20/ Remontrances.

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Les bras nonchalamment posés sur les accoudoirs de mon siège, j'observe les deux cons à côté de moi.

A ma gauche, le dénommé Jared a l'air agacé. Ses jambes sont croisées, faisant reposer sa cheville gauche sur son genou droit. Il consulte sa montre noire d'un air parfaitement emmerdé, et je le comprends.

Ma mère est censée être la proviseure d'Highwell, et elle n'est même pas foutue d'être dans son bureau quand on la demande.

Elle chie vraiment sur ses responsabilités. Aussi bien professionnelles que personnelles.

Je tourne ensuite la tête sur ma droite. Blondinet est raide comme un piquet sur sa chaise. Son teint pâle et son absence de paroles me montrent bien qu'il est angoissé. Sa jambe gauche tremble carrément.

Vu la petite Sainte-Nitouche qu'il est, ça ne m'étonnerait pas que ce soit la première fois qu'il est convoqué.

Agacée par le tressautement incessant de son genou, je pose ma main dessus afin de l'arrêter. Blondinet sursaute face à mon geste. Pourtant, il emprisonne immédiatement ma main entre les siennes pour lier ses doigts aux miens.

Après une brève hésitation, je décide de ne pas rompre ce contact. Même si je ne lui avais foutrement rien demandé, c'est à cause de moi qu'il est ici. Si nos doigts entremêlés lui permettent de se calmer et d'arrêter de s'agiter comme s'il avait un putain de ver dans le cul, je suis preneuse.

Je passe mon pouce dans sa paume, en attendant que ma génitrice veuille bien se ramener dans son putain de bureau. La décoration me fout clairement la gerbe et si elle ne se pointe pas dans les deux minutes qui suivent, je me barre à coup sûr.

A force d'être convoquée régulièrement dans cette pièce, j'ai pris mes aises. Ça ne veut pas dire que j'aime y venir.

Comme si Theresa devinait mes pensées, elle ouvre la porte de son bureau et entre sans un regard pour nous. J'en profite pour retirer ma main de celles de Blondinet.

Elle avance jusqu'à son siège pour s'y assoir, le dos complètement droit. Elle pose méticuleusement ses coudes sur son bureau, puis mêle ses doigts entre eux. Elle nous toise ensuite d'un air sévère.

J'ai tellement l'habitude de cette scène rejouée plusieurs fois que ça en devient ridicule. Je connais mieux sa posture dans ce genre de moments que mes cours de littérature.

Je m'affale dans mon fauteuil pour lui montrer à quel point je l'emmerde. Je soulève au passage ma jambe pour poser le talon de ma chaussure sur le genou de Blondinet, qui n'arrête pas de bouger.

Il saisit le message et je repose mon pied sur le sol, sous l'œil discrètement intrigué de ma marâtre. Je croise les bras et soupire d'un air provocant.

HEATHER FAYCE [TERMINÉ]Where stories live. Discover now