Chapitre 4

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Quand je vois sur le jean et le tee – shirt, j'esquisse un sourire. Elle a de la ressource. Quand je repense à la façon dont elle a tué les rôdeurs, elle ne manque pas de cran. Elle ne paniquait pas et agissait avec méthode. Je dois reconnaître qu'elle m'a impressionnée.

Elle n'a pas vu que je la regardais m'observer. Ce qui m'a surpris, c'est qu'elle n'a pas semblé dégoûter par mes cicatrices. Elle paraissait même apprécier la vue, à ces joues qui rosissaient. Je souris à cette pensée. Rares sont les personnes à les avoir vues et en général, elles n'ont pas la réaction de Luce. Il faut que je me reprenne, la cabane semble robuste. On pourra se reposer un peu et voir ce que l'on va faire par la suite. Il faudrait qu'on retrouve le groupe. Putain, mais qu'est – ce que je fous. Pourquoi je l'inclus dans ce que je veux faire. Je secoue la tête et rentre dans la grande pièce.

_ J'ai bientôt fini Daryl, . . . je peux te demander un service, demandais – je sur des œufs.

_ Ouaip

_ Tu pourrais mettre la table, s'il te plaît, dis – je avec un sourire en coin.

_ Pourquoi on mange pas dans l'plat ? Demande – t – il en regardant pour la première fois dans les yeux.

Ses yeux sont magnifiques. Depuis que l'on s'est rencontré, c'est la première fois que je les vois. Ils sont d'un bleu indescriptible et splendide à la fois. On pourrait si noyer. Je me reprends et poursuis intimidée.

_ Je voudrais faire les choses bien, tu comprends . . . dis – je en baissant les yeux.

Il ne répond rien mais se lève et fait ce que je lui demande. Quand je mets le plat sur la table, je vois Daryl s'impatienter. Il doit avoir plus faim qu'il ne veut bien le dire.

_ Lapin pâtes et haricot vert avec une sauce aux champignons, annonçais – je plutôt fière de moi.

_ Humm ! Ça sent super bon, dit – il en ne quittant pas le plat des yeux.

_ Passe moi ton assiette.

Une fois servi, je ne vois pas Daryl lever le nez de son assiette. Le repas se déroule dans le silence mais ce n'est pas pesant. C'est un moment calme et serein pour la première fois depuis bien longtemps. Une fois fini, je me lève, débarrasse et fais la petite vaisselle pendant qu'il vérifie encore une fois que la cabane est bien barricadée.

_ On va dormir ? lui demandais – je.

_ Toi va dormir, j'monte la garde, me répond – t – il en se dirigeant vers la fenêtre arbalète à la main.

_ Écoute, toi et moi, on est crevé et . . . personne ne peut entrer vu comment tu as barricadé la cabane. Accorde toi un peu de repos, finis – je doucement.

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai confiance en lui. Je sens qu'il fera tout pour nous protéger, c'est idiot mais cette intuition ne me quitte pas depuis que je l'ai aperçu à ce carrefour.

Le voyant hésiter, je lui prends la main et le tire doucement vers la chambre. Je m'attends à ce qu'il la retire mais non, il se tend et regarde nos mains. La vie n'a vraiment pas due être tendre avec lui pour que ce simple geste le mette mal à l'aise.

_ Ne t'inquiète, je veux juste que tu te reposes, dis – je simplement, je ne vais te sauter dessus, terminais – je avec un sourire.

Il finit par se laisser faire. On s'allonge dans le lit. Chacun son côté, chaussures à nos pieds et armes par terre. On ne sait jamais à quoi s'attendre dans ce monde.

Je pensais m'endormir rapidement mais ce n'est malheureusement pas le cas. Ce qui est dommage car pour une fois j'avais tout le confort dont je rêvais depuis bien longtemps. Je n'ose pas bouger, j'ai peur de le réveiller. Je suis perdu dans mes pensées quand Daryl s'adresse à moi.

_ Luce . . . tu as, . . . t'avais un groupe ?

_ Non . . . si . . . enfin au début, balbutiais – je en essayant de faire un semblant de réponse cohérente.

Au bout de quelques minutes, il reprend

_ Qu'est – ce qui s'est passé ?

Je me mets sur le côté pour le regarder fixer le plafond, les bras croisés derrière sa nuque. Je prends une grande inspiration et me lance. C'est la première fois que j'en parle.

_ Bien, à la base je suis prof de littérature anglaise. Je vivais dans la banlieue d'Atlanta avec mon mari prof de sport dans le même établissement. Quand l'armée et les autorités ont évacué les écoles, les collèges. Il est venu me chercher. On est passé à la maison récupérer quelques affaires et on est parti.

Je marque une pause, essuie une larme qui perle au coin de mon œil et reprend. C'est lui qui m'a appris à me battre, à ne pas avoir peur. Il est doué pour plein de trucs. On a rencontré des gens puis on a trouvé une maison. Un jour les garçons sont partis à la chasse et une horde est arrivée de nulle part. La maison a été envahi. J'ai essayé de sauver Suzy mais elle hurlait tellement qu'ils l'ont rapidement dévorée. Quand ils se sont approchés de la maison, ils n'ont pas pu entrer, Clive l'a tiré vers la route. J'ai tapé au carreau de toutes mes forces, mais il est parti.

Depuis, je suis seule. Au début, j'ai essayé de les retrouver puis j'ai avancé au jour le jour . . . c'est pour cela que je suis contente de t'avoir et de ne plus être seule, finis – je avec un petit sourire.

_ Tu l'aimes encore ton mari ? Tu voudrais pas l'retrouver ?

Je suis déstabilisée par ces questions. Elles sont personnelles. Mais je peux lui répondre.

_ Pour être honnête. Je ne sais plus. Une part de moi l'aimera toujours, je pense, dis – je en me rallongeant sur le dos. J'ai tapé au carreau et il est parti, il n'a pas senti que j'étais vivante, il n'a pas tout tenter. Il m'a abandonnée. Maintenant, il appartient au passé, à mon passé . . .

Le silence s'installe à nouveau, cette fois, c'est moi qui le rompt.

_ Et toi . . . tu as un groupe, quelqu'un ? Demandais – je prudemment.

Je vois qu'il cherche ses mots et qu'il est mal à l'aise.

_ Tu n'es pas obligé, . . . si tu ne veux pas, dis – je compréhensive.

The Walking Dead Luce ReedWhere stories live. Discover now