The Walking Dead Luce Reed

Chapitre 30

Là dans ce camping – car roulant vers je ne sais où, je n'ai qu'une envie hurler. Mais c'est loin d'être une bonne idée. Cet homme assis à côté de moi n'a plus rien à voir avec l'homme que j'ai aimé si longtemps et que j'ai épousé. Certes Negan a toujours était impressionnant par sa stature mais ce qui m'avait séduit c'était son côté protecteur et assuré. Au bout de quelques minutes de route, ce dernier rompt le silence qui m'allait très bien.

_ Bien . . . tu es de retour mais les choses ont changé comme tu as pu le constater, . . . j'ai changé, . . . Bon je vais le lâcher d'un seul coup, ça risque de faire mal . . . Lucille . . . tu n'es pas ma seule femme, poursuit – il en cherchant mon regard avec ce sourire chaleureux qui me rendait dingue.

_ Comment ça, je ne suis pas ta seule femme . . . je ne comprends pas, répondis – je plus énervée que je ne le voudrais et surtout ne comprenant pas ma propre réaction.

_ T'es énervée ma puce, reprend – t – il avec un sourire séducteur. Ce sourire a toujours affolé la gente féminine.

_ Non, on est séparé depuis plus deux ans, dis – je haussant les épaules, je ne vais pas jouer le rôle de la femme bafouée.

Je vois qu'il hésite à me demander quelque chose mais je ne vais pas lui faciliter la tâche. Pourtant je reste désarçonnée par sa question qu'il pose timidement, un vrai contraste avec l'homme qui a brisé ma famille.

_ Tu as eu . . . quelqu'un ? Finit – il par me balancer en ne quittant pas la route des yeux.

Des visions de la cabane, de Daryl, de Daryl et moi faisant l'amour, de Beth, notre fille me percutent violemment. Jamais je ne lui parlerais d'eux, je le protégerais quoi qu'il arrive. Puis je revois Negan terrorisant mon groupe et massacrant Abraham, le peu de gentillesse à son égard qu'il essayait de faire renaître en moi s'évapora en une seconde. J'inspire un grand coup et répond à sa demande.

_ Non, si tu veux tout savoir, quand tu te retrouves abandonnée dans une maison pleine de rôdeurs par ton mari, qui préfère sauver sa vie plutôt que de t'aider. Tu as un peu de mal à faire confiance à la gente masculine . . . Ah et cerise sur le gâteau quand tu rencontres un groupe qui te redonnes enfin confiance en l'être humain, et que tu recroise la route de cet homme qui t'as abandonné. Et que ce dernier choisit alors de les terroriser et de massacrer l'un d'entre eux, plutôt que de les remercier d'avoir sauvé sa femme . . . Alors ma réponse est NON Negan, NON, je n'ai pas eu le temps comme toi de faire des rencontres ou de me confectionner un harem pour me faire sauter. J'ai juste essayer de survivre avec des gens bien, terminais – je excédée et à bout de souffle.

Negan ne dit rien pendant quelques secondes puis il gare le camping – car sur le bas côté. Je le regarde en me disant que cette fois, je suis peut être allée trop loin. Quand ses yeux se posent sur moi, je tremble alors qu'il doit faire dans les vingt – cinq degrés. Puis ses yeux se changent en encre noire terrifiante et il donne un violent coup de poing sur le volant.

_ Putain Lucille . . . comment je dois te le dire JE TE CROYAIS MORTE bordel de merde, m'aboie – t – il dessus. Puis il se tourne vers moi. Alors maintenant, tu vas bien m'écouter, tu es ma femme, et tu auras intérêt à te comporter comme telle devant mes hommes, suis – je assez clair . . . Lucille.

Je ne l'ai jamais vu dans une telle colère. Il me fait peur, je ne le reconnais plus du tout. La seule réponse que j'arrive à formuler c'est un hochement de tête pour signifier que j'ai bien compris ce qu'il vient de me dire.

