Chapitre 28

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Daryl ne me lâche pas la main pendant notre avancée au milieu des arbres. Nous marchons à un rythme soutenu, mais tout va bien . . . tout va bien. Trop vite dit. Des sifflements se font entendre. Nous nous regardons tous et nous figeons. Ils viennent de partout. Comprenant que nous sommes encerclés, Daryl tente le tout pour le tout et me jette littéralement dans un fourrer sur le côté.

Je n'ai pas le temps de protester que des feux de voitures s'allument les uns après et les autres . . . nous sommes encerclés. Il n'y a aucun échappatoire. Instinctivement je me fais la plus petite possible et ne quitte pas des yeux l'homme que j'aime et une partie de ma famille. Je voudrais les rejoindre mais le regard de Daryl vers moi m'en dissuade. Je lui murmure « Je t'aime ».

Un homme que je ne connais pas, et que je distingue à peine à cause de ma cachette, prend à parti Rick et les oblige à tous se mettre à genoux. De là où je suis par contre, je vois bien Daryl, il le fait mais à contre cœur. Ils sont comme alignés devant le . . . camping – car, ils ont du capturer Sasha aussi. Je ne peux rien faire et là tout de suite j'ai envie de hurler devant mon impuissance.

Sacha les rejoint, traînée par un de ces abrutis. Rick est anéanti. Daryl est au bord de l'implosion. Les filles tout comme moi sont terrorisées. Glenn est mal à l'aise et Abraham est sûr de lui comme à son habitude, comme si c'était nous qui avions l'avantage . . . ce qui est loin d'être le cas à cet instant.

Je suis interrompue dans mes réflexions par la porte du camping – car qui claque violemment. Un homme de haute stature que je distingue mal descend de celui – ci avec à la main . . . une batte de base ball enroulée de fil barbelée. Mais quel taré enroulerait du fil barbelé autour d'une batte. Mais je ne le regarde pas, mes yeux sont rivés sur Daryl. Soudain, l'homme prend la parole.

_ Qui est le chef de c'groupe d'imbéciles ?

_ C'est lui, il s'appelle Rick, lui répond – t – il en montrant notre leader.

L'homme à la batte, s'approche lentement de Rick, je le vois sur le côté de mon champs de vision.

_ Bien, . . . tu croyais tout maîtriser, hein, trou du cul, tout gérer. Et bien, première nouvelle Rick, . . . tu gère que dalle. T'as foutu le bordel tu sais, vraiment. T'as tué des gars à moi, volé mes armes . . . et tu vois Rick, je peux pas laisser passer ça. C'est pas possible. Mes gars comprendraient pas que je fasse rien . . . tu comprends, ouais, je suis sûr que tu comprends.

L'homme fait quelques pas puis il reprend, je ne sais pas pourquoi cette voix me trouble.

_ Pour toi et ton groupe, on a fait les choses en grand car on voulait que tu saches qu'on ne plaisantent pas. Que quand je dis quelque chose c'est du sérieux, Rick . . . Que tu comprennes le nouvel ordre mondial depuis que tout est parti en couille . . . et ce nouvel ordre, il tient en une seule phrase : Donne moi tout ce que tu as. C'est simple, efficace, facile à comprendre.

Je n'écoute que d'une oreille ce qui est dit, comme si mon cerveau se déconnectait face à une situation trop compliqué à gérer pour lui. Mes yeux font des allers retours incessant entre un Daryl prêt à en découdre et un Rick qui semble ne pas comprendre ce qui se passe. Cette fois – ci, l'homme à la batte s'agenouille devant Rick comme s'il voulait que ce dernier imprime bien ce qui allait lui être dit.

_ Bien Rick, va falloir passer à la caisse pour le bordel que toi et ton groupe avait foutu dans mon avant poste. Donc je vais buter un membre de ton groupe, lâche – t – il simplement.

Mon cœur s'arrête, non c'est pas possible. Cela ne peut pas se produire. L'homme se redresse et présente sa batte sous le nez de Rick, puis il poursuit son explication avec un sourire à vous glacer les os.

_ Je te présente Lucille, elle s'appelle Lucille car c'est un hommage vois – tu. Et Lucille a soif, donc je vais défoncer le putain de crâne d'un des membres de ton groupe, pour le paiement de l'avant poste et pour que vous compreniez que maintenant vous m'appartenez, vous bossez pour moi.

Il se retourne, commence une chanson enfantine et abat sa batte sur Abraham.

Quand l'homme prononce le nom de Lucille, je m'oblige enfin à la regarder. Cet homme qui jouait à anéantir tout ce que nous construisons. Ce que je vois quand je croise son visage me vrille le cœur et le corps. Comment ne l'avais – je pas reconnu à la descente du camping – car, son allure, sa voix, . . . Je suis tellement occupée à me convaincre que ce que je vois n'est pas possible, que j'occulte tout ce que cet homme est en train de faire à ma famille. Les menaces faites à Rick, le décompte morbide avant qu'il ne défonce le crâne d'Abraham sans raison, . . .

Ce qui me fait réagir et sortir de ma torpeur, c'est quand juste après la mort d'Abraham, Daryl, l'homme que j'aime le plus au monde se lève et lui décroche une droite magistrale. L'homme se retourne prêt à abattre sa batte sur Daryl. C'est le moment que je choisis pour sortir de ma cachette et affronter mon passé. Je murmure tout bas, pour moi mais aussi pour lui, même s'il ne peut m'entendre, « Pardonne moi mon amour, je t'aime ».

_ Non Negan, arrête, . . . s'il te plaît, dis – je calmement en m'avançant vers lui.

The Walking Dead Luce ReedWhere stories live. Discover now