Chapitre 12

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Neuf mois sans elle, neuf . . . putain . . . de . . . longs . . . mois . . . sans elle. C'est de plus en plus dure.

On a erré un moment sur les routes en allant vers Washington. On a pas mal galéré aussi. Et puis à un moment où on pensait que là, on était vraiment mal. On a rencontré Aaron. La rencontre a été sportive mais on l'a suivi.

On vit maintenant dans la ville d'Alexandria où Aaron nous a amené. Les débuts au sein de la communauté n'ont pas été facile mais chacun a trouvé sa place. Rick dirige la ville avec le soutien de leur ancien chef Deanna. Les autres se sentent bien et en sécurité. C'est ce qu'il fallait pour beaucoup d'entre nous mais . . . pas pour moi. Cette ville c'est pire que tout. On pourrait être tellement bien, mais . . . mais . . . elle est pas là.

Je n'arrive pas à rester entre les murs de cette ville. Je suis le plus souvent possible dehors. Aaron, le gars qui nous a ramené, a vu une occasion de protéger son mec. À partir de maintenant quand il part chercher des survivants pour agrandir la communauté, c'est moi qui l'accompagne et Éric reste à l'abri dans l'enceinte de la ville. Comme ça tout le monde est gagnant.

Je l'envie d'avoir Éric qui l'attend chez lui. Je donnerai n'importe quoi pour qu'elle m'attende dans notre maison à Alexandria. Je ne parle quasiment plus à personne sauf Rick, Carol et bien sûr Aaron. Les personnes de cette communauté me regardent comme les gens avant que le monde ne partent en couille. Quand ils m' observent, ils voient un perdant, un raté, un bon à rien et ça c'est horrible . . .

Elle avait complètement changé la vision que j'avais de moi. Elle avait fait ressortir tout ce qu'il y a de bon en moi et à me montrer tout ce que j'étais capable de faire. Elle m'a toujours regardé au delà des apparences. Avec elle, j'étais bien, meilleur.

Je me suis tout de suite bien entendu avec Aaron. Il avait rencontré les mêmes difficultés que moi en arrivant à Alexandria. Comme quoi le monde pouvait partir en vrille, les préjugés d'avant le monde post – apocalyptique étaient toujours en vigueur. Aaron et moi étions différents et cela ne plaisait pas, on nous tolérait c'est tout. Elle serait dingue devant le comportement de certains habitants. À cette idée un mince sourire étire légèrement mes lèvres.

Avec Aaron, on commence notre troisième jours d'expédition. On suit un gars qui pourrait être bien mais on préfère le suivre encore un peu avant de l'aborder. On est en pleine traque quand Aaron rompt le silence.

_ Elle te manque beaucoup, non ?

_ Quoi ? Qu'est – ce que tu dis ? Dis – je un peu énervé, si on continue de jacqueter on va perdre notre gars.

_ T'es renfermé, tu parles peu, la tristesse dans tes yeux quand tu regardes Glenn et Maggie ou Éric et moi, . . ., puis Aaron baisse les yeux avant de poursuivre, Et tu murmure son prénom quand tu dors, finit – il par lâcher.

Je me stoppe net, je baisse les yeux et mes épaules s'affaissent malgré moi. Je n'ai parlé d'elle à personne mais son absence me laisse un trou béant à la place du cœur. Et ce trou s'agrandit un peu plus chaque jour, me rendant un peu plus malheureux et désespéré chaque jour que je passe loin d'elle. C'est simple, il me manque une partie de moi, je suis incomplet sans elle. Je regarde Aaron et les vannes s'ouvrent.

_ On s'est rencontré quand j'ai été séparé des autres et après avoir perdu Beth. Luce est incroyable, . . . elle . . . elle aurait sa place ici . . c'est un sacré bout de femme. J'essuie une larme qui perle au coin de mon œil malgré moi. Elle me manque, finis – je par dire à voix basse.

_ T'inquiète cela restera entre toi et moi, me réconforte Aaron. Puis il se redresse, ah on a de la visite.

_ Putain, on est jamais tranquille, dis – je en plantant mon couteau dans le crâne d'un rôdeur qui était juste derrière moi.

Avec Aaron, on forme une bonne équipe. On se débarrasse d'eux en deux temps trois mouvements. Mais on a perdu la trace de notre gars.

_ Tant pis, dit Aaron, on rentre. J'ai promis à Éric de ne pas partir trop longtemps.

_ OK ça marche, répondis – je en enlevant les branches qui cachaient ma moto.

C'était une des seules bonnes choses que j'avais trouvée à Alexandria. Aaron avait récupéré la maison avec un cadre de moto et tous les outils. Au fur et à mesure de ses sorties, il avait ramené des pièces pour la retaper. Mais comme il ne savait pas, je m'en étais occupé. La mécanique faisait partie de mes passes temps favoris.

La route se passe tranquillement. J'ouvre la marche avec ma moto et Aaron me suit dans la berline. À peine les portes de la ville passée, Carol me saute dessus.

_ Ça va mon poussin ? Me demande – t – elle inquiète.

_ Ouais, marmonnais – je, le visage vide d'expression.

_ Vous n'avez rien trouvé ? S'intéresse – t -elle.

_ Non, toujours aussi laconique.

_ Daryl, tu peux me parler, poursuit – elle doucement, je sens . . . je sais que cela ne va pas. Je m'inquiète et je ne sais plus quoi faire. C'est autre chose que la mort de Beth . . . parle moi, je t'en supplie, tu ne peux pas continuer comme ça, pleure – t – elle maintenant.

Voyant que je ne parle toujours pas, Carol repart doucement. Je la retiens par la main et elle se retourne et voit pour la première fois mon visage ravagé par les larmes et la douleur.

_ Oh mon dieu, que t'est – il arrivé, mon poussin ? S'exclame – t – elle en me prenant dans ses bras.

Je me laisse aller et fond en larmes. Je ne peux plus les arrêter, c'est trop douloureux, trop dur. Je me mets à répéter sans cesse « je l'ai cherchée, putain, j'ai fait que ça et j'l'ai pas trouvée ». Après avoir relâcher la pression et m'être un peu calmé. Je lui raconte ma rencontre avec Luce, notre vie dans la cabane et comment je l'ai perdue, pendant que Carol me berce contre elle. Comme un enfant qu'on voudrait calmer d'un mauvais rêve.

Le fait d'avoir parlé d'elle m'a fait du bien. Je remonte dans ma chambre qui je l'espère sera un jour la notre. Une fois sous la douche, je me remémore nos bons moments. Quand je m'allonge sur le lit et que je ferme les yeux, je me sens un peu mieux. Là, pour la première fois depuis longtemps, je m'endors paisiblement en voyant son doux visage, ses yeux d'or et son sourire. Elle me regarde en souriant puis je sombre dans un sommeil réparateur.

The Walking Dead Luce ReedWhere stories live. Discover now