Chapitre 61

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Je passe le pas de ma porte et laisse mon sac à main tomber au sol dans un bruit sourd.

Et bah... Si je me serais attendue à un début de soirée comme celui-ci !

C'était définitivement du grand n'importe quoi. Je devais simplement aller voir ce film sympa avec Brent et Ariana, et voilà que je me retrouve nez à nez avec mon ex.

Après des jours et des jours de silence, le voilà face à moi, en pleine forme.
Oui, parce que si moi je ressemble à un zombie, Aaron a l'air de très bien vivre notre séparation. En même temps, c'est lui qui m'a quitté alors...

Quand j'y repense, je suis contente de la réaction qu'il a eu vis à vis de la relation entre sa sœur et Brent, ce qui n'était pas gagné. Bien que ça ne me regarde plus, ça me fait plaisir pour Ariana de voir qu'elle peut vivre pleinement son amour sans avoir peur de perdre son frère, l'autre homme de sa vie.

En les voyant discuter tous les trois, je me suis vraiment sentie de trop et ai décidé de m'éclipser. Tant pis pour le film. Mais je suis surtout sortie pour m'éviter une honte supplémentaire étant donné que j'étais à deux doigts d'éclater en sanglots. J'avais pourtant passé le cap des pleurs et des lamentations vis à vis d'Aaron, elles sont maintenant réservées à la maladie de ma mère. Disons que je vivais avec, sans lui et sans grandes convictions.
Mais là, de me retrouver face à lui était vraiment dur. J'ai bien fait de quitter le bâtiment puisqu'en ouvrant la porte, les larmes commençaient déjà à couler.

Aaron m'a suivi et la discussion qui s'est enchaînée était d'autant plus frustrante pour moi. J'ai l'impression qu'on ne parle pas la même langue, que l'on n'a pas vécu la même série d'événements. De quoi me faire encore plus de peine...

J'ai séché mes larmes sur le chemin du retour mais n'ai pas pu éviter les traces de maquillage qui ont suivi.

Je retire mon manteau, l'accroche dans mon dressing et jette un œil au miroir, et c'est un désastre. J'ai des yeux de pandas, une mine affreuse.

Je saisis un coton et de l'eau micellaire pour démaquiller tout ça. Après avoir terminé, je retire mon chemisier et enfile un débardeur ample. Il est encore tôt et je n'ai pas sommeil, je vais pouvoir traîner dans mon lit.

Alors que je choisis un film à regarder sur Netflix, deux coups timides retentissent à la porte. Je reste de marbre, interdite, me demandant si ça ne toquait pas à la porte d'à côté.
Je sursaute lorsque le bruit se fait de nouveau entendre, cette fois-ci se faisant plus insistant.

Je me dirige à pas de loup vers ma porte et la déverrouille avant de me retrouver face à un Aaron dépité. Ma poitrine se sert, je m'attendais à tout sauf à le voir ici ce soir.

Ses mains sont flanquées dans les poches de son jean, il est tout grelotant. C'est vrai qu'il a fait particulièrement froid ce soir, et les couloirs de mon bâtiment ne sont pas chauffé.

Je ne dis rien, toujours abasourdie, et le laisse prendre la parole.

- Salut. Je suis désolé de débarquer comme ça, j'aurais peut-être dû appeler.

Je secoue la tête pour dire qu'il n'a pas à être désolé, et m'écarte pour le laisser entrer.
Il passe à côté de moi, et son parfum si envoûtant m'arrive en pleine figure, réveillant tous mes sens.

Je jette un œil à ma tenue : jean et débardeur. Ça va, ça aurait pu être pire.

Il retire son manteau, le posant sur le dossier de ma chaise de bureau, et je suis étonnée de voir qu'il porte une chemise grise anthracite, un pantalon de costume et des chaussures de ville.

Only OnceWhere stories live. Discover now