Chapitre 13

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Mon installation à la colline a été une bénédiction pour le bébé et moi. J'ai du faire la rencontre de Grégory, le chef de cette communauté. Je ne l'apprécie pas plus que cela, pour moi, et d'après ce que j'ai vu, Jésus devrait être le leader de cette ville. Mais bon je viens d'arriver, je fais avec. Niveau place, ils sont un peu à l'étroit, la construction des nouveaux bungalow est un peu ralentie faute de matière première. Jésus s'est donc proposé de nous accueillir chez lui.

Il est adorable avec moi, il m'a présenté aux gens de la communauté. Comme pour l'instant mon statut de femme enceinte m'empêche de me battre, je suis en charge de l'éducation des plus jeunes. Cela ne me dérange pas, j'ai l'impression de retrouver un semblant de normalité.

C'est marrant mais avec lui, je retrouve un certain équilibre. J'essaie de rester positive comme me l'a conseillée mon obstétricien, Carson. Et oui, incroyable mais vrai le médecin de la colline exerçait en tant que médecin accoucheur. Je pense que je ne remercierai jamais assez Jésus de m'avoir trouvée et ramenée.

Continuer sans Daryl est dur et pénible. Alors quand mon moral est sur le point de flancher, je baisse les yeux sur mon ventre et cela me rappelle instantanément le pourquoi je dois me battre. Mais cela n'empêche pas la douleur sourde et lancinante d'être présente à chaque battement de mon cœur. Le temps passe et le moment du terme de ma grossesse se rapproche à grand pas. Carson m'a demandé si je voulais savoir le sexe du bébé mais je préfère garder la surprise.

Je suis réveillée en pleine nuit par des douleurs au niveau du ventre. J'ai à la fois l'impression qu'un éléphant s'assoit sur moi en même temps que l'on m'ouvre en deux. Je me tords de douleurs et réveille Jésus qui dort bien tranquille à côté.

_ Jésus . . . Jésus . . . oh merde . . . mais réveille toi ? Dis – je en le secouant entre deux contractions.

_ Quoi ? Qu'est – ce qu'il y a ? me demande – t – il pas tout à fait réveillé.

_ À ton avis, idiot, . . . ah ! C'est le moment, vite ! va chercher Carson.

Mon ami finit par ouvrir de grands yeux comprenant enfin ce qui est en train de se dérouler devant ses yeux. Il sort alors du bungalow chercher le médecin comme s'il avait le diable aux trousses. Ce qui m'arrache un sourire moqueur entre deux douleurs insoutenables.

J'avoue que là tout de suite, je suis franchement ravi d'être ici. Vue la douleur, je ne me vois vraiment pas accoucher seule sur le bord de la route. Mais une violente contraction me tire de mes pensées.

_ Oh putain de merde ! Qu'est – ce que ça fait mal ! Dis – je en me tenant le bas du ventre.

_ C'est bon Luce, je suis là, me rassure Carson en prenant ma main. Bien concentre toi sur ta respiration, . . .

_ Plus facile à dire qu'à faire docteur, lui répondis – je avec un petit sourire.

_ Je sais ma belle, mais quand tu auras le bébé dans les bras, tu oublieras vite. Bien je vais regarder où tu en es.

J'acquiesce en me concentrant sur ma respiration. Jésus s'approche de moi maladroitement et me prends la main en guise de soutien. Je le remercie d'un signe de tête.

_ Tu as des contractions tous les combien ? Me demande – t – il calmement.

_ J'ai pas . . . le temps . . . de reprendre . . . mon souffle, dis – je péniblement, j'avoue que je ne pensais pas que la douleur serait si intense.

_ Bien, le moment arrive quand je te le dirai tu pousseras de toutes tes forces comme je t'ai expliqué, je fais signe oui de la tête incapable de formuler une réponse orale. Jésus assied toi derrière elle et tient lui fermement les mains pour qu'elle puisse prendre appuis, mon ami s'exécute en moins de deux secondes.

Au bout de trente minute, je suis maman d'une adorable petite fille. Je me laisse aller contre Jésus quand Carson prend la parole.

_ Et bien, c'est pas banal ça ?

_ Quoi, y a un problème avec mon bébé ? Dis – je inquiète en me redressant instinctivement.

_ Non rassure toi maman ours, elle est parfaite et en bonne santé. Elle a les yeux vairons : un bleu acier et un or, finit – il avec un sourire en me tendant ma fille.

Je souris mais j'ai à peine le temps de profiter de son joli minois qu'une autre contraction arrive.

_ Jésus prend le bébé, allez Luce, après ça t'es tranquille, tu pourras te reposer.

Une fois le placenta expulsé, Carson finit mes soins pendant que Jésus est assis dans le lit à côté de moi, me montrant ma fille.

_ Tu vas l'appeler comment cette petite princesse ? M'interroge Jésus sans la quitter des yeux.

_ Beth, dis – je en pensant à son père.

_ C'est une bonne idée, me réconforte mon ami qui connaît par cœur mon histoire avec Daryl.

Carson me ramène à l'infirmerie avec la petite pour nous garder sous surveillance vingt – quatre heures. Arrivée sur place, je prends le temps de contempler Beth, avec ses yeux, elle est un parfait mélange de nous deux. Je m'endors exténuée, la petite contre moi, Jésus à mes côtés. Une vraie mère poule.

J'ai pris un nouveau rythme avec la naissance de Beth. Un bébé cela vous change la vie. J'ai de la chance, son parrain, Jésus m'aide beaucoup. Tout irait pour le mieux si Daryl était là, avec nous, mais en plus il y a un nouveau groupe les Sauveurs. Ces mecs me donnent froid dans le dos. Quand ils viennent, Jésus s'arrange toujours pour qu'ils ne nous voient pas avec Beth. Je lui en suis reconnaissante.

Grégory a conclu un accord avec ce groupe. On leur fournit de la nourriture et ils ne nous attaquent pas. Ce dont je doute, ces hommes sont des malades et je pense qu'un jour ou l'autre, ils nous tomberont dessus. Jésus partage mes craintes mais pour l'instant on ne peut rien faire.

_ Ils sont partis ? Demandais – je à Jésus en donnant le sein à Beth dans notre bungalow.

_ Oui . . . jusqu'à la semaine prochaine, je pense, me répond – t – il contrarié.

_ Y a pas d'autre solution ?

_ Il faudrait les combattre ou trouver un groupe pour nous aider à les combattre car Grégory ne supporte pas la confrontation. Mais surtout il a peur d'eux donc il ne fera rien contre eux . . . je vais chercher des provisions demain, je partirai tôt.

_ Fait attention à toi, ta filleul a besoin de toi et . . . moi aussi

_ Bonne nuit, les filles, je serai absent deux jours, m'informe – t – il en refermant son sac.

_ Bonne nuit, Jésus, dis – je en baillant avant de m'endormir ma fille caler contre moi.

The Walking Dead Luce ReedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant