Chapitre 57

15.5K 816 33
                                    

Ça fait maintenant huit jours que je n'ai pas vu Aaron.

Huit. Longs. Jours.

Et quand je dis que je ne l'ai pas vu, c'est que je ne l'ai même pas croisé dans les couloirs, rien.

J'ai pleuré deux bons jours en attendant patiemment qu'il réfléchisse et se rende compte qu'il m'aime trop pour tout arrêter pour ces broutilles, mais rien de tout cela ne s'est passé. A force, je n'arrive même plus a me souvenir de la raison de notre dispute, ni d'à quel moment on s'est dit que tout était fini entre nous. C'est comme si ça s'était fait naturellement, et c'est ce qui me brise encore plus le coeur. Parce que, pour moi, notre rupture n'était pas une évidence. C'était même carrément impensable. Je croyais qu'il me faisait la tête et qu'au bout de trois jours ce serait terminé, mais plus d'une semaine après, c'est soit qu'il a la rancune tenace, soit que c'est bel et bien terminé pour lui.

C'est le jeudi que je me suis remise en question et que je me suis secoué un peu. Encore grâce à Brent... il m'avait invité à prendre un chocolat chaud dans un café de la ville, et m'a forcé à voir les choses en face.

- Tu ne t'es jamais dit que s'il ne venait pas vers toi, c'est qu'il attendait peut-être que tu le fasses ? M'avait-t-il dit.
- J'en sais rien. Je ne pense pas non...
- Pourquoi tu ne penses pas ?
- Parce que c'est pas son genre d'attendre que les choses se passent.
- Tu l'aimes ?
- Plus que je ne l'aurais jamais imaginé soupirais-je.
- Alors tu devrais prendre les choses en main.
- Tu crois ?
- Oui ! Va le voir. Va chez lui et demande à lui parler !

Je baissais les yeux, je ne savais pas si j'en étais capable. 

- Sienna, dis-lui que tu l'aimes, que tu ne veux pas le perdre, et que, bordel de merde, vous n'allez pas vous quitter pour un truc aussi bidon !

Je hochais la tête, parce que je savais qu'au fond, c'est lui qui avait raison. 

- Déclenche les choses Sienna... tu ne peux pas rester passive comme ça et en souffrir. Et puis moi je déteste te voir si malheureuse. Surtout quand moi je suis vraiment heureux.

Je relevais la tête subitement.

- Qu'est-ce qui te rend si heureux ?
- Une fille. Enfin pas n'importe laquelle, c'est LA fille. Celle dont je t'ai parlé il y a quelques temps...
- Oh ! Oh C'est vrai que tu voyais quelqu'un ! Je ne t'ai jamais demandé des nouvelles à ce propos... je suis vraiment minable comme amie.
- Dis pas n'importe quoi. Ça fait un moment que c'est officiel entre nous, mais je n'ai pas eu l'occasion de te le dire. Et puis dernièrement tu étais si triste que je n'ai pas osé évoquer le sujet.
- Tu ne devrais pas t'en faire pour moi. Est-ce que tu vas me la présenter ?
- Évidemment ! Je lui ai justement beaucoup parlé de toi.

Et c'est comme ça que nous avions fixé un rendez-vous pour que je fasse sa connaissance. Juste après cette discussion, j'ai suivi les conseils de Brent, pris mon courage à deux mains, et suis allée à la maison des Lambda Thêta Phi.

Ça m'a demandé tellement de force mentale, j'ai vraiment mît ma fierté de côté pour faire ce pas vers lui.
J'ai poussé la porte, qui pesait aussi lourd que mon coeur dans ma poitrine, les mains moites et le souffle court.
Quand je suis arrivée, plusieurs garçons étaient en train de jouer aux jeux vidéos dans le salon, mais je suis directement allée à l'étage pour toquer à la porte d'Aaron.

Malheureusement, je n'ai eu aucune réponse. J'ai patienté quelques temps, juste au cas où il ne m'avait pas entendu, mais lorsque j'ai tourné la poignée, j'ai constaté que sa chambre était fermée à clé. J'aurais tellement aimé pouvoir entrer, humer son parfum sur ses vêtements, nous imaginer tous les deux sur son lit, nous enlaçant. Même s'il n'était pas là, j'aurais au moins pu avoir quelque chose de lui.

Only OnceWhere stories live. Discover now