HEATHER FAYCE [TERMINÉ]

71/ Assumer.

***

- Vous pouvez ranger vos affaires les jeunes, et n'oubliez pas de vous reposer. Les révisions, c'est bien, mais il faut savoir prendre du temps pour soi. Cette année de cours avec vous a été un plaisir pour moi. Vous irez tous très loin dans la vie, j'en suis sûr. Au revoir, les jeunes.

Sur ces mots, Monsieur Balmer nous tourne le dos pour effacer son tableau, les épaules basses. Il semble presque être triste que la fin d'année soit déjà arrivée. En rangeant mes affaires, je le charrie d'une voix narquoise :

- Bah alors, Balmer ? Vous allez pas vous mettre à chialer quand même ? Vous en faites pas, on pensera à vous quand on ira aux chiottes.

Tous les élèves de la classe se mettent à glousser, amusés, tandis que Balmer esquisse un sourire. Au début du cours, il m'a adressé un signe de tête et lorsqu'il est passé à côté de moi, il m'a rappelé de lire l'enveloppe qu'il m'avait donné.

- Riez, bande d'insolents ! Ah, faire cours toute une année à des ingrats pareils... grommelle-t-il d'un air faussement énervé.

Je n'ai toujours pas eu le courage de l'ouvrir. Je ne sais pas ce qu'il y'a dedans, ni même si un jour je serais capable de la lire.

Je ne vois pas ce que j'aurais à perdre de plus, mais je n'ai quand même pas les couilles de regarder ce que contient cette putain d'enveloppe.

En enfilant mon sac à dos sur une seule épaule, je cherche Blondinet et Merida des yeux. Cependant, mes sourcils se froncent rapidement lorsque je me rends compte qu'ils ne sont plus dans la classe. Supposant qu'ils m'attendent devant la salle, je sors et regarde aux alentours pour voir où ils sont. Là encore, je n'ai aucune trace d'eux.

Lorsque j'aperçois au loin Kim Jong sortir d'une autre salle de classe, mes pieds me guident instantanément à lui.

- Kim ? l'appelé-je, sans réponse.

Je soupire, puis me corrige afin qu'il sache bien que c'est à lui que je m'adresse.

- Arthur ?

Le coréen se retourne vers moi, puis me sourit en s'approchant.

- Ouais ?

- T'as vu ta meuf et Blondinet ? demandé-je d'un air blasé.

- Ma meuf et ton mec ? répond-il d'un air moqueur. Non, j'allais les chercher justement. On a qu'à y aller ensemble.

Je soupire.

- Ça roule.

Nous commençons à marcher, sous les regards scrutateurs des autres élèves. Le regard d'une binoclarde s'attarde un peu trop sur ma personne à mon goût, tandis que mes yeux la poignardent. Elle rougit face à mon air hostile, puis se détourne. Se faisant, elle se cogne contre un casier, et un sourire moqueur fleurit sur mes lèvres.