2/ Hamtaro.

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J'arrive devant ce lycée de malheur. Voilà maintenant trois putains de jours que j'ai repris les cours, et j'ai déjà envie de sauter d'un pont pour me rétamer dans un fleuve.

Soufflant la fumée de ma clope, je regarde quelques coincés traîner devant le bahut. Certains papotent et d'autres fument. Et ça, ça me fout la gerbe.

Pourquoi ? Parce que ces gens là ne fument pas parce qu'ils en éprouvent le besoin. Ils fument parce qu'ils veulent se donner un « style ». Et ça, ça me fait bien chier.

Ils fument pour avoir l'air cool et se sentir hors la loi, mais aucun d'entre eux n'a pigé qu'il ne faut pas seulement tirer deux ou trois taffes pour l'être réellement. Fumer pour frimer, c'est de loin le truc le plus con que je n'aie jamais vu - après l'élection de Trump aux États-unis.

Les seuls problèmes que ces fils de Bourges connaissent, se limitent au fait que leur père n'ait pas voulu leur acheter le dernier sac à main à la mode ou la dernière bagnole.

J'écrase ma cigarette en expirant. Ils sont vraiment pathétiques.

Je rentre dans le bahut en bousculant certains lycéens qui se foutent en plein milieu du passage.

Je crève d'envie de les insulter un à un.

Devant mon casier, trois élèves sont réunis. Ils semblent être des Premières.  Ayant trop pitié pour les humilier dès les premiers jours, j'exige simplement :

- Poussez-vous.

Un des garçons se retourne et me toise de haut en bas d'un air narquois en croisant les bras. Il est blond aux yeux bleus avec une casquette sur la tête. Son haleine sent la cigarette, et il porte une fine chaîne en or au cou. Ses lèvres sont très fines et ses joues rebondies. On dirait un putain d'Hamster.

- J'ai pas envie.

Ses potes gloussent comme des dindes pendant que certains lycéens poussent des cris de surprise.

Il me défie, il me provoque. De là, je comprends à quel genre de connard j'ai à faire.

Rien à foutre de la pitié, qu'ils aillent tous se faire voir !

- M'oblige pas à me répéter. Pour la dernière fois, pousse toi de la, ordonné-je d'une voix contenue.

- Pourquoi ? Tu crois que tu me fais p...

Il n'a même pas le temps de terminer sa phrase que je l'agrippe au col et le pousse violemment contre les casiers. Le contact de son dos avec le métal produit un bruit sourd.

- Ecoute-moi bien Hamtaro. J'ai pas ton temps, alors si tu tiens au peu de couilles que t'as, fais ce que je te dis putain !

Ses potes essaient de le défendre. L'un d'eux, brun aux yeux verts, tente de me pousser. Les lycéens autour de nous rient et sifflent le hamster.

- Mais t'es malade toi ! Fais toi soigner la Gothique ! s'exclame un de ses potes d'une voix rageuse.

- C'est le gars qui a autant de boutons qu'une calculette qui me demande de me soigner ? réponds-je d'une voix hargneuse.

Ses autres amis tentent de tempérer. Je relâche Hamtaro en leur lançant a tous un regard noir.

- T'es vraiment qu'une salope Fayce ! s'exclame la calculatrice ambulante.

Haussant les sourcils, je m'approche de lui calmement.

Trop calmement pour être innocent.

Arrivée à sa hauteur, je lui susurre :

- Tu sais ce qui me fait pitié ?

Il fronce les sourcils. Je reprends :

- Tu connais mon nom, alors que je n'ai pas la moindre putain d'idée de qui tu peux être. Et tu sais le pire ? C'est que j'en ai strictement rien à foutre.

Son visage se décompose : il sait que j'ai gagné. Il a compris que s'il répond, il s'humiliera davantage.

Pas si con que ça, finalement.

J'aurais pu faire pire pour qu'ils comprennent, mais j'avais la flemme. J'ai pas de temps à perdre pour des cons comme eux, qui veulent se la jouer alors qu'ils ne sont là que depuis trois putains de jours.

J'ouvre mon casier et prends quelques cahiers en soufflant. Les cours m'emmerdent. Les gens m'emmerdent. Le lycée et sa proviseur m'emmerdent.

Je le referme brutalement en imaginant qu'il s'agit de la proviseur. Au même moment, une personne sursaute à côté de moi.

Je le toise alors qu'il s'accoude au casier voisin.

- Salut Heather !

Je me détourne et marche dans le couloir en l'ignorant. J'entends des bruits de pas derrière moi, puis quelque chose m'attrape le poignet. Je me retourne en lui lançant un regard noir.

Il fronce les sourcils, l'air perdu. Du menton, je lui désigne sa main sur mon poignet. Blondinet l'enlève immédiatement, puis me sourit de toutes ses dents.

- Comment tu vas Heather ?

Je hausse les sourcils. On ne me pose jamais ces questions là, en règle générale. Je ne sais même plus quand on me l'a demandé pour la dernière fois.

Une main s'agite devant mes yeux. Je cligne des yeux puis fixe mes prunelles sur Blondinet.

- Heather tout va bien ? s'inquiète-t-il.

- Oui, affirmé-je avant de reprendre mon chemin.

Il me rattrape à nouveau et marche a mes côtés.

- Bon tu veux quoi Blondinet ? demandé-je d'une voix lasse.

- Apprendre à te connaître, lâche-t-il d'une voix déterminée.

Je secoue la tête de droite à gauche. Au même moment, la cloche sonne. Je me dirige vers ma classe, Blondinet sur mes talons.

- Arrête de me suivre putain, m'énervé-je.

- On est dans la même classe, sourit-il.

Plus pour longtemps si tu continues à me faire chier comme ça.

Je lève les yeux au ciel et rentre dans la classe.

- Allez tous au tableau les jeunes, c'est moi qui décide des places ! s'exclame monsieur Tran d'une voix guillerette.

Monsieur Tran est le prof de français. Il a les yeux bridés et le teint un peu hâlé. D'aussi loin que je me souvienne, il a toujours été de bonne humeur. Même quand je me suis levée en plein cours pour plaquer une fille de ma classe contre sa table, l'année dernière.

Le comble, c'est qu'il n'avait pas réagit. Il m'avait regardée moi, puis la fille gémissant sur la table, et il avait reprit son cours. Le plus calmement du monde.

C'est pas comme si c'était grave.

Ce que je redoutais arriva. Il place les gens par ordre alphabétique, selon leur nom de famille.

Pitié, pitié, pas..

- Fayce et Forêt ! Tous les deux à la table à côté de la fenêtre.

Je n'ai même pas besoin de le regarder pour savoir que Blondinet jubile. J'avance à ma table en posant brusquement mes affaires sur ma table.

Blondinet s'installe à côté de moi, et me fixe en souriant.

Je lui lance un regard mauvais, auquel il répond par un grand sourire. Il s'exclame :

- Salut voisine !

Je tape mon front contre la table.

Putain d'année de merde.

HEATHER FAYCE [TERMINÉ]Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora