fois que tu m'as dit ça, tu avais ta main entre mes jambes."

Je rougis violemment en tournant la tête pour ne pas qu'il le remarque, mais c'est raté quand il me prend de nouveau dans ses bras, faisant résonner la merveilleuse mélodie de son rire dans toute la pièce.

thank you - hs. (I)Where stories live. Discover now