Chapitre 22

3.9K 309 8
                                    

2 semaines plus tard.
PDV Maureen

Depuis le mariage, je n'avais plus revu Tomàs et je n'avais pas eu le courage de revenir dans l'entreprise par peur de le croiser. Je ne savais pas s'il était revenu mais si je le revoyais, qu'est-ce que je lui dirais?

"Salut, la vie est belle depuis ? "

Pathétique.

Mon ventre n'avait pas vraiment grossi. A l'œil nu, ça serait impossible de savoir que j'étais enceinte. Décember et les autres m'avaient finalement pardonné, après que je leur avais tout expliqué.

Sabrina aussi m'avait appelé, au début je ne sentais plus mes oreilles mais elle avait su être compréhensive et me soutenait comme elle l'a toujours fait. Le seul que je n'avais pas encore vu ni entendu était le père de mon enfant. Peut-être que j'aurais dû lui dire en face mais à l'heure qu'il était, il savait déjà qu'il était père maintenant.

Me voilà dans mon ancien bureau avec mes affaires sous les bras, après plusieurs jours d'hésitation j'étais quand même venue et heureusement que je ne l'avais pas croisé. Je sentis des bras me prendre mon carton et je vis une Joyce à deux doigts de sangloter.

"Attend laisse moi faire, tu es enceinte je te rappelle"

Je ris légèrement et dès qu'elle posa le gros carton sur la table, elle me prit dans ses bras. Oh elle allait tellement me manquer ! Je crus que j'allais pleurer moi aussi.

"Tu es sûre que le kidnapping est toujours interdit ici ?"

Un rire m'échappa.

"Ne dis pas n'importe quoi ! Et puis je ne pars pas pour toujours."

"Mais je ne te verrais plus au bureau !" Elle leva les bras.

"Ne t'inquiète pas, je t'appellerai plus souvent." Je souriai.

Elle me le rendit puis s'éloigna avec mes affaires qu'elle comptait déposer à l'entrée. Je fermai la porte et je soufflai en sachant que c'était la dernière fois que je vienne ici.

Je pris mon dernier carton et je me dirigeai vers Jordan, un collège de travail. Il me remarqua que quelques minutes plus tard, toujours aussi bavard.

"Jordan, tu peux m'appeler un taxi et déposer ça s'il te plaît ?"

Le concerné allait répondre mais son regard passa de derrière moi à ma personne. Je le remerciai mais il regarda toujours derrière moi.

"Jordan ? Oh je te parle ! Tu m'écoute ?"

"Maureen." Il pointa derrière moi.

"Quoi ?"

Je me retournai et je sentis mon cœur rater un battement en voyant la personne qui venait d'apparaître dans la  pièce. Que faisait-il ici ? C'était son entreprise donc c'était normal qu'il soit là.

Ok je me tais.

Tom s'avança lentement vers moi, toujours cette beauté à couper le souffle. Sa chemise déboutonnée, son jean parfait, ses cheveux toujours désordonnés et le regard intense, presque soulagé. Je n'avais jamais été aussi heureuse et mal de le revoir.

Mais c'était étrange, il respirait comme un buffle.

"Maureen..." souffla t-il.

"Tom..., pourquoi tu es... à bout de souffle ?"

"Parce que je viens de courir."

"Quoi ? Depuis l'Espagne ?"

"Il faut que je te parle."

On dirait que j'allais me faire cuisiner ou quoi ? Non là je n'avais vraiment pas le courage de lui parler et encore moins maintenant.

"En fait je n'ai vraiment pas le temps, je dois prendre mes affaires et..."

"Maureen tu la fermes et tu m'écoutes."

Je m'exécutai instinctivement. Ouah quand il faisait ça, j'avais limite envie de m'enfuir. Son regard n'avait rien d'agressif, au contraire. J'y vis du remord, de la douceur et un sentiment dont je n'arrivais pas à déchiffrer. Mais devant tous ses employés, c'était gênant quand même.

"Depuis que je t'ai vu au gala il y'a 4ans, je t'ai désiré et rien à changer durant ces 2ans passées, commença t-il, et il y'a eu cette aventure en Espagne et tout a changé. Ça a changé quand on s'est embrassés, mon cœur rata un battement, ou quand tu m'as regardé quand on était à poils à cause du chien."

"Ouais heu... c'était gênant quand même..."

"Je t'ai dit de la fermer."

"Ok."

Quand même, n'étale pas notre vie sexuelle devant 50 personnes, ah !

"Quand tu t'es donné à moi alors tu souffrais du passé, continua t-il. Pendant ces deux semaines, mes souvenirs de notre rencontre sont revenus et j'ai compris ce que je ressentais. Ce jour-là, tu ne peux imaginer ma déception quand je me suis rendu compte que la femme que j'aimais allait quitter le pays. Tu ne peux pas imaginer ma colère contre moi-même pour t'avoir fait tant souffrir, je prendrai une vie entière pour me faire pardonner."

Mes larmes coulaient sans que je ne m'en rende compte. Je me mordis la joue pour vérifier que je ne rêvais pas, non j'ai bien entendu. Comment rester indifférente à ces mots ? Comment réagir à ce que je voulais entendre depuis si longtemps ?

"Alors Maureen, épouse moi. Parce que je t'aime et je veux qu'on soit ensemble, tous les trois."

Les ohhh se firent entendre dans la pièce mais dès que Tom leur jeta un regarde, le silence total. Non, c'était trop facile de revenir et tout recommencer. Me marier ? Pour de vrai ?

J'hochai légèrement la tête puis le secouai la seconde d'après. Je ne savais plus quoi faire, j'avais une envie folle de lui crier mon amour pour lui mais c'était surréaliste, c'est.... je ne sais plus. Malgré que notre enfant nous liait pour toujours, l'entendre dire ces mots me mettait dans un tel état. Il était si déterminé sur ses dires tellement que ça en était troublant.

"J'ai peur Tom... "

"Moi aussi."

Il lâcha son manteau et mit ses mains sur mes joues. Son toucher m'avait tellement manqué, il m'avait manqué. Et d'un coup, il m'embrassa passionnément comme la première fois depuis 2ans. Ses lèvres aussi m'avaient manqué. Je sentis comme une renaissance en moi et c'était merveilleux comme sensation.

Il se détacha de moi et colla nos fronts en me regardant droit dans les yeux. Si je disais que je n'avais jamais été aussi soulagée, me croirez vous ?

"Tu n'es pas censé t'agenouiller normalement ?" Je soufflai

"Je prend ça pour un oui ?"

"Bien sûre que oui idiot."

Il me fit tournoyer et m'embrassa comme si sa vie en dépendait, comme s'il voulait se convaincre qu'il ne rêvait pas et moi aussi je peinais à y croire.

Il me lâcha et s'agenouilla jusqu'au niveau de mon ventre légèrement rond, je sentis une larme venir quand il prononça des mots espagnols tout en déposant des baiser sur mon ventre. Il se releva et leva les bras en l'air avec un grand sourire.

"Je vais devenir papa !"

Fake MarriageWhere stories live. Discover now