Chapitre 20

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Aaron tient ma main tendrement. Il n'y a pas de violence dans sa prise, ce qui me rassure. Je regarde nos doigts qui se sont naturellement entrelacés, et je frissonne en réalisant qu'il est là, avec moi.

Est-ce qu'il est venu pour moi ? Est-ce qu'il va se moquer de moi pour cette histoire de SMS ?

Il me fait traverser le club, et je me retrouve assise dans un fauteuil à l'écart de la piste de danse.

Il s'assied dans l'autre siège en face du mien. Son pied droit posé sur son genou gauche, il me dévisage avec intensité. Ses doigts tapotent sur l'accoudoir, ce qui ne fait qu'amplifier mon anxiété.
Il faut que je lui dise quelque chose. Ce silence me trouble. Cette situation me trouble. Enfin, pourquoi est-ce qu'il m'emmène ici si c'est pour me toiser sans dire un mot ?

— Et donc... Commencé-je. Qu'est-ce que tu fais ici ?

Il m'impose encore une fois un silence pesant avant de reprendre.

— J'ai demandé à Calvin où June et toi étiez.

Il est bien venu pour moi. Je ne suis pas folle hein ?

— Si c'est pour cette histoire de SMS...
— Entre autres m'interrompt-il. Je me doutais bien que tu n'avais pas envoyé ce message, mais quand on s'est eu au téléphone, j'ai compris que tu étais éméchée.
Hm hm...
— Je ne voulais pas que tu fasses de bêtises.

Quoi ? Qu'est-ce qu'il veut dire par là ?

— Quel genre de bêtise ?
— Du genre brun aux yeux clairs. Vraiment très clairs.

Je rêve où il me parle de Jack là ?
J'esquisse un sourire à l'idée qu'il puisse être jaloux. J'essaie de ne pas le lui montrer, mais intérieurement je danse la lambada.

— Quoi ? Pourquoi tu souris ? Dit-il.

Ah, raté.

— Je... Est-ce que ça te dérange que je fasse des... des bêtises de ce ... type ?
— Oui. Enfin non, c'est pour toi que je dis ça, je ne voudrais pas que tu regrettes quoi que ce soit tu vois.

J'ai l'intime conviction qu'il se fout de moi là. C'est pour moi ? Monsieur veille sur moi maintenant ?
Je m'échauffe doucement. Il vaut mieux pour lui qu'il ne s'enfonce pas, parce que je vais vraiment m'énerver.

— T'es sérieux ? Je me penche en avant pour appuyer mes propos. Je suis une grande fille Aaron, je n'ai pas besoin de toi. Je te remercie, tu peux rentrer sereinement.
— Pourquoi tu le prends comme ça ? S'exclame-t-il. Je dis ça parce que quand tu bois...
Quand je bois quoi Aaron ? Mais qu'est-ce que tu me racontes ?
— Bah avec Dan... Son ton est plus prudent, il y va à tâtons. Tu as failli coucher avec lui dans ma chambre, j'ai cru comprendre que tu l'aurais regretté.

Je me lève d'un bond de mon fauteuil, ce qui le pousse à se mettre debout aussi. Je sens une chaleur s'emparer de mon visage, et cette fois ce n'est pas de l'intimidation.

— Non mais je rêve là ! Je le pousse d'une main. Crois-moi je n'ai pas besoin d'alcool pour regretter quoi que ce soit.
— Euh, je dérange ?

Je me retourne et trouve Jack qui a vraisemblablement assisté à la scène.

— Perspicace dis donc ! S'exclame Aaron. Sois gentil barre-toi de là.

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