Chapitre 2

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J'avoue que je suis contente qu'il se soit décidé à bouger. Pendant un moment j'ai cru que j'allais devoir continuer seule, comme depuis trop longtemps maintenant. Je profite de cet élan loquace pour poursuivre la pseudo conversion que mon nouvel acolyte venait d'engager.

_ On ne s'est pas présenté tout à l'heure, je suis Luce . . . et toi, dis – je pour l'inviter à poursuivre.

_ Daryl, répond – t – il.

_ Enchantée Daryl, cela fait longtemps que . . . tu es seul, demandais – je doucement. Je ne savais pas ce qu'il avait vécu après tout.

_ . . .

_ S'il te plaît Daryl, parle moi . . .

Il m'arrête et me fait signe de me taire et d'écouter. Ils doivent être quatre ou cinq, grand maximum. Mon dieu, j'en ai plus qu'assez de devoir terminer tous ces morts. Ce virus avait foutu le monde en l'air et ma vie avec au passage. Certes, elle était pas parfaite, mais c'était ma vie et elle me convenait.

_ On peut se les faire, . . . t'en penses quoi ? Demandais – je tout bas, au grand brun à mes côtés.

Il a l'air circonspect et me regarde de haut en bas. Bon, d'accord avec mon mètre soixante cinq et mes cinquante kilos tout mouillé (merci au régime post – apocalypse), je n'ai pas l'air d'être une dure à cuire mais je sais me défendre. Il me l'a appris.

Pour montrer à Daryl, que je ne suis pas un poids mort ou une demoiselle en détresse, je m'avance vers le premier cadavre qui sort de la lisière de la forêt et enfonce la lame de mon couteau dans son crâne en décomposition. Je m'occupe du deuxième mais comme une idiote je glisse et il tombe sur moi. Je roule sur le côté pour avoir de nouveau le dessus et lui plante ma lame dans son œil. J'ai beau en avoir vu d'autre, c'est vraiment écœurant et je ne parle pas de l'odeur qu'ils dégagent. Je me redresse quand le troisième se jette littéralement dans mes bras. Je le bloque avec mon coude gauche sous sa mâchoire et enfonce mon couteau de la main droite dans son oreille.

Je jette un coup d'œil à Daryl, il est là imperturbable et ne bouge pas d'un poil, observant le spectacle qui s'offre à lui. Quand le quatrième arrive, je me laisse surprendre et laisse tomber mon couteau en agrémentant le tout d'un très féminin « Eh merde ! », au moment où cette saleté referme sa mâchoire bien trop près de mon bras à mon goût.

Je me ressaisis et reprends bien appuis sur mes pieds comme il me l'a enseigné quand nous étions encore ensemble. Merde, reprends toi Luce, c'est vraiment pas le moment de penser à lui. Je repositionne correctement mon bras sous le menton de la chose. Au moins comme cela il ne peut pas me mordre. Je cherche alors un outil ou n'importe quoi pour lui transpercer le crâne une bonne fois pour toute. Zut rien à portée de main. Soudain, on me tape sur l'épaule. Je risque un regard et vois Daryl me tendre mon couteau. Je le remercie d'un signe de tête, prends le couteau et termine cette saleté.

Quand il s'effondre à mes pieds, je prends conscience que je suis à bout de souffle. Je tombe à genoux et lève un regard interrogateur vers Daryl. Rien. Pas de réaction. Il se retourne et reprend son chemin comme si de rien n'était. J'avoue que là, tout de suite, je me prendrai bien la tête avec lui par rapport à son attitude . . . mais il a de la chance, on n'a pas le temps, on doit trouver un abri. Je prends sur moi, me relève et le suis sans un mot.

Il marche devant et moi juste derrière. J'ai un peu de mal à digérer ce qui s'est passé avec les charognes. D'accord je me débrouillait mais il aurait pu intervenir. Remarque il m'a tendu mon couteau, trop chevaleresque me dis – je à moi même, ce qui étire mes lèvres en un fin sourire. Quand il bifurque pour s'enfoncer dans la forêt alors que la nuit tombe franchement, je le suis sans aucune question. Je le suis sans détacher mes yeux de lui. Il est assez grand, je dirais un mètre quatre – vingts, brun cheveux tombant sur de larges épaules musclées. À son allure, on devine qu'il a l'habitude d'être dehors et de se déplacer sans aucun bruit. Un ancien chasseur, ou bûcheron . . . Je suis tellement perdu dans l'analyse de mon compagnon de route que je lui rentre dedans quand il s'arrête, sans prévenir, bien sûr. J'entends juste un mot : « Jackpot ! »

The Walking Dead Luce ReedWhere stories live. Discover now