Chapitre 6

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Quand je me réveille avec un mal de crâne digne d'un lendemain de fête, il fait déjà nuit noire. J'arrive à m'asseoir sans vomir ni nausée. C'est déjà un bon point. Une fois mes yeux habitués au noir, je constate que je suis seule dans la chambre. Je me mets debout et m'étale avec fracas. Pas bon.

La porte de la chambre s'ouvre en grand moins deux secondes après et Daryl est sur moi pour m'installer sur le lit. Il me regarde sous toutes les coutures, encore une fois.

_ T'aurais du m'appeler, dit – il un peu tristement.

_ Je ne savais pas si tu étais là ou pas . . ., répondis – je en baissant la tête.

_ Et où j'serai allé avec toi blessée à côté . . .

_ Je ne sais pas Daryl.

Je constate que je porte des vêtements propres. Je relève mes yeux vers lui et lui demande.

_ C'est toi qui m'a changée, demandais – je surprise.

Je le vois baisser les yeux et ses joues prendre une jolie teinte de rosée.

_ Tu rougis, waoh ! Je te fais rougir, j'en reviens pas, dis – je amusée cette fois.

_ Te fous pas de ma gueule . . . me répond – t – il avec un semblant de sourire qui se dessine sur ses lèvres.

_ Rassures moi, je ne suis pas la première femme que tu vois nue . . . non, continuais – je de le taquiner.

_ T'es vraiment conne quand tu t'y mets, me rembarre – t – il.

Je ne peux m'empêcher de rire quand je le vois si mal à l'aise.

_ J'aime bien, dit – il alors que je ris de bon cœur.

_ Quoi ?

_ T'entendre rire, me dit – il.

Je me bloque et arrête de rire sans vraiment savoir pourquoi. La proximité avec un être humain sans doute. Quelque part, il me trouble bien plus qu'il ne le devrait. Mais ce qui me rassure c'est que lui aussi est mal à l'aise. Pour rompre cette gène, je lui demande.

_ Tu peux m'aider à aller de l'autre côté. Il faudrait que je mange un morceau.

_ Attends je vais te porter, . . . t'es encore trop faible pour marcher. Faut que tu t'économises, me dit – il sérieusement.

_ Merci.

Une fois dans la cuisine, j'essaie de me lever pour préparer quelque chose à grignoter quand Daryl m'arrête dans mon élan.

_ Assieds toi j'm'en occupes, dit – il sur un ton ferme mais pas agressif.

_ Merci.

Je le regarde préparer un lapin. Je profite de ce moment pour le détailler. Il est plutôt bel homme et sous ses allures d'ours mal léché, il a un bon fond. Ces bras sont musclés et le tee – shirt est sans doute une taille trop petite. Il moule donc chaque muscle de son torse, un vrai plaisir pour les yeux.

Quand il me tend l'assiette et me dit en même temps « J'espère que se s'ra aussi bon que c'que tu mattes. » Là, c'est moi qui rougis comme une pivoine. Merde, il faudrait vraiment que je sois plus discrète. Et quand je pense que ce moment de gène est passé, il m'achève avec.

_ J'suis pas le premier mec que tu vois faire la cuisine, . . . non ? En se moquant littéralement de moi.

_ Je ne matais pas, dis – je en souriant.

Je la regarde dévorer son assiette. Elle a un sacré appétit la petite. Enfin, la petite doit avoir la trentaine, je pense. Mais même si je suis de la campagne, on ne demande pas l'âge d'une femme. Le repas à peine fini, elle se lève prend les assiettes et se dirige pour faire la vaisselle. Je la retiens pas le bras et lui fais signe non de la tête.

_ Quoi, c'est normal, tu as fait la cuisine, je fais la vaisselle, dis – je en haussant les épaules.

_ Non, t'es blessée à la tête, tu t'es évanouie, tu t'repose, me dit – il sérieusement.

_ Je ne suis pas mourante Daryl, mais je n'ai pas fini ma phrase qu'il m'a déjà pris les assiettes de mains.

Je le regarde faire avec un sourire plaquée sur mes lèvres.

_ Arrêtes de t'foutre de ma gueule, dit – il avec un sourire en coin.

_ Je ne moque pas de toi . . . mais sous tes airs de gros durs . . . en fait tu es prévenant et attentionné . . .

_ Si tu répètes quoi que ce soit . . . , commence – t – il.

_ Woh, woh, woh, oserais – tu menacer une pauvre jeune femme blessée, dis – je en faisant mine de m'offusquer tout en papillonnant des yeux.

Voyant la tête que fait Daryl, je ne peux réprimer un violent fou rire. Il a beau faire les gros yeux, c'est encore pire et mon fou rire repart de plus belle. Voyant que je ne me calme pas, Daryl ne trouve rien de mieux que de m'arroser.

_ Oh vraiment Daryl, . . . tu veux vraiment jouer à ça, dis – je en saisissant mon verre d'eau.

Pour la première fois, je vois une lueur d'amusement et de gaieté dans ses yeux bleus si triste d'habitude. On chahute comme des adolescents. Cela fait du bien d'oublier, même quelques minutes ce qu'est notre quotidien. Je finis par tomber sur le sol à force de me débattre avec lui qui finit par me tomber dessus. On rigole, quand tout à coup, je sens Daryl se crisper. Je suis son regard qui est bloqué sur ma poitrine. Il fixe tristement ma chaîne avec mon alliance.

Quand mon regard descend vers ses seins, je remarque sa chaîne avec sa bague. C'est comme un électrochoc. On ne peut pas faire ça. On ne peut pas juste oublier ce qu'il y a dehors. Je ne peux pas m'attacher . . . je refuse de m'attacher . . . pas après Beth. C'est trop dur quand on perd quelqu'un à qui on tient. Je me redresse rapidement et vais terminer ma vaisselle.

_ Tu t'd'vrais aller te reposer, dis – je sans même un regard vers elle. Je supporterais pas son regard.

_ OK . . . mais tu rejoins . . . quand tu auras fini, dit – elle en essayant de garder un ton neutre.

_ Ouais d'accord, finis – je par dire en baissant la tête.

The Walking Dead Luce ReedWhere stories live. Discover now