65/ Trahi.

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NATHAN / BLONDINET.

Ne parvenant pas à dormir, je fixe mes yeux sur le plafond en caressant l'épaule d'Heather. Elle est enfin parvenue à trouver le sommeil au creux de mes bras, après avoir pleuré durant un temps si long que j'ai cessé de le compter. Depuis l'enterrement de Theresa, elle ne s'arrête plus : ses larmes coulent, bruyamment silencieuses, et s'endort après avoir versé chacune des perles d'eau salées qui composent son corps désormais maigre. Elle mange peu, et c'est désormais une guerre sans merci pour lui faire avaler ne serait-ce qu'une bouchée. Quant à son moral, il n'a jamais été aussi bas... et ça me tue de ne pas parvenir à m'élever ne serait-ce qu'un peu.

À quel point suis-je un copain merdique pour ne pas réussir à la faire sourire ?

Heather erre seule, silencieuse et malheureuse, parmi les vivants. Elle qui s'est battue toute sa vie pour trouver sa place, aussi mauvaise soit-elle, est désormais... vide. Comme un livre dont on aurait arraché les pages brusquement, ne laissant que des feuilles blanches de mots.

Elle n'intériorise plus ses sentiments, désormais. Et moi qui voulait qu'elle me montre ce qu'elle ressent, et bien... je suis servi. Toute la douleur, la tristesse, la peine qu'elle a trainé comme un boulet autour de sa cheville durant ces dernières années se retire abruptement, comme un pansement douloureux.

J'ai besoin de la rendre heureuse. De lui donner de ma couleur pour atténuer cette sombre blancheur qui emprisonne son esprit. Qui l'empoisonne. Qui l'étouffe.

Son malheur la tue à petit feu, et il est hors de question que je laisse cet infâme homicide se dérouler devant moi sans agir.

Précautionneusement, je me décale pour ne pas la réveiller. Sa tête se presse plus fortement contre mon torse, recouvert d'un t-shirt vert. Elle est si vide qu'elle ne m'a même pas mal regardé lorsque je me suis mis devant elle avec ce t-shirt affreusement laid - je le reconnais. Je crois que j'aurais préféré qu'elle me dise à quel point mon t-shirt est hideux plutôt qu'elle l'agripper comme elle l'a fait cette nuit, comme si j'étais son seul point d'ancrage. Ça me touche, bien sûr ! Savoir qu'elle compte autant sur moi me comble... Mais ça me rend malheureux de voir la fille que j'aime perdre de son mordant et de son ironie glacée.

Après quelques essais, je parviens à m'extraire de son étreinte et sortir du lit. La fraîcheur de la pièce m'apaise, et je m'étire avant de quitter la chambre. Silencieusement, je m'approche de la salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage. La Lune, à l'extérieur, éclaire suffisamment la maison pour que je n'allume pas la lumière. L'eau froide contre ma peau fatiguée me fait soupirer de bien-être, et je profite au maximum de cette sensation avant de fermer le robinet.

HEATHER FAYCE [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant