Chapitre 10

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Au petit matin, je m'étire et me rends rapidement compte qu'il est parti probablement chasser sans moi. Il a eu peur hier, et son cauchemar devait vraiment avoir l'air réel. Je sais aussi qu'il a besoin d'espace alors je ne me formalise pas. Je me lève, prend une douche rapide, puis un bon petit déjeuner. Je suis en pleine vaisselle quand Daryl rentre. Il ne dit rien, mais je l'entends s'avancer vers moi puis je sens ses bras musclés enserrés ma taille. Je laisse aller ma tête en arrière contre son torse. Il effleure mon cou de tendres baisers et je pose mes mains sur les siennes.

_ Et bien, je ne te pensais pas si romantique dis – je en me retournant pour lui faire face un sourire aux lèvres.

_ Si tu l'répète, je t'tue, dit – il en souriant.

Je me hausse sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Il resserre alors son étreinte et approfondit notre baiser.

Avec Luce, on trouve notre rythme de vie. On est bien tous les deux. Je ne pensais pas un jour vivra ça avec une femme, et encore moins avec une femme telle que Luce. Je me demande encore ce qu'elle me trouve, mais on est bien. Ce qui me fait peur, c'est que je m'attache de plus en plus à elle. Ce serait bien qu'on retrouve le groupe, en plus je suis sûr qu'ils vont l'adorer. À son contact, je reprends confiance en ce que je suis. Elle me fait évoluer et j'aime ça, cette complicité entre nous. On se comprend d'un seul regard.

Ça va faire trois semaines qu'avec Daryl, on est ensemble. Je suis bien avec lui. J'avoue que je resterais bien ici, dans notre cabane, mais il faudrait que l'on retrouve son groupe. J'aime notre vie à deux plus que tout mais avoir un groupe serait peut être plus rassurant. Cependant, j'ai peur qu'il change en retrouvant les autres mais il ne m'a jamais déçu alors pourquoi le ferait – il.

Ce matin, je pars à la chasse avec Daryl. Cela faisait quelques jours que j'étais nauséeuse et qu'il partait seule. Mais ce matin, je suis de nouveau en pleine forme. Donc, je vais chasser avec mon homme.

On suit la piste d'un cerf depuis un peu plus d'une heure. Nous sommes tous les deux concentrés dans notre traque. Quand Daryl me prend la main, je ne peux m'empêcher de sourire. Il a beau avoir l'air d'un loup solitaire taiseux, en fait c'est un homme tendre, attentionné et j'oserais même dire parfois romantique. Le fait d'être seule à connaître cette partie de lui me donne le sentiment d'être spéciale à ses yeux. Je me retourne et capture ses lèvres. Au moment où il pose sa main sur ma joue, une douce tension naît au creux de mon ventre. J'approfondis alors le baiser et il grogne. Mais ce n'est pas comme d'habitude . . . quelque chose ne va pas . . .

Je suis perdu dans ce tendre baiser avec Luce. Quand mes lèvres touchent les siennes, tout s'arrête, plus rien ne compte à part elle . . . je ne sais pas pourquoi mais c'est comme cela. Quelque chose cloche . . . des grognements . . . Merde des rôdeurs. Par réflexe, je fais pivoter Luce derrière moi. Je refuse qu'elle soit blessée. Je préférerais mourir que de les laisser toucher à un seul de ses cheveux.

J'arme mon arbalète mais il y en a vraiment beaucoup. Quand je jette un regard à Luce, elle est déjà en position prête à se battre couteau à la main. J'admire vraiment cette femme, mais . . . surtout elle compte pour moi. Pas le temps de réfléchir qu'un des rôdeurs se jettent sur moi. Je dis à Luce d'aller vers la rivière. J'espère qu'elle servira de barrage naturel et que Luce y sera à l'abri. Je l'appelle mais elle ne me répond pas, elle se déplace dans la bonne direction. On se retrouvera là – bas.

Oh mon dieu, comment on a pu se laisser encercler. C'est pas possible, il y a des dizaines. Je prends mon couteau quand le premier rôdeur s'approche de nous. Je le plante dans le crâne spongieux d'une de ces créatures. Puis je me mets à courir, Daryl me crie quelque chose mais je ne comprends pas, leur grognements bourdonnent dans mes oreille. On se retrouvera à la cabane. J'arrive à m'éloigner. Mais plus la distance entre les rôdeurs et moi s'agrandit plus l'espoir que tout redevienne comme avant diminue. J'essaie de retrouver nos traces mais la fatigue, la peur, l'angoisse me font rapidement tourner en rond dans cette maudite forêt. Je cherche, pleure et m'épuise. Tous mes sens s'affolent et les nausées sont de retour, super.

Putain, ça fait deux jours que je suis séparé de Luce. Je suis retourné plusieurs fois dans la forêt où on a été séparé, à la rivière. Pas moyen de trouver des traces exploitables. Je rentre à la cabane. J'ai l'impression de devenir dingue tant elle me manque. Deux jours que je ne dors pas. Je vais m'allonger dans notre lit et là c'est une torture, tout à son odeur. Tout me la rappelle. J'ai mal aux tripes à un point que je ne pensais pas possible. Je reste là sans bouger, recroquevillé sur moi – même.

Sans que rien n'ai changé, je me lève et me prépare. Je prends son sac, elle sera contente de le récupérer, et prépare de quoi partir pour retrouver Luce et mon groupe. Faut que me bouge sinon je vais crever et elle me tuera . . . Cette pensée me fait sourire et je murmure juste pour moi « j'te retrouverai mon amour ». Pour la première fois de ma vie, j'acceptais d'avoir des sentiments aussi forts pour quelqu'un. Je la retrouverai, il le fallait.

Cela fait maintenant quinze jours que je suis séparée de Daryl. Il me manque atrocement. J'ai paniqué et tourné en rond tant de fois que je n'ai jamais réussi à retrouver notre cabane. Alors je laisse des traces pour que Daryl puisse me retrouver. Je refuse l' idée même que l'on puisse ne jamais se revoir. C'est hors de question.

Il faut encore que je m'arrête pour vomir. Cela commence à m'inquiéter, j'ai du mal à garder ce que je mange et fatigue plus vite que d'habitude. Il faut que je me reprenne, je dois tenir le coup. Pour l'instant, ce qui me fait tenir et mettre un pied devant l'autre, c'est la certitude que j'ai de la revoir. On se retrouvera lui et moi. Le fait que dès que je ferme les yeux je peux voir son visage me rend l'attente un peu moins pénible. Mais aussitôt, mon visage se retrouve inondé de larmes.

The Walking Dead Luce ReedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant