19/ Bousculades.

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Mes mains dans les poches de mon manteau noir, je traîne les pieds sur le trottoir qui mène au bahut. Soudain, j'entends un abruti courir derrière moi comme si sa vie de merde en dépendait. J'ai à peine tourné ma tête que Blondinet est déjà arrivé à côté de moi.

Mais quel pot de colle, putain.

Ses joues sont rougies par l'effort et certainement par le froid. À Chicago, les températures ont chuté ces trois dernières semaines. Le temps est largement supportable pour moi, puisque j'ai toujours été habituée à ce climat. A vrai dire, je préfère carrément le froid de l'Hiver à la chaleur de l'Été. Mais Blondinet n'a pas l'air de partager mon avis.

Tant mieux. Avec un peu de chance, le climat le fera dégager vers un autre pays.

- Il fait super froid quand même, dit-il en se frottant énergiquement les mains.

Cet imbécile se gèle les miches, c'est flagrant. A cause de sa façon de marcher, on dirait un putain de pingouin déambulant sur la banquise.

Ça en deviendrait presque comique.

- Fragile, je raille. On est qu'en Octobre. Il caillera encore plus en Décembre, tocard.

- Oh mince, geint-il. Le froid va vraiment finir par me tuer.

- Cool, j'aurais pas besoin de t'assassiner au moins.

Blondinet tourne violemment sa tête vers moi, effrayé par mon ton calme et si sérieux. Il me dévisage, sûrement à la recherche d'une trace quelconque d'humour ou de raillerie.

Sauf que je ne ris pas, et son teint qui blêmit me montre qu'il le sait bien. Il déglutit difficilement, pendant que je me réjouis intérieurement.

C'est tellement facile de l'effrayer.

Nous arrivons devant le lycée. Blondinet commence à avancer plus vite mais comprenant son attention, je clame froidement :

- Bas les pattes Médor. Je sais ouvrir une porte toute seule.

Il s'arrête et se retourne vers moi, les yeux écarquillés. Je crois qu'il n'a pas apprécié le surnom mais sincèrement, je m'essuie le cul avec son avis.

Je le devance donc, afin d'ouvrir la porte du hall. J'entre et alors qu'il entreprend de me suivre, je ferme la porte juste derrière moi. La vitre étant transparente, je vois son air choqué à travers elle.

Je lui fais un sourire provocateur accompagné d'un doigt d'honneur, puis je vais vers mon casier. J'attrape quelques cahiers que je fourre rapidement dans mon sac. En mettant mes cahiers dans mon cartable, je ne peux m'empêcher de fixer le fond de mon casier en soupirant.

Reprenant mes esprits, je le referme. Je vois que Blondinet est accoudé aux casiers voisins.

Je lui lance un regard noir et le fixe. Il paraît décontenancé par ma réaction.

HEATHER FAYCE [TERMINÉ]Where stories live. Discover now