_ Bien, reprend – t – il plus calmement, à partir de cet instant, tu respectes mes règles et tu seras traitée comme une reine, enfin une première épouse. Désobéis moi et tu regretteras le sort que j'ai réservé au rouquin tant tu souffriras . . . Chérie.

Je m'enfonce dans mon siège, et me concentre sur mes mains pour ne pas prêter attention à la brûlure de mes yeux annonciatrices des larmes à venir. Je me répète que je dois rester forte pour Daryl et pour notre fille. Le trajet se poursuit dans un silence de mort, sans mauvais jeu de mots. Je me redresse et observe une grande bâtisse qui ressemble à une usine se découper dans l'horizon. Negan répond à la question silencieuse que je me pose.

_ Ce que tu vois là – bas sur ta droite, c'est ta nouvelle maison . . . le Sanctuaire.

_ OK, répondis – je simplement, mais cet endroit ne sera ma jamais ma maison pensais – je, car elle est là où est ma famille, à Alexandria.

Le silence se réinstalle à la suite de ce très bref échange et il dure jusqu'à ce que Negan gare le camping – car dans une des cours de cette énorme usine. Toute la bâtisse est entourée de grilles sur lesquelles sont fixés des rôdeurs.

Au moment de descendre, Negan prend ma main. Ma première idée est de la retirer, mais je ne suis pas sûre de vouloir voir ce qui m'attend si je ne respecte pas ses règles. Même si cela ne plaît pas, je ne connais que lui et c'est leur chef. Je laisse alors ma main dans la sienne. Il cherche mon regard avant de descendre et me dit calmement en me pressant la main.

_ Prête à jouer ton rôle de première dame, ma puce.

_ Oui, répondis – je simplement.

_ Bien allons – y.

Nous pénétrons dans l'enceinte de ce Sanctuaire. Ce que je vois me laisse sans voix et ne me plaît pas, mais alors pas du tout. Dès que nous croisons des personnes, elles s'agenouillent sur notre passage. C'est surréaliste. L'intérieur est un vrai dédale de couloirs, cela ne va pas être une mince affaire de s'orienter là – dedans. Crois moi Negan, tu m'as appris à me battre, à survivre, à tout faire pour arriver à mes fins et bien je compte me servir de tout cela . . . mais contre toi. C'est la promesse que je me fais, pendant le trajet interminable dans cet endroit qui sera pour moi une prison. Puis, nous nous arrêtons devant une porte qui ressemble à toutes celles que nous avons croisées. Il ouvre cette dernière et murmure à mon oreille.

_ Ton royaume.

Devant moi se trouve une pièce de grande taille. Parfaitement décorée avec probablement une salle de bain attenante. Negan s'approche de la penderie et l'ouvre. Elle est remplie de vêtements, tous dans mon style. Mon œil est attiré par une rangée de sacs à mains de grande marque. À l'époque nous n'avions pas les moyens, mais il n'avait pas oublié ce que j'aimais. Quelque part je suis touchée par cette attention même si c'est ridicule.

_ Je l'ai fait aménager pour toi . . . même si c'était idiot car je pensais que tu étais morte. Faut croire que j'ai jamais perdu espoir, dit – il avec un regard sincère.

Quand je le regarde comme cela, sans cet air féroce. Je revois l'homme que j'ai tant aimé. Il a pensé à détails comme mes livres préférés, la couleur des coussins . . . L'ambiance cosy de cette pièce contraste avec le côté lugubre des couloirs du Sanctuaire. Il m'arrache à ma contemplation.

_ Installe toi ma puce, . . . je dois faire des trucs de chef et je repasserai te voir dans la soirée, puis il sort mais avant il m'embrasse sur le front comme avant. Lui même est surpris par son propre geste.

Quand la porte se ferme derrière lui, j'entends un tour de clé. Je ne suis ni plus ni moins qu'une prisonnière. Je me laisse tomber sur le lit et pleure. Je ne sais pas combien de temps je pleure mais j'en ai besoin. Je pleure pour ma fille, mon groupe, et Daryl. Je pleure la vie que j'ai perdue car sortir d'ici ne sera pas une mince affaire.