31/ Déjeuner à deux.

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Je sens quelqu'un me caresser les cheveux, me tirant doucement de mon sommeil. Cette sensation ne m'est pas inconnue, même s'il est rare que je la ressente. Les yeux toujours clos, je retiens un gémissement de bien-être et garde les yeux clos afin de me délecter de ce contact.

J'engueulerai la personne qui a osé me toucher après.

La tête toujours enfouie dans mon oreiller, je dois sûrement ressembler à une putain d'autruche. Tant pis, c'est pas comme si j'en avais quelque chose à foutre. Je suis tentée de fermer les yeux pour l'éternité lorsque la voix que je voulais le moins entendre aujourd'hui résonne.

- Debout ma chérie, c'est ton anniversaire aujourd'hui ! Tu as dix-huit..

Qu'est-ce que ça peut me foutre, putain !

- Dégage de ma chambre, marmonné-je d'une voix sèche.

La main de Theresa se crispe dans mes cheveux. Elle essaie de l'enlever sauf qu'ils sont tellement bouclés et emmêlés, que sa main reste coincée dans ma tignasse.

- Putain, il manquait plus que ça, je grogne.

Je me redresse en position assise, la main de Theresa toujours prisonnière de mes boucles. En soupirant, je tente de séparer délicatement mes cheveux entre eux afin de libérer sa putain de main.

Putain, mais quelle idée de merde aussi !

Lorsque j'y parviens, je retiens un soupir de soulagement. D'un geste méprisant et dédaigneux du menton, je lui montre la porte. Sa moue dépitée me fait comprendre qu'elle a saisi le message. A contre-coeur, elle se lève et se dirige vers celle-ci. Sur le pas de cette dernière, elle murmure :

- Pardon, je ne voulais pas..

- Gaspille pas ta salive, craché-je. Garde tes putains d'excuses pour ceux qui y croient.

De mon lit, je vois son visage se décomposer. Je l'entends retenir un sanglot. Sa voix tremble lorsqu'elle reprend :

- Je voulais te prévenir que..

- Sors de ma chambre, putain !

Je vois une larme rouler sur sa joue face à mon rejet. Ça m'est égal. Ce n'est rien comparé à la douleur que j'ai ressenti il y a quatre ans. Qu'elle aille se faire voir.

Mon ordre n'était pas crié : j'ai simplement haussé la voix, comme à mon habitude. Pour une raison que j'ignore, je ne sais pas réellement hurler. Elever la voix, oui. Crier, c'est plus compliqué. Peut-être est-ce dû à la tonalité de ma voix, qui est assez grave. J'en sais rien et je n'ai pas que ça à foutre en cette journée de merde.

Balançant ma couette sur mon lit comme s'il s'agissait du crâne de ma mère et son abruti de mari, je me lève en me frottant la joue. J'ai sûrement la trace de mon oreiller dessus. Je m'approche de la fenêtre pour ouvrir mes volets. Dehors, il ne fait pas particulièrement froid, malgré qu'on soit en Janvier. Quelques feuilles volent au gré du vent qui est cependant présent.

HEATHER FAYCE [TERMINÉ]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon