Chapitre 62

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Je pèse rapidement le pour et le contre dans ma tête avant de me lever en soupirant.

- Alors c'est non.

J'ai clairement envie qu'il reste avec moi et que tout redevienne comme avant. Il m'a tellement manqué que l'avoir ici me fait me sentir vivante de nouveau. Mais au fond de moi là, je me sens terriblement mal. Me dire qu'il ne voulait plus de moi... Mon dieu ce que ça peut être dur à entendre, surtout quand on aime la personne comme je l'aime lui.
Et en même temps je vois bien qu'il regrette. Il s'en veut et sait que tout ça est allé beaucoup trop vite et que ça aurait pu se régler d'une autre manière. Mais est-ce que je ne devrais pas prendre mon temps et être sûre de moi ? Ne pas céder à mes pulsions et mes sentiments mais plutôt voir les choses en face : on se fait du mal mutuellement.

Ses yeux rencontrent les miens et il attrape mes cuisses de ses mains pour m'empêcher de partir. 

- Attend ! Dis moi pourquoi.
- Je n'ai pas à me justifier Aaron.
- Si ! S'exclame-t-il.
- Non, je ne te dois plus rien. Et je te signale qu'on n'est plus ensemble. Je ne vois pas pourquoi je te laisserais dormir avec moi.
- Parce que tu en as envie.

Je lève les yeux au ciel.

- Tu es d'une arrogance...
- Et parce que j'en ai envie aussi.
- Pff. Fais au moins l'effort d'être cohérent ! Tu te sers de moi parce que tu n'as nulle part où aller.
- Non mais je rêve. Si je suis là c'est parce que j'avais envie de te voir ! Crois- moi si je voulais juste un pieu je galèrerais pas à en trouver ! Crache-t-il.
- Je suis désolée mais je ne peux pas retourner en arrière. Tu m'as quitté parce que tu n'étais pas bien dans notre couple...
- Non non non, m'interrompt-il. Je peux pas te laisser dire ça. C'est pas du tout ce que j'ai dit.

Je me rassieds lourdement au bord de mon lit.

- On ne va pas recommencer cette conversation.
- J'ai dit, commence-t-il en accentuant chaque syllabe, que je ne voulais plus les disputes. Ça ne veut pas dire que je n'étais pas bien avec toi.

Je soupire. Il joue sur les mots. Pire qu'une femme !

- Ça revient strictement au même.
- Je crois qu'on a vraiment besoin de se dire les choses Sienna.
- On ne pourrait pas en finir pour de bon ?
- En finir ?! C'est ça que tu veux ? T'as pas envie que ça s'arrange ?

Je ne réponds pas et baisse les yeux. Bien sûr que si. C'est tout ce que je demandais. Mais de me dire qu'il n'étais pas si heureux que ça avec moi me blesse vraiment.

Il se lève si brusquement que la chaise se renverse.

- Mais t'en as plus rien à foutre ou quoi ?! Si c'est ça alors je me barre Sienna. Et cette fois je reviendrai pas ce sera définitif.

Ma lèvre inférieure commence à trembler.

Ne pleure pas Sienna. Pas de faiblesse.

Il me regarde et malgré le fait que je ne cède pas aux larmes qui menacent de jaillir, il doit voir la tristesse sur mon visage.

- Mais je t'aime putain, murmure-t-il. Je suis désolé ! Je donnerais tout ce que j'ai pour repartir en arrière, à ce soir là. J'aurais écouté Calvin, je ne serais jamais venu dans ce bar et toi et moi on serait toujours ensemble.

Ma tête se réfugie entre mes mains, je ne veux pas qu'il voit mon visage.

- Si tu savais à quel point j'aurais aimé que ça se passe comme ça, lui dis-je.

Il se rapproche et s'agenouille devant moi. Ses mains attrapent les miennes et il les éloigne pour mieux me regarder dans les yeux.

- Est-ce que tu m'aimes ? Demande-t-il.
- Évidemment, avoué-je.
- Alors laisse-moi une chance de me rattraper, me supplie-t-il.
- C'est pas une bonne idée qu'on dorme ensemble...
- Je dormirai par terre !
- Dis pas n'importe quoi...
- Non mais c'est vrai ! Tu me donnes un de tes oreillers et cette couette que tu gardes dans le placard.

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