Chapitre 34

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Il n'ose même pas me regarder en face. Est-ce que c'est à cause de l'alcool ou parce qu'il a honte ? Je n'en sais rien.
De longues secondes passent avant qu'il ne daigne enfin lever les yeux vers moi.

— Euh... Salut ? Bafouille-t-il.

Je le fixe encore quelque temps, les lèvres pincées et la main toujours sur la poignée de la porte.

Inspire. Expire.

Un combat intérieur commence en moi. Entre le besoin de savoir où il était, de le prendre dans mes bras, et l'envie de lui montrer que je ne suis pas à sa merci, mon cœur balance.

Finalement c'est la raison qui prend le dessus.

Je plante une derrière fois mes yeux dans les siens avant de lui claquer violemment la porte au nez.

Je ne peux m'empêcher de me dire qu'il a fait une bêtise. Vu l'état dans lequel il est, il est forcément allé à une fête étudiante. Il a dû coucher avec une ou deux filles, peut être bien Lola...

La rage monte en moi et je me mords la lèvre inférieure très fort pour ne pas hurler toute ma colère.

Aaron ouvre la porte silencieusement et entre dans ma chambre.

Je passe les mains sur mon visage, lui tournant le dos. J'ai envie de le pousser, de lui dire que ce n'est qu'un minable, que je le hais.
Je l'aime tellement que ça me tue de me dire que peut-être, il a posé ses lèvres sur une autre que moi, que peut-être il n'a pas pensé une seule fois à moi.

— Sienna... je suis désolé, je suis en retard je sais mais...
— En retard ? M'écrié-je. Tu n'es pas en retard Aaron, tu m'as mis en plan !

Sa mâchoire se contracte, visiblement il n'aime pas que je lui fasse des reproches.

— Je viens de te dire que j'étais désolé. Qu'est-ce que tu veux de plus ? Dit-il en haussant le ton crescendo.
— Que tu me dises où tu étais par exemple ?

Il soupire bruyamment et secoue d'une main sa crinière noire.

— Alors quoi, je dois tout te raconter maintenant ?

Mes yeux s'écarquillent. Mais bon sang à quoi il joue ?

— Et bien oui ! Je croyais qu'on était un couple ? M'exclamé-je.
— Tu sais bien que c'est le cas. Mais je peux voir mes potes sans que tu me fasses une scène non ?

Je lui impose un silence. Il échange délibérément les rôles, et ça ne fait que monter la pression en moi.

— Dis quelque chose, murmure-t-il.
— Est-ce que tu étais à une fête ?
— Non, répond-il d'un ton ferme.
— Est-ce que tu m'as trompé ?

Sa bouche s'ouvre tant il a l'air surpris par ma question. Il se précipite vers moi et tente de prendre mon visage entre ses mains.

J'évite soigneusement sa prise et me force à ravaler mes larmes.

— Dis pas n'importe quoi bébé, je te ferais jamais ça !

Ma lèvre inférieure tremble, je ne dois pas pleurer, surtout pas.

— Tu me crois hein ? Continue-t-il. Putain dis-moi que tu me crois Sienna !
— Alors t'étais où ?
— Avec des potes je te l'ai dit ! On était genre, quatre ! J'ai trop bu j'ai pas vu le temps passer ...

Il continue sa tirade et à se justifier. Il ne cesse de dire la même chose, en utilisant simplement des termes différents. Et donc je sais, je suis persuadée que là, tout de suite, il me ment.

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