Chapitre 44

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Mon téléphone ne cesse de vibrer entre mes doigts, et le nom qui s'affiche entraîne de nouvelles larmes.

Il m'annonce treize appels, cinq messages vocaux, et le double de SMS.

Je ne peux pas les lire. J'essaie tant bien que mal de reprendre une respiration stable et de calmer mes sanglots, et je sais que lire ces messages ne ferait qu'aggraver ma situation.

Le chauffeur du taxi me jette un regard de temps à autre via son rétroviseur, comme pour vérifier que je ne sois pas en train de mourir. Heureusement, il ne me parle pas ni n'essaie de me réconforter. Je crois que ça me rendrait folle que quelqu'un que je ne connais pas essaie d'en savoir plus et me conseille.

La voiture ralentit doucement avant de s'arrêter complètement devant un immeuble en pierre d'une rue tranquille de Philadelphie.

Je ne savais pas où aller, ni qui contacter.
Je ne pouvais décemment pas rentrer chez moi, je n'aurais fais que de penser à tous les bons moments que l'on a passé ensemble dans ma chambre avant qu'il ne piétine mon coeur.

June aurait directement contacté Calvin, et je n'ai pas envie d'être la risée du campus.

Abby n'aurait pas été une bonne idée non plus. Elle m'aurait dis que les hommes sont tous les mêmes et m'aurait traîné en boîte pour oublier ce qu'il venait de se passer.

Autant dire que c'est tout ce que je ne veux pas.

Je veux dire, oublier. Non, je veux me souvenir de chaque sensation, chaque craquement de mon coeur, ou encore de la lueur dans son regard alors qu'il était avec elle.

Il faut que ça me serve de leçons. J'ai baissé ma garde trop vite. Je suis tombée amoureuse trop vite.
Et il ne faut plus jamais que ça arrive.

Je descends de la voiture après avoir réglé une deuxième course au chauffeur qui me lance un regard plein de compassion. S'il savait ce qui m'a mis dans cet état, il se moquerait de moi. Après tout , il y a pire dans la vie.

Je sonne à l'interphone et attends patiemment jusqu'à ce que la porte s'ouvre. Je monte les trois étages et tombe sur le garçon que j'ai appelé sur le chemin.

Il n'est pas surpris de me voir mais fronce tout de même les sourcils à la vue de mon visage.

Je dois vraiment avoir une sale tête pour qu'il réagisse comme ça.

- Mais qu'est-ce qu'il s'est passé bordel ? Me demande Brent.

Je fonds de nouveau en larmes et il se précipite vers moi pour me prendre dans ses bras.

Je sers son t-shirt dans mon poing et plaque mon visage contre son torse tandis qu'il frotte doucement mon dos d'une main qui se veut rassurante.

- Shhhh souffle-t-il. Ça va aller t'en fais pas. Rentre à l'intérieur.

Il m'entraîne dans son petit studio et m'installe dans son canapé.

Toujours prise de sanglots, je regarde autour de moi et découvre le lieu de vie de mon ami.
Il revient vers moi, une tasse fumante à la main qu'il dépose sur la table.

-Tiens, dit-il. Une infusion au réglisse.

Je le remercie tout bas et prends une première gorgée.

- C'est... c'est à cause de lui ? Murmure Brent.

J'acquiesce d'un hochement de tête avant d'entamer mon récit.
Je lui raconte mes doutes, là découverte du message sur son téléphone et le rendez-vous.

Durant tout le temps où je lui raconte l'histoire, Brent ne dit rien mais m'écoute sincèrement. Ses expressions du visage me montrent son désarroi, et il me prend de nouveau dans ses bras lorsque je me remets à pleurer pour la millième fois de la soirée.

- Est-ce que tu es sûre de toi au moins ? Je veux dire, vous devriez pas en parler tous les deux ?
- Pour dire quoi ? Qu'il est désolé, que c'était pas prévu ?
- Il a peut-être une explication...
- Non l'interromps-je. Je ne suis pas venue ici pour que tu prennes son parti ! J'ai besoin de mon ami là.
- Mais je ne prends pas parti Sienna souffle-t-il. J'essaie de te trouver des solutions.

Je ne réponds pas et un long silence s'installe entre nous.

Nous sursautons à l'unisson lorsque mon portable vibre, m'annonçant l'arrivée de nouveaux messages.

Je regarde machinalement l'écran et je vois que le métis en fait de même.

« Mais t'es où Putain ? »

« je suis chez toi et tu n'es pas là ! Explique moi bordel ! »

« Il faut qu'on parle. Répond quand je t'appelle. »

- Il s'inquiète... murmure-t-il.
- J'en ai absolument rien à foutre.

Brent lève les yeux aux ciels et serre ma main dans la sienne.

- Bon écoute. Je pense que tu devrais aller dormir et essayer de te vider la tête. Demain est un autre jour, tu t'expliqueras avec lui.

Je hoche la tête, ce qui le pousse à continuer.

- Je te laisse mon lit, je vais dormir sur le canapé. Regarde dans ma commode, deuxième tiroir, prend un t-shirt à moi pour être à l'aise.

Je le remercie et me réfugie dans sa chambre pour me changer.
Je choisis un t-shirt bleu ciel et un jogging blanc dix fois trop grand pour moi. Je dois avoir une sacré dégaine là dedans !

Alors que je replis soigneusement ma robe, j'entends une voix dans le salon.

A qui est-ce qu'il parle ?

Je le rejoins en quelques enjambées et le retrouve assis sur le canapé, un téléphone dans la main.

Mon téléphone. Et Il vient de raccrocher.

- Mais qu'est-ce... qu'est-ce que tu fais Brent ?
- Euh... il n'arrêtait pas d'appeler alors j'ai décroché.
- Mais t'es complètement malade m'écrié-je en lui arrachant mon portable des mains. Qu'est-ce que t'as dis ?!
- Qu'il fallait qu'il te laisse du temps...
- Et ?
- Et... et que tu étais chez moi.

Je porte mes mains à mon visage et me frotte les yeux d'agacement.

- Putain mais c'est pas vrai...
- Ne t'inquiètes pas, il sait même pas où j'habite ! 

Je lui lance un regard noir avant de pester:

- Crois-moi il le saura.

Et j'avais raison.

Dix minutes plus tard, quelqu'un tambourine comme un dingue à la porte de Brent.

🌹

Hello tout le monde !

J'ai décidé de couper mon chapitre en deux pour qu'il ne soit pas trop long. Je posterai peut-être ( et je dis bien peut-être) la seconde partie demain ! Je suis en plein déménagement donc bon, je manque de temps pour écrire !

En tout cas, merci pour tous vos messages, ça me fait tellement plaisir si vous saviez !!

Je vous embrasse ♥️

Only OnceWhere stories live. Discover now