56/ S'apprivoiser.

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HEATHER.

Le regard noisette de Blondinet reste fermement ancré dans le mien. Autour de nous, seul le bruit de nos respirations erratiques se fait entendre. Nos visages sont presque collés, à tel point que je sens son souffle chaud ricocher sur mon visage. Lorsque je tente de tourner la tête, ses mains se précipitent sur mes joues pour maintenir presque désespérément mon visage face au sien.

- Ne fuis pas, murmure-t-il. Pas une nouvelle fois. Pas après tout ça.

- Ne me dis pas quoi faire.

Un soupir tremblant - de crainte ? de lassitude ? - s'échappe de ses lèvres encore rosées et gonflées par nos baisers. Pour la première fois, c'est lui qui m'a embrassée. J'aimerais dire que je m'en fous, que son petit discours à la con ne m'a même pas intéressée, que je l'ai à peine écouté, et que son baiser était à chier.

L'ennui, c'est que c'est complètement faux. Et c'est bien ça qui m'emmerde.

Son baiser était à la fois si fiévreux, si désespéré mais tellement exigeant que j'en ai eu le souffle coupé. Comme si la seule chose que je parvenais à faire était de réagir avec autant de vigueur à son contact. Comme si je n'arrivais pas à réfléchir, à agir autrement. Mais moi, je ne veux pas de ça. Je ne suis pas une petite gamine désespérée qui chiale le soir en attendant son prétendu prince charmant, alors que celui-ci s'en bat les couilles d'avance. C'est pas mon genre.

Ça le sera jamais.

Pourtant, je prends conscience que moi aussi, ça m'a fait bizarre. De le revoir. De le sentir. D'être aussi proche de lui. De pouvoir à nouveau goûter à ses lèvres. Ce sont ses mains qui sont ancrées à mes joues mais j'ai l'impression que c'est moi qui suis accrochée à lui. Et sans grand étonnement, je déteste ça. Je hais l'emprise qu'il détient sur moi par la seule force de ses pensées et de ses mots.

Il a suffit qu'il débarque comme une putain de fleur chez moi, qu'il me fasse avaler quelques mots et qu'il me roule la pelle de ma vie pour que j'oublie ces deux putains de mois ? Sa trahison ?

Je ne peux pas me permettre d'être aussi faible face à quelqu'un.

Même si je sais que j'ai tort.

- Heather, qu'est ce qui ne va pas ? Dis-moi...

- Rien, dis-je sèchement. Tout est réglé, tu peux rentrer chez toi.

Il hausse les sourcils sans pour autant avoir l'air choqué. Tranquillement, il me contourne puis s'assoit sur mon lit, les coudes repliés sur ses genoux. Médusée, je l'observe faire en me demandant intérieurement quel est son putain de problème.

HEATHER FAYCE [TERMINÉ]Where stories live. Discover now